Broken inside (Astrée)

BlossomTu es l'amour, dans tous les sens du terme, c'est de l'amour que tu es née. Un amour réel, forgé par le temps. Dans une famille qui vivait de cet amour issu à la base de simples arrangements politiques. Maintenant, tout était plus beau, plus brillant, et la fleur posait ses pieds dans cette famille, ouvrant ses pétales à la vie. Tu étais rayon de soleil, une lumière douce, semblable à celle de la lune dans les yeux de son père. Un reflet d'une force de la nature, et d'une douceur inégalée. Astrée, un prénom doux, issu d'une déesse qui n'aimait pas la guerre et les querelles, issu d'une déesse qui faisait ses choix par pacifisme et altruisme. Enfant, tu correspondais à cette déesse. Tu étais toujours dans les rangs, une petite fille parfaite aux yeux du père et de la mère, la princesse était calme mais ses jeux étaient mesquins et sournois, tu savais que tu obtenais ce que tu désirais, et tu t'amusais à toujours le faire, utiliser tes sourires, tes yeux brillants. Tu étais celle que tes frères et soeurs envoyaient pour demander quelque chose aux parents Rosier. Tu étais celle qui assurait leur sécurité, qu'ils ne se fasse pas trop réprimander. Une famille heureuse, liée et soudée. Tu étais vivante, et tu riais, tu riais à la vie, aux lendemains colorés que ton nom te promettais. Tu étais de cette famille reculée, hors de toute manigances, à peine intéressante aux yeux du monde, et pourtant, vous étiez les Rosier, ceux qu'on connaissait, ceux dont tout le monde avait entendu parler. Vous étiez présent, sans être sous les projecteurs, une force grandissante dans l'ombre de famille narcissiques. Vous étiez en paix, vous étiez entre vous, vous vous souteniez les uns les autres plus que jamais. Et tu étais la petite dernière de la première branche, dernière héritière, dernier joyaux. Tu voyais la vie arriver, et tu adorais cette idée, tu grandissais vite, apprenant, curieuse de découvrir la magie, de découvrir le monde qui semblait si loin de toi. Tu écoutais, admirative, les histoires de tes aînés, bien qu'ayant une grande différence d'âge avec eux, ils étaient là, présents pour toi. Tu rêvais de t'émanciper. Et Poudlard arrivait bien assez vite, à tes onze ans, tu n'avais jamais été aussi impatiente, aussi excitée. Tu connaissais déjà la magie, dans une famille comme celle des Rosier, on apprenait la magie avant Poudlard, la théorie de l'art, la beauté de l'art. Mais le château promettait tellement plus, tu entrais dans la ronde, tu entrais dans la danse, tu tournais encore et encore dans cette foule grandiose. Petite Serdaigle, tu étais déjà connue en arrivant, comme tous ceux de ton sang, tout ceux de ton rang. Tu étais vue et appréciée. Et tu en profitais, les années passaient, tu découvrais les charmes et les sortilèges, pas seulement ceux des livres et des baguettes, mais aussi ceux que les femmes possèdent, ce pouvoir fort et puissant, de faire tomber les hommes au creux de ta main. Et pourtant, les années passaient, ta beauté grandissait, mais ta vertu demeurait intacte. Un trésor que tu gardais, un trésor dont tu savais la force et le pouvoir, un trésor qu'on t'avais dit de garder pour ton mariage. Alors tu obéissais, tu séduisais pour obtenir ce que tu voulais, sans jamais trop en donner en retour. Tu devenais manipulatrice avec le temps, mais toujours pleine de vie et d'amour, toujours douce et agréable, souriante, altruiste. Une rose dans toute sa splendeur. Un bijou chez les Rosier.

Despair Tu tombais, genoux sur le sol, un cri s'échappant de tes lèvres. Ils avaient voulu aider, ils avaient voulu venger le vieil homme que ta famille respectait. Ils avaient voulu aider. Ils avaient voulu faire du monde une meilleure terre. Ils avaient voulu que tout change, que la paix reste. Tu sentais le désespoir grandir, le monde était injuste, le monde était cruel. Une famille déchirée, et tes cris enfonçaient la plaie. Tu ne pouvais plus réfléchir, tu ne pouvais plus t'en sortir, tu voyais le monde, tu voyais la misère et la tristesse pour la première fois, ta bulle dorée éclatait, ton âme hurlait, effrayée par la réalité. Effrayée par la vie, la violence que l'on t'avais caché. Ils étaient morts et tu vivais. Et les jours passaient, tes larmes coulaient, tes pleurs déchiraient tes proches; " Sois forte " disait-on, sois forte pauvre enfant, et dans ton dos, ils disaient que tu étais perdue, que tu devenais folle, que jamais tu ne surpasserais le chagrin, que tu étais trop faible pour cela, qu'à dix sept ans, on a pas les armes suffisantes pour affronter la disparition d'un père, de deux frères. Tu entendais ces gens parler, tu entendais leurs murmures, et tu te rendais compte de ta faiblesse. Toi la petite fleur innocente, tu avais été brûlée par le soleil, brûlée par la vérité. Tu devais te relever, alors tu te relevais, te promettant de ne jamais tomber dans la naïveté, te promettant de toujours être plus que ce que tu étais. Tu étais femme, tu étais forte. Tu étais une force de la nature, et tes sourires t'obtenaient ce que tu voulais. Alors tu te relevais, prête à te battre, prête à te battre contre ce monde qui avais voulu te détruire. Tu séchais tes larmes, avalais ta colère. Tu regardais le monde, tu regardais les gens, la tête haute, le regard froid le regard droit. Tu étais plus que tout cela.

Fire Deuxième deuil, cette fois tes cousins, ton oncle, ta tante. Tu avais retenu tes larmes, tu n'étais plus l'enfant de l'année précédente, tu étais là, souriante, autant que possible, tu semblais rester stoïque face à la perte de ta famille, mais il n'en était rien, tu étais bouleversée effrayée. Ils avaient encore frappé, vous saviez, les murmures s'envolaient, le vent les portaient à vous, les Spaseni. Mais vous vous taisiez, les Rosier avaient perdu leur splendeur, les Rosier avaient perdu leurs valeur. Bijou ancien et abîmé, de princesse dorée, tu devenais une risée du monde magique. Parce que ta famille avait voulu venger ceux qui défendaient le bien. Et tu savais les yeux posés sur toi, et sur les survivants de cette famille déchirée. Alors tu te taisais, tu cachais tes idées, tu ne t'intéressais pas au monde qui disparaissait. Le bien était une idéologie pleine de beauté, de rêves, d'utopie, mais pour toi, y croire était devenir naïve, et tu ne serais plus naïve. Alors tu restais à l'écart, seule idée en tête, aider ta famille à remonter la pente, tu étais prête à tout pour rendre aux Rosier leur valeur d'antan. Pour venger tes frères, ton père.

Ring " Astrée, j'ai fini les négociations, tu es aujourd'hui fiancée à Dragomir Malfoy " Le cœur qui rate un battement, les poings qui se serrent, les yeux qui lancent des éclairs. "C'est un bon parti...et c'est avant tout pour la famille." Pour la famille, une douce phrase, une raison louable. Mais Astrée n'était pas femme à être domptée. Un caractère fort, son père ne l'aurait jamais fiancée de force, il n'aurait jamais poussé le vice du jeu du pouvoir aussi loin. Et surtout pas avec un Malfoy, avec ce Malfoy. Astrée le connaissait de Poudlard, elle le connaissait de nom, elle le connaissait à peine. Mais elle le haïssait, elle le détestait. " Tu attends quoi de moi ?" sa voix était dure, sèche. "Juste que tu te maries avec lui...je ne te demandes pas de l'aimer, ou même de l'apprécier, juste de l'épouser." Elle baissait les yeux, elle pouvait le faire, elle pouvait essayer de résister à l'envie de détruire son oncle, de détruire ces fiançailles improvisées "Néanmoins...tu te doutes que ses parents ne l'auraient pas fiancé à une Rosier sans raison...il a fait fuir ses 6 prétendantes précédentes...mais tu es forte Astrée, tu sauras lui tenir tête, tu sauras tenir. C'est le seul moyen mon enfant." Elle levait les yeux vers son oncle. Elle dessinait un sourire sur son visage, un sourire faux, forcé, mais qui pouvait tromper n'importe qui, Astrée savait jouer avec les hommes, et Astrée avait un caractère fort, elle était le torrent des rivières, indomptable. Elle saurait paraître innocente et faible, pour faire tomber Malfoy dans son piège.