Mission: Æthelstan et Yasen

Une sieste. Il lui fallait une sieste, si possible dans un endroit au soleil, comme une plage ou une prairie, loin des gens, loin du bruit de leurs vies, ne serait ce que deux heures. Ou deux jours, mais en attendant d'être en congés, il se contenterait de deux petites heures.
Les yeux assombris par la fatigue, l'air pâle, Yasen faisait la queue avec les autres Inferis - internes - de garde au salon de thé, suite à un problème impliquant la salle de repos habituelle de leur service, une médicomage à bout de nerfs et une innocente cafetière. Il n'avait pas eu tous les détails et ne les avaient pas demandé, après qu'une jeune interne ait fondu en larmes à l'idée de devoir descendre six étages pour avoir sa dose de thé ; il avait fui avant le gros du troupeau, espérant être l'un des premiers sur place pour ne pas avoir à se taper toutes les pensées morbides de ses collègues.

Bien évidemment, il n'avait pas réussi à éviter la queue, et il regardait à travers ses yeux plissés les patients et familles autour de lui, espérant n'en reconnaître aucun. Il avait pris l'habitude de travailler de nuit pour ne justement croiser personne, ne pas avoir à donner de mauvaises nouvelles à des parents ou des amis, et dans l’ensemble il se débrouillait plutôt bien puisque les trois quarts des médicomages savaient que sa condition le rendait trop sensible aux nouvelles difficiles à annoncer, mais certains - comme Greyback - trouvaient au contraire qu'il était le plus à même à trouver les mots justes et à s'occuper des patients malheureux.

Or, là, sans café frais, Yasen n'aurait pas su réconforter une personne heureuse.

Tout à son propre malheur et son introspection naturelle, le jeune homme avançait méthodiquement, laissant les remous émotifs derrière lui, dans un état second. Ce n'était donc qu'après le claquement d'une porte et un murmure de malaise s'insinuant dans son esprit que le Krum releva la tête, trouvant directement la source des problèmes qui s'annonçaient. Homme, quarante ans, robe de patient, air désorienté, baguette en main.. Pas dés le matin.

Le brun caressa rapidement l'idée de se faire tout petit et de laisser un autre s'occuper du problème, mais ils étaient tous aussi fatigués les uns que les autres, et les pensées erratiques du "problème" étaient en train d’assommer ses dernières capacités à tenir debout. Tapotant l'épaule du médicomage devant lui, vaincu par sa propension à s'occuper des gens, il lui murmura, l'air aussi calme que possible "On a un 4ème." L'autre émit un grognement inintelligible que Yasen comprit comme une variante de "pourquoi moi bordel" et se tourna plus franchement vers l'aliéné.

"Monsieur, il faut retourner dans votre chambre, vous n'êtes pas au bon étage." No shit. Il avait pris une voix un peu douce, comme celle des infirmières qui s'occupaient - normalement - de ces patients, mais Yasen ne se faisait pas de doute sur son manque d'efficacité. Il avait laissé sa baguette dans la poche de sa blouse, laquelle se trouvait dans son casier, et il espérait donc que, en cas de réaction démesurée, quelqu'un d'autre prendrait les coups devants.

Sinon, il était mort.

hrp: je te laisse t'amuser avec les réacs du mec, t'as le droit de partir en freestyle tant que yasen en meurt pas haha.