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 it's always teatime (Hermitch)

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MessageSujet: it's always teatime (Hermitch)   it's always teatime (Hermitch) EmptyLun 25 Juil - 0:43


It's always teatime


Hermès & Stitch
J'ai aimé jusqu'à atteindre la folie.
Ce que certains appellent la folie,
mais ce qui pour moi,
est la seule façon d'aimer.


Il est heureux. C’est un jour avec. Avec quoi, personne ne sait, mais il est heureux, et ça lui donne envie de faire n’importe quoi, de sautiller en marchant et de sourire niaisement aux gens. Il n’est pas vraiment heureux, vraiment heureux, c’est hors de portée depuis que Maebh est morte, ça n’existe plus depuis ce jour-là, depuis le sang et la pluie. Mais heureux, c’est possible, heureux parce que taré, parce que la folie masque tout le reste, parce qu’il peut admirer une tasse pendant deux heures sans s’en lasser, parce qu’il a décidé qu’aujourd’hui il irait faire un tour du côté du Ministère, et que cette idée le ravit. Il n’est pas friand de politique, non, ni de l’architecture du bâtiment, il ne savait même pas à quoi ça ressemblait ni où ça se trouvait avant de se faire embarquer un jour où il divaguait un peu trop, parlait tout seul en pleine rue et importunait des passants au hasard, dont une dame qui devait être importante à qui il avait lancé, un peu trop abruptement, que sa robe avait une couleur de vomis et lui faisait des bourrelets peu appétissants. Ce n’était pas méchant, venant de Stitch. Seulement une remarque criante de vérité, et comme on dit, il n’y a que la vérité qui blesse. La dame avait hurlé au scandale, il n’avait pas tout compris, mais il lui est reconnaissant. Il lui est reconnaissant, parce qu’il est beau, terriblement beau, et qu’il a ces taches de rousseur qu’il pourrait compter toute une nuit, et recommencer au petit matin, juste pour le plaisir. Il s’appelle Hermès, il est auror, et il a les plus jolis yeux du monde depuis ceux de Maebh, ex-aequo avec le garçon qu’il faut payer, et il a les gestes les plus gracieux qu’il lui ait été donnés de voir. Dans le plus grand des secrets, en rentrant chez lui ce soir-là, Stitch avait baptisé de son nom une tasse en porcelaine de Chine ornée de pins parasols bleu nuit. Il l’avait rangée aux côtés de Soyan.

Stitch est irrationnel quand il s’agit d’amour. Ce n’est pas neuf, ce n’est pas une conséquence de sa démence. Il était déjà comme ça avec Maebh, il répondait déjà des phrases mystificatrices à ses lecteurs, il aimait déjà trop, bien trop, sans réserve, sans penser, sans raison. Stitch aime les gens, en général, il a du mal à détester, sauf si on s’appelle Grindelwald, sauf si on a un rire gras et ignoble, mais ce sont des souvenirs enfouis si profond dans sa mémoire qu’il ne s’en rappelle même plus. Il aime les gens de manière irrationnelle, il aimait le visage de cette dame avec sa robe vomis, et c’est pourquoi il voulait lui dire qu’elle était moche dans cette robe, il aimait la démarche de cet inconnu, et c’est pourquoi il était allé lui parler, en dehors de toute politesse, de toute convention sociale qui veut qu’on ne dérange pas les gens en pleine rue. Stitch ne sait pas ce qu’est une intrusion. Même s’il ne fait que ça, même s’il s’incruste dans la vie des autres pour ne pas avoir à penser à la sienne, et repart quelques temps plus tard, ni vu, ni connu. Même s’il ne compte pas repartir de sitôt de la vie d’Hermès Travers. Il reste planté de longues minutes devant le Ministère, pour observer qui y entre, qui en sort, un sourire bête aux lèvres et l’air très fier de lui-même, un sac à la main, son balai dans l’autre et les yeux qui pétillent. Il est heureux et amoureux, et rien ne pourrait l’empêcher d’entrer dans l’édifice, ni empêcher ses bouclettes blondes d’attirer des regards curieux dans les couloirs. Il demande qu’on lui indique le bureau de Monsieur Travers (parce qu’ils n’ont pas saisi quand il a demandé Hermès), Hermès n’est pas là, mais il s’assied quand même, sort de son sac – enchanté pour l’occasion – tasses et théière encore fumante, qu’il dépose sur le bureau, sur quelques feuilles éparpillées par un courant d'air, sans se soucier des écritures rouges et sérieuses qui signifient sans doute DOCUMENT ULTRA IMPORTANT. Puis il attend, sans jamais perdre patience.

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MessageSujet: Re: it's always teatime (Hermitch)   it's always teatime (Hermitch) EmptyDim 31 Juil - 23:57

Il y avait certaines choses que l'on pouvait dire sur Hermès. La première était qu'il était amoureux de son taf. C'était un fait, c'était entendu, et peut-être que s'il avait pu épouser le métier d'auror comme on épouse une femme serait-il finalement marié – c'était une supposition, Hermès n'était pas spécialement avec le mariage, qui que soit l'épousé – ou peut-être aurait-il finalement une bonne excuse pour passer nuit et jour au bureau des aurors. La deuxième chose était qu'il était particulièrement maniaque dans l'entretien de ses dossiers et de son bureau. Encore une fois, c'était un fait, quelque chose de connu, et son entente avec sa secrétaire reposait principalement sur le fait qu'elle savait qu'il l'étriperait si elle prenait le risque de déranger ses dossiers bien trop soigneusement rangés. La troisième, si l'on décidait de s'y prendre par ordre d'importance, pouvait être bien trop de choses. Hermès aimait le thé, par exemple, carburait au café, aussi, ne se séparait jamais de sa baguette, bien entendu, avait des tâches de rousseur bien trop foncées, jurait lorsqu'il était de mauvaise humeur. La troisième pouvait être beaucoup trop de choses parce qu'Hermès lui-même n'était pas bien certain de ce qui le constituait, de ce qui était important à propos de lui, parce que cela variait, selon les gens, selon les situations, que si Elkacem lui avait demandé il aurait répondu « ma fidélité », que si Soyan lui avait demandé il aurait soufflé « les instants au milieu de la nuit où je me réveille et que tu respires à côté de moi », que si Edna lui avait demandé il aurait ri « mon acharnement à rester en vie », que si Kenneth, ou Maureen, ou son père avait demandé il aurait roulé des yeux « ma famille », que si un quelconque Mangemort avait posé la question, un quelconque Spaseni, un quelconque Lux, il aurait répondu « mener notre mission à bien » parce que c'était aussi simple que cela, un patchwork de morceaux récupérés à droite et à gauche, un mensonge, de temps en temps, une vérité souvent et un humain qui ne savait plus s'il était une personne ou juste un puzzle. Il avait une réaction adaptée à chacun, un espèce de mécanisme automatique de défense.

Cela marchait presque à tous les coups. Cela étant, il devait l'admettre, si la personne qui se trouvait à présent dans son bureau lui posait la question, il serait incapable de lui répondre. Ce n'était pas qu'il était pris au dépourvu – il en fallait beaucoup pour prendre de court Hermès, il fallait être grandiose et fabuleux et généralement proprement malade – mais il avait fait une pause, avait jaugé, sourcil haussé, l'intrus qui avait étalé ses tasses sur les dossiers soigneusement empilé sur son meuble, s'était demandé, une seconde, où était sa secrétaire, s'était rappelé qu'il s'agissait de son jour de congé et avait passé deux bonnes secondes, l'épaule contre le chambranle de la porte, à s'interroger sur ce qu'il était censé faire. Ce n'était pas qu'il était en colère, dans le fond, parce qu'il savait son intrus sans danger, pas qu'il était surpris, non plus, parce qu'il s'était déjà retrouvé avec des inconnus dans son bureau, c'était juste qu'il ne s'était pas réellement attendu à retrouver Stitch Lovegood dans son bureau après l'avoir arrêté, quelques temps plus tôt. Il ne l'avait pas arrêté pour grand-chose, c'était un fait, seulement parce qu'une vieille peau l'avait trouvé insupportable, parce qu'il avait l'air paumé, parce que ça avait remué quelque chose chez Hermès, quelque chose qu'il ne s'expliquait pas vraiment. Il l'avait arrêté quand même, parce que c'était son boulot et que Stitch avait les plus grands yeux du monde, mais il n'avait pas serré les menottes autant qu'il l'aurait fallu, n'avait pas brusqué le jeune homme, ne lui avait pas parlé durement, une fois arrivé au bureau mais il l'avait assis, avait pris sa déposition, lui avait glissé une tasse dans les mains et avait attendu, un peu, pas assez sans doute, avant de le relâcher, parce qu'il n'avait pas de bonnes raisons de le garder,  pas de raison de l'arrêter non plus en premier lieu, mais encore moins de raison de l'emprisonner.

« Bonjour. » avait-il fini par souffler, un peu médusé, alors qu'il se glissait dans le dos de Stitch. « Vous avez eu un nouveau souci ? »

Et ça aurait été facile, de le tutoyer, facile et si peu professionnel, et il se sentait un peu dépassé par la situation, finalement, alors qu'il s'asseyait sur la chaise à côté de celle de son invité plutôt que de faire le tour du bureau et fermait d'un sort la porte, le regard rivé au visage du jeune homme.

« Je ne suis pas sûr que mon patron sera heureux si vous faites des tâches sur mes dossiers, vous savez. »

En vérité, ce n'était pas tout à fait vrai, il était presque certain qu'Elkacem ne s'en soucierait pas mais il n'était pas sûr, lui, d'y survivre, si ses papiers venaient à être tâchés. Impossible de lui signaler comme il l'aurait fait habituellement, cependant, il y avait quelque chose de bien trop doux pour qu'il puisse même se résoudre à élever la voix et c'était peut-être à cause de cela que, lentement, un malaise dont il ne connaissait pas l'origine commençait à s'installer chez lui.
Il ne voulait pas faire d'exceptions, et c'en était déjà une de trop.
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MessageSujet: Re: it's always teatime (Hermitch)   it's always teatime (Hermitch) EmptyMar 2 Aoû - 0:31


It's always teatime


Hermès & Stitch
J'ai aimé jusqu'à atteindre la folie.
Ce que certains appellent la folie,
mais ce qui pour moi,
est la seule façon d'aimer.


Il murmure un peu, tout seul, pour lui-même ou plutôt pour les deux tasses qu’il a apportées, l’une bleu ciel, l’autre vert émeraude, l’une porcelaine anglaise à motifs fleuris et l’autre porcelaine de Limoges aux délicats petits pois. Le service est dépareillé, mais Stitch n’a jamais vraiment fait attention à ces détails. Toutes ses tasses sont uniques dans sa collection, il les achète en un seul exemplaire – avec leur sous-tasse, évidemment. Il trouve que ça a plus de sens ainsi, plutôt que d’en avoir six identiques. La théière est une de ces antiquités qui trônent dans les vaisseliers de toutes les grands-mères anglaises, rondelette, blanche et ornée de pivoines roses un brin kitsch. Il n’aime pas trop les théières. Il n’en a pas énormément. Peut-être neuf, ou dix. Et elles n’ont pas de noms, contrairement aux tasses aussitôt achetées, aussitôt baptisées. Il n’attend pas longtemps. Peut-être pas longtemps seulement de son point de vue, parce qu’il aurait pu rester là des heures à patienter et ça lui aurait quand même semblé pas longtemps. Il n’a aucune notion du temps. Et il a toujours des choses à raconter à ses tasses. Le pas léger d’Hermès se glisse jusqu’aux pavillons de ses oreilles, et il frémit un peu, parce qu’il le connait déjà, ce pas, bruit à peine perceptible, cette façon de marcher comme s’il avait chipé les souliers ailés du dieu éponyme. Il ne se retourne pas, pas tout de suite, et remplit les tasses à ras bord, sans qu’une goutte ne s’échappe, petit cri de joie satisfait devant cette réussite intégrale. Il entend le bonjour sans y prendre garde, idem pour la question qui suit, secouant doucement la tête, par réflexe, ayant compris, presque inconsciemment, ce qu’on lui demande. Tous les soucis se sont envolés à l’instant, emportés par la voix d’Hermès aux tréfonds de son âme.

Des taches ? Sur les dossiers ? Il met un temps fou à comprendre, alors qu’Hermès vient de s’asseoir auprès de lui, fermant la porte au passage, leur assurant une intimité toute factice qui perturbe plaisamment le rejeton Lovegood. Il observe l’auror avec de grands yeux, et personne ne pourrait représenter plus justement l’expression dévorer des yeux. Stitch n’a pas ce rempart, cette gêne qu’ont les gens, normalement, quand ils se regardent dans les yeux trop longtemps. Il gagne toujours à ce jeu-là, il met vite mal à l’aise, avec ses yeux trop noirs qui semblent tout savoir des autres, sondant les recoins des esprits les plus secrets. Même s’il ne sait rien, Stitch, même s’il n’est pas de bon conseil, même s’il tape souvent – très souvent – à côté de la vérité, la folie lui donne certaines vertus, la folie fait que certains croient en lui, que ses répliques mystiques paraissent sensées, quand on les retourne dans tous les sens, au final, on parvient toujours à trouver ce que l’on cherche. « J’avais envie de te voir. Je suis heureux. » Il aurait pu dire pire. Il aurait pu dire Je suis amoureux. Mais il ne l’a pas fait. Comme s’il lui restait un peu de rationalité quelque part. Ce n’est pas le cas. Il a juste été sincère, balancé les premiers mots qui lui passaient par la tête, et c’est une chance qu’il ait interverti heureux et amoureux. Franchise trop crue, trop claire, jamais rien de détourné, si ce n’est par le prisme de sa démence. Il est parfois incohérent. Il est presque toujours incohérent. Ça ne l’empêche pas d’être curieusement sincère et troublant dans sa sincérité, quand il regarde Hermès avec son petit sourire, ravi d’être là. Il tutoie, aussi. Il a entendu les vous, certes. Mais il n’a jamais saisi la subtilité du vouvoiement. Il tutoie, et ne se rend pas compte qu’il vient le déranger en pleine journée de boulot, les yeux qui pétillent un peu trop de l’avoir vu débarquer. « J’ai apporté du thé. Voici Delilah et Lucy. » Il indique les tasses une à une, comme s’il s’agissait de diamants rares et précieux, avant de sortir une petite boîte de cookies, dernière surprise du sac. « Et des cookies, tu aimes les cookies ? C’est ma sœur qui les a faits. Elle m’a dit d’en offrir à quelqu’un d’important pour moi. » Il pose la boîte sur le bureau à côté de la théière, puis son regard s’attarde sur les mains d’Hermès, fasciné, tout à coup, par la finesse de ses doigts, sa peau si pâle parsemée de taches de rousseur – qu’est-ce qu’il peut aimer ses taches de rousseur – et il referme ses phalanges sur les siennes sans mot dire, portant ses mains à sa bouche pour les embrasser du bout des lèvres. Il aime leur douceur et leur parfum, dont il s’enivre sans s’en apercevoir. « Tu as de jolies mains, Hermès. » Et il sourit comme un enfant, simplement d’avoir prononcé son prénom, ce prénom si charmant qui coule sur la langue comme du miel, ce prénom qu’il chérit déjà alors qu’il l’a entendu pour la première fois si peu de jours auparavant. Hermès. Ça se répète sans fin, en boucle dans sa tête, disque rayé de son cœur dans son cerveau malade.

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MessageSujet: Re: it's always teatime (Hermitch)   it's always teatime (Hermitch) EmptyMer 3 Aoû - 17:43

Il était beau, Stitch. Pas beau comme une statue, pas beau classiquement, ce n'était pas un Michel Ange ou un Rodin, pas une de ces statues grecques à la délicatesse sans fin. Il était beau, Stitch, comme étaient belles les choses abîmées, avec une poésie étrange et déglinguée quelque part dans leurs fêlures. Il était beau, Stitch, beau et émouvant, et Hermès ne devrait pas se sentir concerné, et Hermès ne devrait pas se laisser embarquer là-dedans, parce que c'était trop dangereux, parce que Stitch connaissait son nom et son visage et qu'il était dans son bureau, parce que Stitch était beau, beau et fascinant et qu'Hermès retenait son souffle alors qu'il le regardait faire, incapable de savoir à quoi s'attendre, incapable d'imaginer ce qu'il allait faire ensuite. Hermès avait peur de l'imprévisibilité, Hermès craignait ce qu'il ne pouvait prévoir, ce qu'il ne pouvait calculer. Il avait craint Soyan, les premières fois, la régularité de son envie pour lui et l'imprévisibilité de la sensation qui l'habitait, il avait craint sa mère, les yeux perdus dans le vide et ses éclairs instables de lucidité, il avait craint la pluie et la météo, les tâches d'eau sur son costume et l'envie de pleurer. Aujourd'hui, il craignait Stitch et la façon dont il se penchait vers lui, vulnérable et incapable de s'en empêcher, pour mieux l'écouter, tracer du regard la façon dont son nez tranchait la douceur de l'arrondi de son visage, la façon dont il tendait les doigts vers la porcelaine, dont il énonçait les prénoms, comme s'ils recelaient un secret précieux, Delilah et Lucy, des arrondis et de la douceur sur le palais et évidemment, Hermès aurait pu se moquer, Hermès aurait dû se moquer, mais il n'avait pas envie, mais ça avait du sens, Delilah et Lucy, et les cookies, et le fait d'être heureux, parce que Stitch était étrange et différent et qu'Hermès retirait tout ce qu'il avait pu dire à son sujet, parce qu'il ne parvenait plus à détacher ses yeux de lui, parce qu'il ne savait plus s'il avait le droit de le regarder, et les mains d'Hermès dans celles de Stitch, subitement, le cœur qui accrochait un battement et ses yeux qui s'écarquillaient.

Il n'y avait pas de délicatesse dans les contacts physiques que l'on initiait envers Hermès. Il y avait des obligations, la main d'Edna dans la sienne, la main de son père sur son épaule, de l'admiration, sa main qui serrait fermement celle d'Elkacem, la baguette de Jedusor contre la peau de son avant, il y avait de la violence, le poing du suspect de la dernière fois, le coup d'épaule dans les couloirs, de l'indifférence, le baiser de sa mère sur sa joue, le frôlement de l'épaule de sa sœur contre la sienne. Il n'y avait pas de délicatesse, dans les mains des gens qui partageaient sa vie, et s'il en grappillait auprès de Soyan ce n'était qu'après s'être laissé domestiquer qu'il en avait réellement profité. Ça n'avait jamais été comme ça. Ça n'avait jamais été comme la main de Stitch qui caressait ses phalanges, comme sa bouche qui se pressait contre sa main. Ça aurait dû être comique, ça aurait dû être sale, humide, désagréable, mais la respiration d'Hermès s'était suspendue, comme le temps autour d'eux, mais il avait lutté, fort, pour résister à la pulsion qui lui hurlait d'arracher sa main, mais il s'était laisser manipuler, les lèvres entrouvertes comme pour intimer « Attends ! » comme pour le supplier de ralentir, de ne pas le toucher. C'était contradictoire, étrange, renversant, et il sentait son sang pulser dans ses veines et sa respiration se perdre sur les reliefs escarpés de ses poumons.

« Stitch. » avait-il lâché, comme il avait appelé Soyan la dernière fois, même ton, même incertitude, même regard perdu. « Merci. » avait-il risqué, parce que c'était un mot assez court pour ne pas chanceler, parce qu'il avait retiré sa main, avait tenté de dompter la chair de poule qui recouvrait ses bras alors, qu'il faisait disparaître d'un sort les papiers qui jonchaient son bureau, qu'il attrapait d'une main tremblante la tasse, qu'il cherchait à s'occuper, à parler, à apaiser son souffle qui ne semblait n'en faire qu'à sa tête, à comprendre, analyser, pourquoi il n'avait pas lutté, pourquoi il n'avait pas reculé, pourquoi la bouche de Stitch restait en fantôme contre sa peau, pourquoi il ne parvenait pas à penser à autre chose. « J'aime beaucoup les cookies. » avait-il choisi de dire, plutôt, parce que c'était plus simple d'avoir l'air détaché lorsqu'il était question de nourriture, plus simple d'avoir l'air normal quand il n'était pas question de quelque chose d'important. « Le thé aussi. » avait-il rajouté. « Il sent très bon. » Il avait laissé peser un silence hésitant, une seconde, avait tendu sa main, celle dont il ne savait plus quoi faire, celle qui semblait parcouru de milliers d'étincelles électriques, l'avait utilisé pour effleurer les doigts de Stitch, comme une assurance que tout allait bien, parce qu'il voulait lui dire que tout allait bien, parce qu'il ne voulait pas qu'il prenne ses réactions comme une porte qu'il venait de fermer, parce qu'il aurait dû la fermer, cette porte, évidemment, mais qu'il en était incapable.

« Heureusement que j'ai droit de prendre une pause de temps en temps hein. » avait-il finalement soufflé, à l'égard de son visiteur, avant de boire une gorgée de thé, la langue brûlée par la chaleur, l'esprit plus serein dans la douleur. « Tu nommes tous les objets que tu possèdes ? »

Parce que ça semblait être la meilleure question à poser, parce que c'était plus sûr que que viens-tu faire ici, moins vulnérable que comment m'as-tu trouvé, moins tendancieux que j'aime tes yeux. Parce qu'il ne voulait pas laisser traîner le silence.
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MessageSujet: Re: it's always teatime (Hermitch)   it's always teatime (Hermitch) EmptyDim 7 Aoû - 18:43


It's always teatime


Hermès & Stitch
J'ai aimé jusqu'à atteindre la folie.
Ce que certains appellent la folie,
mais ce qui pour moi,
est la seule façon d'aimer.



Il ne perd pas une miette des gestes d’Hermès, les suit des yeux, revenant invariablement à son visage. Il ne sait pas comment décrypter son expression, il n’arrive pas à savoir si tout va bien, si Hermès va bien, parce qu’il voudrait savoir s’il est heureux, lui aussi. Simplement heureux ou heureux de le voir, il ne sait pas trop. Il ne se demande plus si c’est réciproque depuis Maebh, depuis que la folie lui dicte la moindre de ses paroles, le moindre de ses mouvements, ce ne sont que des enchaînements spontanés, émanations de lui-même, de son côté détraqué, incapable d’entendre les non, les arrêtez de me suivre, monsieur, les laisse-moi tranquille, taré. Il n’a pas besoin que ce soit réciproque, s’il peut juste le regarder un peu plus, s’il a droit à un sourire d’Hermès, ou même à un merci. Un merci suffit. Et pourtant, Hermès n’a pas retiré sa main si vite. Il l’a laissée traîner, sous ses doigts, sous ses lèvres, peut-être estomaqué, peut-être trop confus pour réagir, mais c’est différent, différent des mains qui le repoussent, souvent, quand il tente une accolade mal venue, différent du recul des gens quand ils le voient arriver vers eux, différent des moues de dégoût ou de mépris qui défigurent leurs traits mais que Stitch remarque à peine. Si Hermès était dégoûté, si Hermès l’observait d’un air condescendant ou semblait le prendre en pitié, pauvre petit cinglé, il ne le remarquerait pas, sans doute. Pourtant, il a conscience, quelque part, dans un recoin de son crâne, que ça aurait pu être plus violent, plus brutal. Il a conscience qu’Hermès aurait pu lui arracher sa main des siennes à l’instant même où il l’avait prise, et il sourit doucement, déçu malgré tout qu’Hermès ait récupéré sa main, parce que sa peau avait un savoureux arôme de pomme granny. Hermès prend la tasse et Stitch suit son bras des yeux, fronce les sourcils au tremblement presque imperceptible de ses doigts, se mord la langue pour ne pas balancer le pourquoi tu trembles ? qui lui brûle les lèvres, parce qu’Hermès s’est remis à parler, de toute façon, et ça semble trop tard pour demander. Il sourit parce qu’il dit qu’il aime les cookies et que ça lui paraît couler de source – tout le monde aime les cookies, non ? – et il fait sauter le couvercle de la boîte du pouce, puisque malgré cette déclaration, Hermès ne s’est pas servi et peut-être est-ce par politesse, car la boîte était encore fermée et que ça ne se fait pas d’ouvrir une boîte qui n’est pas à nous. Du moins, c’est ce qu’Azalea lui dit quand il fouille dans ses affaires, les jours de pluie où il s’ennuie.

Ses yeux se reposent vivement sur lui à la sensation de ses phalanges frôlant les siennes, regard si noir et néanmoins si doux, se disant que peut-être Hermès a quelque chose à lui demander, alors il essaye de se concentrer un peu, pour bien suivre, pour bien comprendre. Pas comme d’habitude. Même s’il n’est jamais sûr de bien comprendre et qu’au final, il s’en fiche, tant qu’on lui sourit. Une pause. Il plisse légèrement le nez, en pleine réflexion. Il trouve plusieurs significations de pause dans son petit dictionnaire mental, il y a la pause dans les matches de quidditch, la pause dans un discours, la pause dans le travail et la pause en musique, et il a du mal à choisir entre les quatre, du mal à se dire que c’est évidemment la pause au boulot qui est la bonne, et que ça ne se fait pas de débarquer comme ça en plein milieu de la journée dans le bureau d’un auror simplement parce qu’il est joli à regarder. Mais lui ne prend pas de pause à son travail, parce qu’il y va à n’importe quelle heure du jour et de la nuit et qu’il répond toujours n’importe quoi, quand l’inspiration lui vient. Du coup, la pause au travail lui semble absurde et inutile. Du coup, il rompt sa réflexion par un léger sourire trahissant merveilleusement qu’il n’a rien compris. Il croit s’en sortir comme ça, mais la question suivante le désempare en une fraction de secondes. Il cligne des yeux. Une fois, deux fois, trois fois. Il pensait qu’il avait le chic pour poser des questions absurdes, mais Hermès semble tout aussi doué à ce petit jeu. Il tourne légèrement la tête pour lui lancer un regard de biais, comme pour dire c’est une devinette ?, sourcil haussé, ton hésitant en laissant échapper un « Nooon ? », point d’interrogation qui flotte dans l’air parce que lui-même n’est pas très certain de la réponse à donner. Il émet un léger gloussement, à peu près sûr qu’Hermès tente de le faire marcher et s’empare de Lucy pour siroter une gorgée de thé avant d’éloigner la tasse de ses lèvres pour s’esclaffer : « Qui nomme des objets ? Ce serait un peu bizarre, non ? » Il n’aimait d’ailleurs pas spécialement les garçons qui baptisaient leur balai à Poudlard, avec des noms toujours parfaitement stupides. Mais était-ce leur balai ou leur… Peu importe. Ça n’a pas beaucoup d’importance. Il replonge le nez dans son thé, hume le parfum aux vapeurs de cannelle qu’il aime tant avant de boire une autre lampée puis de reposer la tasse sur le bureau, se retournant vers Hermès pour le regarder droit dans les yeux. « Je peux t’embrasser ? » Requête délicate, dite avec une franchise toute désarmante, alors que son regard glisse sur l'arrondi des lèvres qui lui ont inspiré cette envie.

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MessageSujet: Re: it's always teatime (Hermitch)   it's always teatime (Hermitch) EmptyVen 19 Aoû - 14:35

Il y avait de la fragilité sur le visage d'Hermès, sur ses émotions, crues et mises à nues, de la fragilité, du doute et de l'envie, un mélange qui ne savait comment s'exprimer, de la tendresse, de la frayeur et du besoin, des passions trop fortes qui s'emmêlaient sans fin. Il était affecté, touché, chamboulé, et c'était mauvais, mauvais, mauvais, parce qu'il fallait qu'il se reprenne, parce que Stitch était fou et qu'il l'était peut-être lui aussi, parce qu'il voulait céder et attraper sa main, et glisser ses mains dans ses cheveux et se coller contre lui pour l'embrasser jusqu'à en perdre haleine, pour l'embrasser, comme s'il n'avait jamais eu de doute, pour l'embrasser et oublier un peu qu'il devait être sensé, un parfait héritier, un parfait mangemort, un parfait tout, qu'il ne pouvait pas se laisser aller, surtout pas pour un beau garçon qu'il venait de rencontrer, surtout pas après Soyan, dont l'absence lui brisait le cœur, surtout pas après tout ce qui l'attendait s'ils étaient découverts, s'il était percé à jour, s'il était traîné dans la boue. C'était terrible tant l'envie lui paraissait juste et naturelle, terrible tant l'envie lui tiraillait le ventre et lui intimait de bouger, terrible comme il avait les yeux focalisés sur la bouche de Stitch et l'esprit loin, loin, loin de sa précédente réponse. Il aurait voulu lui sourire, il aurait voulu ne pas être aussi déstabilisé, lui dire non, d'une voix douce mais ferme, lui dire non et ça suffit, lui dire non mais merci, parce qu'il avait attrapé un cookie, finalement, pour se forcer à faire quelque chose, se forcer à réagir, et que les miettes tombaient en pluie fine sur sa chemise immaculée. Il fallait qu'il décide, il fallait qu'il décide, vite et bien, qu'il arrête de se laisser polluer par un sourire trop brillant et une douceur qu'il ne méritait pas, il fallait qu'il arrête de se laisser bercer par le contact fantôme de la bouche de Stitch sur ses doigts, qu'il arrête de penser à son cœur qui battait trop fort et à la rougeur qui recommençait à éclore sur ses joues, qu'il arrête de se conduire comme une jeune fille qui découvrirait qu'elle possède un corps, qu'il reprenne le contrôle. Sans un mot, il avait fini son cookie.

La minute d'après, il tendait la main vers Stitch. Et ce n'était pas une main très assurée ni même un geste très intelligent, mais c'était ce qu'il avait décidé de faire parce que tout son corps appelait, parce qu'il était malheureux, parce qu'il avait besoin, parce qu'il y avait quelque chose de vrai et de fou dans le regard de Stitch malgré tout, parce qu'il se sentait bien trop seul, bien trop triste, bien plus qu'il ne pouvait le supporter, bien plus qu'il ne voulait l'envisager. Lorsque ses doigts avaient touché sa peau, ça avait été comme un carambolage, un accident, son corps qui se penchait, sa main qui glissait, les doigts dans les boucles de l'homme et sa bouche qui se pose sur celle de Stitch, tout l'épiderme tendu vers lui, le souffle chaotique et le corps en vrac. Et il aurait été incapable de dire oui, incapable d'articuler, de formuler, parce que c'était trop profondément enfoui, trop soigneusement enterré, parce qu'il se penche plus, pose sa deuxième main contre sa nuque, le pouce posé contre sa jugulaire comme pour prendre son pouls alors qu'il l'embrassait comme s'il devait mourir dans deux heures, comme s'il allait disparaître, comme si c'était la dernière personne qu'il devait toucher. C'était absurde, absurde et cruel, peut-être, parce qu'il ne savait pas comment Stitch voulait l'embrasser, parce qu'il ne savait pas ce qu'il voulait, parce qu'il n'y avait pas que du désir dans ce baiser, parce qu'il y avait tout le reste, la tristesse et le désespoir et les larmes de Soyan la dernière fois, et les larmes d'Hermès, planquées derrière ses masques de raison, ce n'était pas juste pour Stitch, même si Hermès voulait l'embrasser, pas juste pour Stitch, même si Hermès se souciait de lui, juste pour personne, dans le fond, mais Hermès l'attirait plus près, mais Hermès se détachait de lui, le regard troublé et la respiration courte, mais Hermès refusait de lâcher Stitch, parce qu'il était affamé de contact, affamé d'affection, comme un junkie qui réclamerait sa dose, instable et incertain et la gorge nouée par la terreur subitement, effrayé que Stitch ne s'enfuit, que Stitch ne se moque de lui.

« Je suis désolé. » avait-il soufflé, aveu chancelant alors qu'il ne parvenait même pas à s'écarter. « Je. » Il avait secoué la tête. « J'ai eu une journée difficile. » Et une semaine, et un mois, et une année et son éloquence se pétait la figure alors qu'il passait une main sur son visage, jetait un regard anxieux vers la porte, reportait son attention sur Stitch alors qu'il laissait glisser son autre main pour aller attraper la sienne, tracer des doigts la ligne de ses phalanges, pour se concentrer, se donner quelque chose à faire alors que son cerveau tournait en rond et trébuchait. « J'ai envie. » avait-il soufflé, finalement, et ça regroupait plein de chose, j'ai envie de toi, envie que tu m'embrasses, envie que tu me touches, envie de te toucher, envie de me laisser aller, envie de m'enfuir, envie de me perdre, envie de te laisser, envie de rester. Il avait pressé, fort, la main de Stitch dans la sienne, s'était écarté pour s'adosser à sa chaise, sans le lâcher, incapable de s'y résoudre malgré tout.

« Je ne sais pas quoi faire, Stitch. »

Et c'était la première fois qu'il l'admettait, la première fois qu'il l'articulait.
Je suis perdu.
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MessageSujet: Re: it's always teatime (Hermitch)   it's always teatime (Hermitch) EmptyDim 21 Aoû - 17:56


It's always teatime


Hermès & Stitch
J'ai aimé jusqu'à atteindre la folie.
Ce que certains appellent la folie,
mais ce qui pour moi,
est la seule façon d'aimer.


Ses lèvres restent entrouvertes, en suspens, dans l’expectative d’un baiser qui ne vient pas. Il attend. Il attend un oui, ou peut-être un non, ou peut-être autre chose, une grimace, un sourire, un ne m’approche surtout pas. Il ne sait pas vraiment pourquoi, au fond, il a demandé la permission. Les bureaux qui l’intimident, ou la porte qui menace de s’ouvrir à tout instant, ou encore l’air indéchiffrable d’Hermès et l’envie de ne pas brusquer les choses. Il ne fait pas toujours attention à ces petits détails, mais étrangement, la boîte de cookies lui rappelant Azalea, il a l’impression de l’entendre dans son crâne, tu ne dois pas sauter sur les gens pour les embrasser, Titi. Toujours est-il qu’il attend, bien sagement assis sur sa chaise, guettant la moindre réaction d’Hermès, ses prunelles noires tentant de lire dans ses iris clairs sans y parvenir. Il sent comme un petit quelque chose qui vacille dans son expression, un tremblement imperceptible de ses doigts, et il se dit que c’est un non qui va arriver, qu’il aurait dû l’embrasser directement et ne pas écouter la voix d’Azalea dans sa tête. Puis Hermès attrape un cookie et Stitch l’interroge du regard, doit-il réitérer sa demande ou l’oublier ? Il ne dit rien. A la place, un léger sourire s’imprime au coin de sa bouche en le voyant manger le biscuit avec beaucoup d’application. Hermès reporte sa réponse et Stitch ne se pose plus de questions, il attend à nouveau, il attend encore et il attendra jusqu’à la fin des temps s’il le faut. Il attend avec tout son corps, inévitablement penché en avant, les yeux plongés dans les siens et les mains qui le démangent mais restent sur ses genoux, patientes. Stitch n’a jamais vraiment eu peur d’attendre, n’a jamais ressenti le besoin de se trouver une activité absurde, compter les pavés ou lire son agenda page par page pour combler le vide quand la personne attendue n’arrive pas. Ce moment gênant où on réalise qu’elle ne viendra pas, il ne le ressent pas comme tel, il oublie et s’en va, comme s’il n’attendait rien, même si on lui avait posé beaucoup de lapins au cours de son existence. Stitch n’a jamais eu peur d’attendre, la patience fait partie de lui, il n’a pas la bougeotte et ne fait pas les cents pas, et c’est probablement ce qui l’avait conduit chez les Poufsouffles. Stitch n’a jamais eu peur d’attendre, à part peut-être d’attendre en vain quelqu’un qui ne viendrait plus jamais, le regard fixé sur la surface des eaux calmes et les larmes qui perlent à l’orée de ses cils.

Il est fragile et fébrile, même si la folie masque tout cela, même si la folie le fait ressembler à un pantin qui ne pense plus, ou qui ne pense que de travers, la folie permet d’être fragile, fébrile, inconstant, bancal, cassé sans que personne ne vous accable pour ça, sans que personne ne vous fasse une seule remarque, sans que personne ne vous demande de vous reprendre. La folie rend tout plus facile, la folie le transforme en un être incapable de penser, parler, faire, ressentir correctement, mais il n’en reste pas moins fragile, n’en reste pas moins sur la brèche, même s’il est déjà passé de l’autre côté du précipice, et même s’il est tombé dedans, les souvenirs menacent de resurgir de temps à autre. Il est fragile et ne veut pas qu’Hermès lui dise non, même s’il l’ignorera, même s’il balaiera tout ça d’un revers de la main, mais Hermès n’est pas n’importe quel passant dans la rue, Hermès n’est pas un malheureux badaud sur lequel il a subitement jeté son dévolu, Hermès est plus que ça, étrangement, beaucoup plus que ça, et Stitch ouvre la bouche pour ajouter un mot. Bouche qui reste ouverte, mais de surprise, les yeux écarquillés face à un baiser qu’il n’attendait plus, un baiser qu’il n’a même jamais attendu, trop passionné, trop désespéré, trop assoiffé, à lui voler son souffle, mais ses paupières se ferment et ses bras se glissent autour de son cou, grisé par les milliers de frissons qui lui parcourent la peau. Il ne l’attendait pas, mais il y répond quand même, parce qu’il y a de la détresse dans ce baiser, dans ses doigts dans ses cheveux et dans sa nuque, dans ses lèvres avides et sa langue contre la sienne, et Stitch ne sait pas quoi faire d’autre pour le rassurer, pour lui dire que tout va bien et que ce n’est pas grave, pour ne pas avoir l’air d’un taré en lui disant tout cela. Hermès s’écarte et ses lèvres demeurent entrouvertes, appelant un nouveau baiser ou reprenant l’air nécessaire à ses poumons, il se souvient qu’il doit respirer, ses épaules tremblent un peu, chamboulées par le désir ou de crainte, parce qu’il se dit que peut-être il n’y aura pas d’autres baisers. Il le regarde d’un air absent, passant ses doigts sur sa bouche comme pour y trouver l’empreinte de ses lèvres. Comme s’il ne savait plus trop ce qui venait de se passer. Hermès est désolé. A-t-il halluciné ? Était-ce une illusion de son esprit bousillé, en quête d’affection ? Comme quand il voyait Maebh assise sur l’appui de fenêtre, en plein milieu de la cuisine. Il détournait le regard une seconde et elle disparaissait, le laissant se noyer dans les larmes et les idées noires, recroquevillé sur le plancher. Mais Hermès est toujours là, devant lui, et il ne sait plus trop. Il dit j’ai envie et il se demande envie de quoi, paumé, perdu, mais il a envie, lui aussi, de l’embrasser à nouveau, de le serrer dans ses bras, de lui, tout simplement de lui, et peut-être que ce n’était pas une hallucination, peut-être que c’était vrai, peut-être que c’est bien la main d’Hermès qui caresse la sienne et Stitch sourit un peu, malgré son regard désemparé, alors qu’il ne sait pas quoi répondre.

« Pourquoi es-tu désolé ? » Sa main se glisse sur sa joue et il sourit un peu plus, traçant du pouce la courbe de sa pommette, caresse légère et attentive. Il ne comprend pas tout, il ne comprend rien, mais il a l’habitude, de taper complètement à côté comme de taper bien trop juste, sans faire exprès. Il a le don pour les phrases mystificatrices et les questions qui sortent de nulle part, mais il sait être doux et simple, il sait être sincère surtout, il ne sait qu’être sincère, au fond, même si ça ne veut rien dire du tout. « Ce n’est pas grave de ne pas savoir quoi faire. On peut juste prendre le thé. » Et comme pour donner du sens à ses paroles, il reverse du thé dans chaque tasse, avant de récupérer la main d’Hermès dans la sienne. Il n’a pas envie de le lâcher trop longtemps, tel un rêve auquel il s’accrocherait, presque inconsciemment. « Ce n’est pas utile de savoir quoi faire, il suffit de faire. Moi, je ne sais jamais ce que je vais faire, parce que ça – il se tapote le front de l’index – ça ne tourne pas très rond. Et puis, il y a ce que tu veux faire, et ce que tu veux faire, ça peut être des choses très simples et très immédiates. Comme… » Il se penche et lui vole un baiser, fugace, éphémère, juste un baiser volé. « …ça. » Il sourit niaisement, à en plisser les yeux, agissant toujours sans réfléchir à ses gestes, en balançant ce qui lui passe par la tête. « Je suis venu aujourd’hui parce que je t’aime bien et que j’aimerais que tu m’aimes bien aussi. Et apparemment mon plan, c’est de t’amadouer avec des cookies. C’est très simple, tu vois ? » Il se mordille l’ongle du pouce un instant, sourire éteint, soudain songeur. La tête inclinée sur le côté en chiot qui ne comprend pas grand-chose. « Hermès. Tu vas bien ? »

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MessageSujet: Re: it's always teatime (Hermitch)   it's always teatime (Hermitch) EmptyMar 23 Aoû - 3:35

Hermès avait senti quelque chose chez Stitch dès le premier regard. Il avait senti qu'il n'était pas normal, il avait senti qu'il était différent, il avait senti qu'il y avait quelque chose de fêlé, quelque chose de doux, quelque chose de tendre, quelque chose qui pourrait le mettre en danger et le faire craquer, quelque chose qui pourrait surpasser tout ce qu'il mettait tant de cœur à protéger. La première fois qu'il avait posé les yeux sur lui, il avait su, avec une certitude terrifiante et implacable, il avait su que Stitch était compliqué, que Stitch était dangereux, que Stitch allait lui crever le cœur et l'affaiblir, que Stitch allait le voler et ne plus jamais le restituer. Hermès avait toujours été bon en divination. C'était une matière stupide, une matière absurde, mais il avait toujours maîtrisé la chose, avec une sorte de fascination étrange, avec une sorte d'absurde contentement. Il n'avait pas eu besoin de tirer les cartes pour savoir qu'il avait raison, pas besoin de lire dans le thé ou le café, d'effleurer du bout des doigts une boule de cristal. Il avait suffi de regarder Stitch dans les yeux une deuxième fois, il avait suffi de le laisser s'approcher, trop près, beaucoup trop près, il avait suffi de laisser tomber les masques alors que c'était trop tôt, alors qu'il ne fallait pas, alors qu'il devait se préserver, rester caché, il avait suffi de se pencher pour l'embrasser, il avait suffi de céder à l'appétit qui le dévorait, au désespoir qui l'emplissait. Il avait suffi de. Ce n'était pas une excuse, pas une explication, mais il avait suffi d'un sourire pour qu'Hermès sache que Stitch allait rendre sa vie encore plus compliquée qu'elle ne l'était, encore plus enchevêtrée, encore plus emmêlée.

Ça aurait dû lui faire peur. Ça aurait dû le faire flipper plus que n'importe quoi. Ça aurait dû le faire fuir, le faire se fermer, se braquer, mais il avait encore les mains perdues dans les cheveux de Stich et le cœur au bord des lèvres, mais il avait encore la tête dans les nuages et le cœur qui s'emballait et il avait envie de sourire, et il avait envie de pleurer, de se pencher et d'enfouir son visage au creux de l'épaule de Stitch et d'inspirer, de sangloter tout son saoul parce qu'il était épuisé et triste et seul. Il ne l'avait pas fait. À la place, il avait profité de sa main dans la sienne, avait inspiré, pour se calmer, pour s'apaiser, pour se concentrer. À la place, il avait fixé Stitch, les yeux grands ouverts et un sourire sur la bouche, désarmé et désemparé, l'oreille tendue, parce que Stitch était fou et incroyable et qu'il avait envie de l'embrasser encore une fois, juste parce qu'il le pouvait, juste parce que Stitch ne se gênait pas, qu'il l'embrassait sans se poser de question, avec une affection facile et sans doutes et sans regrets et sans gênes et que ça le réchauffait, quelque part où il ne pensait pas être glacé, que ça le réchauffait tout entier. Doucement, il avait dégluti. Timidement, il avait souri.

« Tu tournes comme les planètes autour du soleil. » avait soufflé Hermès, sans bien savoir pourquoi, et il avait tendu la main, à nouveau, pour caresser ses cheveux et le creux de sa nuque. Il avait les doigts qui picotaient et l'estomac noué, et c'était étrange, et c'était délicat, et il se sentait catapulté et déraciné et un peu fou lui aussi peut-être parce qu'il se sentait bien, parce qu'il se sentait en vie. « Pas forcément rond. » avait-il expliqué. « Mais autour d'un axe précis. » Il avait tiré sur une boucle, sans méchanceté, sans brusquerie, s'était amusé, une seconde, de la voir retomber en place avant de se pencher pour embrasser le creux du cou de Stitch, pour sentir sa gorge vibrer alors qu'il parlait, parlait, parlait, et qu'Hermès l'écoutait sans se lasser, parce qu'il disait des choses sensées et des choses insensées, que ça n'avait pas de sens ou que ça en avait trop, que ça n'avait pas d'importance. « Je pense que le plan cookie a très bien marché. »

C'était vrai, objectivement, évidemment que ça avait bien marché, puisqu'il était là, à présent, sa main dans celle de Stitch et le cœur battant, et les yeux qui ne fuyaient plus vers la porte alors qu'il savait très bien qu'il l'avait verrouillée. C'était une réussite parce qu'il avait tiré toutes les protections d'Hermès pour les jeter par terre, une réussite parce qu'il s'était introduit dans son intimité sans faire apparemment beaucoup d'effort, une réussite parce qu'il avait suffi d'une tasse et d'un cookie pour qu'il lui accorde un baiser. Evidemment, que ça avait bien marché, Hermès n'était pas assez aveugle pour ne pas le réaliser et, doucement, il avait pressé les doigts de Stitch, doucement, il avait attrapé sa tasse de l'autre main, avait bu, pour se redonner de la contenance, pour se donner le temps de réfléchir, d'examiner la question.

« Je ne sais pas si je vais bien. » avait-il risqué. « Je ne sais pas grand-chose, tu sais. Je sais faire des lasagnes et aimer des gens que je ne devrais pas aimer, je sais trahir et mentir et camoufler, je sais être un héritier parfait. Mais je ne suis pas certain de savoir aller bien. » Il avait trop l'habitude de faire passer le reste avant lui-même, trop l'habitude de se mettre en retrait, de faire passer les intérêts d'une entité trop globale, trop l'habitude de n'être qu'un dommage collatéral dans les calculs de son père. « Et toi alors ? »

Toi, demandait-il, parce que ça lui importait subitement, toi, demandait-il, parce qu'il voulait savoir, parce que Stitch avait l'air trop perché pour avoir les pieds sur terre mais que ça ne voulait pas dire que rien ne l'affectait, toi, exigeait-il de savoir parce qu'il avait besoin de changer de sujets.

« Je t'inviterais à boire le thé, la prochaine fois. » avait-il ajouté, de nulle part, tout doucement, alors qu'il retournait la main de Stitch pour tracer les lignes qui courraient sur sa paume. « Je veux te revoir. »

Et c'était étrangement vrai.
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MessageSujet: Re: it's always teatime (Hermitch)   it's always teatime (Hermitch) EmptyMer 7 Sep - 23:08


It's always teatime


Hermès & Stitch
J'ai aimé jusqu'à atteindre la folie.
Ce que certains appellent la folie,
mais ce qui pour moi,
est la seule façon d'aimer.


Il y a eu ce baiser et Stitch est un peu perdu dans la mare de sentiments qui lui sert de cervelle. Il ne se noie pas, pas encore, il fait juste l'étoile de mer à fleur de l'eau, à la dérive, cœur cassé, rafistolé à la va-vite, pas toujours prêt pour les émotions des autres. Pourtant, Hermès est beaucoup trop beau, beaucoup trop sensible à cet instant et Stitch ne sait plus trop quoi faire ni quoi dire à part sourire et garder sa main dans la sienne, tendrement, la caressant du pouce d'un air absent. Il n'était pas préparé à ça, il ne s'attendait pas à la fragilité d'Hermès, à sa détresse, à sa douceur. Il se demande parfois ce que ressent Azalea en présence des autres. A quel point ça doit faire mal de sentir la haine, la souffrance, la peine des autres. Surtout de ceux qu’on aime. Savoir tout ça, clairement, sans pouvoir fermer les yeux, sans pouvoir ignorer toutes ces émotions, sans pouvoir passer outre sa folie. Lui n'a jamais été bon pour décrypter les sentiments des autres. Il ne voit que son reflet dans leur regard, il les voit très mal, à travers le prisme de la folie, il les idéalise, beaucoup, regarde ailleurs, surtout. Personne n’est cruel, pour lui, personne ne lui veut du mal, personne n’est triste. Mais il est lucide, parfois, il sait, au fond de lui, que tout n’est pas aussi rose, que lui-même est une source d’ennuis permanente et il ne s’était pas désespérément accroché à Azalea quand elle s’était mise à l’éviter, bien trop conscient que sa folie n’est pas l’amie la plus facile à vivre. C’est terrible de ne pas savoir et terrible d’en savoir trop, Stitch n’arrive pas à lire les évidences et Azalea ne peut échapper aux évidences, des jumeaux un peu trop complémentaires. Stitch volerait bien un peu d’empathie à sa sœur pour savoir ce que ressent Hermès, mais en même temps il n’est pas sûr que sa démence lui permette de saisir, de savoir, de taper juste. Il essaye d’écouter et de suivre les gestes d’Hermès, n’est pas certain de comprendre et a du mal à se concentrer, la faute aux doigts d’Hermès qui glissent dans ses cheveux et contre sa peau, et à ses lèvres dans son cou, baiser léger, fugace, mais ô combien déstabilisant.

Les yeux écarquillés, il essaye de suivre la pensée d’Hermès à la mesure des mots, bloque sur mentir, revient à lasagnes, puis à aimer. Aimer des gens qu’il ne devrait pas aimer, c’est ce qu’il a dit et Stitch a une petite gêne du côté du cœur, picotement lointain, il se demande si c’est de lui qu’il parle, si c’est lui qu’il ne faut pas aimer, puis tout s’envole en fumée, parce qu’Hermès a joué la réciproque, et il écarquille encore plus les yeux. « Moi ? Je vais bien. Je vais toujours bien. » Il y a de la fragilité dans cette déclaration précipitée, quelque chose qui signifie je vais toujours bien depuis que j’ai le cœur en miettes, depuis que j’ai relayé le passé aux oubliettes, depuis que je tombe amoureux comme de rien et que je t’ai rencontré. Il y a de la fragilité dans la façon qu’a Stitch de tomber amoureux, dans ses coups de foudre trop durables qui lui tombent dessus sans prévenir, et qu’il accepte sans douter. Il y a de la fragilité dans son besoin d’affection insatiable, dans ses grands yeux noirs qui crient AIME-MOI à qui veut bien le regarder, dans sa façon de toujours vouloir être heureux, qui n’est qu’une manière de tout enfouir sous des tas de sable pour ne plus y penser. Il sait bien que personne n’est dupe, qu’on le voit fragile, cassé, frêle et impressionnable, et complètement barge, il le sait mieux que personne, pourtant il continue à jouer le jeu, parce que tout le monde semble heureux quand on est heureux, parce qu’il ne veut pas être un fardeau de plus dans la vie de ses proches en pleurant tous les jours, parce qu’Azalea le supporte quand il sautille et sourit. Enfin, elle le supporte mieux. Et il sourit, à cet instant, parce qu’Hermès le supporte aussi, parce qu’Hermès lui dit je veux te revoir et que ça sonne comme une promesse à ses oreilles. C’est étrange. C’est étrange qu’il tombe toujours sur la bonne personne, sur celle qui dit oui et sourit en retour, qui le couve du regard plutôt que de le fuir et qui attrape sa main plutôt que de la retirer. C’est étrange, ou alors c’est simplement qu’il a oublié tous les non et les va-t’en, toutes les insultes et les coups qui pleuvent, maculent sa peau de jolis bleus mais s’évaporent de sa mémoire.

« Hermès. » Ses doigts effleurent sa ligne de vie et il les capture entre les siens, les serrant délicatement, pensif. Sa réflexion se conclut par un sourire, tête inclinée sur le côté et les joues rougissantes. « Je suis vraiment heureux. » Sans se presser, il replace la théière, les tasses et les sous-tasses dans son sac, en veillant bien à ne pas les faire s’entrechoquer. Ses mains s’arrêtent sur la boîte de cookies, hésitent, puis la laissent là, sur le bureau d’Hermès. « Tu me la ramèneras quand on se reverra. » Est-ce pour l’obliger à le revoir, s’assurer qu’il tienne sa promesse ou juste pour lui faire plaisir, parce qu’il reste encore de nombreux cookies dans la boîte, difficile à dire vu l’esprit de Stitch. Peut-être un peu des deux, au fond. « Tu m’as inspiré. Je vais aller écrire quelques courriers. » Il se redresse, les yeux rivés sur lui, sur ce visage beaucoup trop attirant qu’il prend entre ses deux paumes pour l’embrasser à nouveau, un brin féroce, très passionné, et tendre sur la fin, avant de souffler : « Te déshabiller faisait partie de mes projets initiaux mais je viens de me souvenir que quelqu’un m’a dit que c’était mal vu de faire ça au Ministère. » Il attrape son sac d’une main, caresse une dernière fois la joue d’Hermès et lance un « Ne m’oublie pas » avant de transplaner.

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