anna, la réussite des astres.

"Parlez-nous un peu de vous. Si vous deviez vous décrire en quelques mots que diriez-vous ?"
Si l’on posait la question directement à Anna, elle répondrait d’une voix claire et assurée : “Je suis Anna Ella Krum, fille de Marko Krum et de Desislava Krum, née Zdravko. J’ai étudié à l’école de Poudlard où je suis sortie diplômé avec mention. Je travaille actuellement comme secrétaire pour le magenmagot au ministère de la justice. Et je suis vraiment enchantée de vous rencontrer.” Un petit discours que sa mère lui a appris à réciter par coeur depuis qu’elle est en âge de répondre aux questions qu’on lui pose sans mettre en danger la réputation de son nom. Tu es une Krum, une sang-pur, comme le dit si bien ma mère ; c’est suffisant pour savoir qui tu es, le reste, tout le monde s’en moque ce n’est pas important.
Pourtant, c’est le reste qui importe à Anna, et qui la distingue peut-être des autres sang-pur si communément exposé par leur famille dans le but de répondre aux ambitions de leurs parents.
Anna n’échappe donc pas à la règle. Elle a appris à taire son amour des livres et à n’en discuter que lors de rares moments privilégiés avec son paternel. Quant au piano, elle n’en joue que lorsqu’elle se retrouve seule dans le manoir familial.
Le reste du temps, la jeune Krum joue parfaitement le rôle qu’on lui a imposé à sa naissance. Plutôt, le rôle que sa mère lui a imposé. Jolie poupée blonde entre les mains sales d’une sorcière qui ne rêve que de pouvoir et de gloire. Anna la poupée de bois qu’elle utilise et dont les ficelles lui sont si faciles à manipuler. Progéniture enviée, petite élève parfaite, adolescente aux bonnes manières, femme de bon parti.. Elle a toujours accompli les exigences de sa mère, au point même d’en être aujourd’hui une copie parfaite.
Aussi manipulatrice et calculatrice qu’elle, Anna se cache sous un masque de discrétion et de timidité. La jeune Krum observe mieux que personne, pantin peut-être, mais elle a su grandir et nourrir des ambitions qui aujourd’hui lui sont propre.

"Grindelwald domine l'Angleterre et la Bulgarie depuis 6 ans en quoi cela-t-il influé sur votre quotidien ?"
Grindelwald n’a commencé à dominer l’Angleterre et la Bulgarie qu’à partir de ses quinze ans, et bien que sa mère ne lui ait jamais caché tout ce que cela impliquait pour leur famille, sang-pur, Anna n’a jamais vraiment saisi le changement que cela a eu dans son quotidien. Bien sûr, elle se souvient de sa mère qui répétait qu’ils devaient se faire discret plus que jamais tant que la situation ne s’était pas stabiliser, de ne pas prendre parti tant qu’un camp ne s’est pas montré supérieur à l’autre. La neutralité, mot d’ordre.
Nous d’abord, le reste du monde ensuite. La devise de Desislava Krum qu’elle a su si bien inculquer à sa fille.
Elle se souvient également du sourire effrayant de sa mère lorsque les lois contre les né-moldus ont commencé à être discuté.
Aujourd’hui encore, son quotidien est ponctué de la même devise mais aussi de la même ambition. Ne pas faire de vague, s'immiscer dans le pouvoir de façon subtile, discrète, et ne pas prendre parti tant que l’avantage n’est pas certain.

"Vous voyez un passant dans la rue se faire malmener par deux spaseni, serviteurs de grindelwald, que faites-vous ?"
“Nous d’abord, le reste du monde ensuite.”
Règle numéro 2 : Faire profil bas et ne pas attirer inutilement l’attention sur soi.
Voilà ce que dirait la voix de sa mère à l'intérieur de sa tête. Elle observerait la scène de loin, sans se manifester, et une fois qu’elle serait certaine de rien risquer, elle continuerait son chemin la tête haute, le dos droit, le regard assuré, sans même s’inquiéter du passant.
Si les spaseni s’occupent de lui, c’est qu’ils ont leur raison, pas la peine de perdre du temps et de salir son nom pour un inconnu ou une cause qui ne lui est pas favorable.

« Vous voila devant le miroir du Riséd, que pensez-vous y voir ? »
« Je ne montre pas ton visage mais de ton cœur le désir »
Ce qu’Anna désir le plus ? Probablement la gloire, machinalement, elle répondrait et s’attendrait à se voir en tant que ministre de la magie. Et peut-être même plus.
Cependant, avec un peu de réflexion, Anna a parfaitement conscience que ce désir est plus celui de sa mère que le sien, bien qu’elle s’évertue sincèrement à tout faire pour obtenir le poste le plus honorable du ministère (il est hors de question pour elle qu’elle se cantonne au titre de secrétaire jusqu’à la fin de sa vie).
Mais à vingt-et-un ans, il y a parfois des désirs qui prennent le dessus sur la raison et les ambitions que l’on s’impose. Trop jeune pour avoir un désir suffisamment puissant pour être fixe, elle sait très bien que selon les jours, elle pourrait voir quelque chose de parfaitement différent dans ce miroir. Le visage d’Hélios Black, par exemple.

« Par chance, vous vous trouvez en présence des trois reliques de la mort, mais vous ne pouvez en choisir qu’une. Laquelle prendriez-vous ? »
Anna s’emparerait probablement de la baguette de sureau, jugeant qu’il s’agirait de l’objet le plus utile pour arriver à ses fins, bien que sa baguette actuelle lui convienne parfaitement. La pierre philosophale ne lui serait d’aucune utilité, aucun de ses proches décédés ne lui manque au point de vouloir les ressusciter à tout prix (et surtout pas la vieille tante Blagorodna). Quant à la cape d’invisibilité, Anna a un don naturel pour se faire oublier et la discrétion est l’un de ses principaux talents, la cape ne serait donc qu’un objet superflu.