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 (CLARYAM) and like the blade we stain.

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MessageSujet: (CLARYAM) and like the blade we stain.   (CLARYAM) and like the blade we stain. EmptyJeu 15 Sep - 17:01

When every star fall brought you to tears again
We are the very hurt you sold
Claire & Pryam
There was a time I used to pray, I have always kept my faith in love. It's the greatest thing from the man above. The game I used to play, I've always put my cards upon the table, let it never be said that I'd be unstable.


La vie perdait sa saveur. Le temps des jours heureux révolu, il n'y avait plus que d'amertume au mieux, et l'absence de sentiments au pire. Les jours s'enchaînaient, se ressemblant avec une facilité déconcertante, presque désinvolte. Depuis le jour où la lettre avait conquis la forteresse que j'avais pu ériger, le dégoût s'était amoindri. J'étais entré dans une routine, qui ne semblait pas déplaire à mes supérieurs, ni à mon oncle. La couverture était parfaite, impénétrable et imperturbable désormais, puisque la seule personne ayant les armes pour le faire avait disparu. Une disparue parmi d'autres, pensai-je pour me rassurer. Elle n'avait pourtant pas rejoint les défunts Rosier. Chaque matin, je consultais les registres. Chaque soir, mon coeur se serrait à l'idée de voir son nom dessus, pour finir par se relâcher discrètement avant de se taire à nouveau pour laisser le corps faire son office de bourreau. La torture, le sang, les cris. Tout tourbillonnait dans un cercle d'horreur, devenu coutumier par la force des choses et je m'y perdais. Je m'impatientais, me demandant parfois jusqu'au Rowan Rosier, ce grand homme, continuerait à m'user comme un vulgaire elfe de maison. Et j'étais persuadé que ce dernier rencontrerait un meilleur traitement. Ce grand sorcier, qui n'avait eu qu'à subir la perte de sa famille, n'avait pas eu la joie de les voir brûler, de les entendre crier et de les sentir rendre leur dernier souffle. Une joie si intense qu'elle glace mon regard. Une joie si profonde qu'elle brûle mes entrailles. Et je tourne en rond, m'accoutumant à l'absence. Mais, mon esprit divague. Ce traître, il me rappelle que des jours meilleurs ont existé. Il me fait espérer que des lendemains agréables sont à venir. Je réfute chaque songe, préférant les vapeurs enivrantes d'un whisky pur-feu. L'homme souffle son dernier cri, son dernier soupir de vie alors que je profite d'un moment d'inattention d'un collègue pour lui fermer ses yeux, comme si je ne voulais supporter son pauvre regard vide plus longtemps. Maintenant que tous ses secrets et souvenirs étaient ouverts, il n'avait plus aucune utilité pour de département ou le ministère. Sorcier heureux d'avoir eu une mort, qui ne fut pas des plus douces, mais loin d'être des plus violentes. Je sortis calmement de la pièce, mains dans les poches, et le regard aussi vide que le malheureux. Mes yeux devinrent aciers lorsqu'ils croisèrent ceux de mes principaux détracteurs, ceux qui ont aidé à semer la mort dans les rangs de ma famille.

Une journée qui commence, une autre journée qui termine. Encore une qui me rapproche du but ultime. Encore une qui s'efface et apaise l'attente. Je lis les quelques courriers, ne me surprenant plus à chercher des nouvelles hypothétiques de Claire. Elle était partie, elle aussi. Je l'espérais, vers de une vie plus simple et heureuse. Je secouais la tête, refusant de divaguer à nouveau, préférant me précipiter vers la Pensine et évacuer ces pensées là, sortant par la même occasion les souvenirs de l'homme mutilé, de sa vie désormais faisant partie de ma mémoire. Je me trouvais heureux dans ce déni futile. J'appose la baguette sur ma tempe. Une substance argentée survient, je grimace, avant de la poser délicatement à l'intérieur de la bassine en pierre. Je desserre ma cravate, déterminé à boire un verre et probablement un autre. Les verres, eux aussi, s'enchaînent, jusqu'à ce que je ne puisse plus sentir que des picotements au bout de mes doigts, propres et pourtant, je ne peux m'empêcher d'y voir du sang dégouliner. Pris de panique -et surtout d'une hallucination grandissante, je jette le verre qui s'écrase alors contre le mur. J'entends inlassablement les mots de la veuve Rosier, puis le rire de Claire, et les cris des torturés. Je les entends et je brûle. Ils me consument, me torturant à mon tour. Je me retiens de hurler, et mes souvenirs se confondent. Les sourires tendres des retrouvailles familiales et la chair brûlée, son odeur. Le sang appelait le sang. Je plaignais le sorcier qui finirait dans mon bureau. Et pourtant, j'éprouvais une certaine hâte, vivant ces expériences comme un exutoire difficilement assumé, bien satisfait à l'idée qu'elle serve de couverture et qu'elles ne soient pas totalement gratuites. Le blason de la famille se redorait avec le sang de ceux pour qui ma famille avait péri. Drôle d'ironie, drôle de vie. Mes yeux, hagards, se posent sur une photo ensevelie sous une pile de journaux. Mon père et moi. « Je suis désolé Père, pardonne-moi. » Un bruit sourd attire mon attention. Je ne sais plus s'il appartient à la réalité ou à ma vérité détournée par les vapeurs de l'alcool. Je passe la tête brusquement par la fenêtre entrouverte, armé de ma baguette. Les escaliers sont empruntés et je cours à sa poursuite, jusqu'au toit. Il n'y a personne, seulement le bruit de la pluie. Perplexe, je m'appuie contre un mur, pensant être à nouveau seul mais, lorsque les bruits de pas se font plus insistants, je ressaisis ma baguette et plaque l'individu contre le mur crasseux, apposant ma baguette sur la naissance de sa mâchoire alors que mon avant-bras opérait une pression forte sur son cou frêle. Je sentais sa trachée s'écraser à mesure que mon emprise se renforçait. Mon regard finalement se pose enfin sur le visage de l'individu. J'eus un instant d'absence, qui devait probablement passer pour de l'hésitation. « Claire ? » Je reculais ma baguette, profitant aussi de l'occasion pour laisser de la distance entre nos deux corps alors que je résistais à l'envie de plonger dans son esprit. Mais Claire n'était pas une de mes prisonnières. Je n'étais pas un de ses tortionnaires, et je ne voulais pas en être. La pluie, battante, donnait l'illusion parfaite d'un film moldu dont ils ont le secret. Mais ce monde était pourri, corrompu jusqu'à la moelle et il n'y avait aucun film à faire, seulement des événements que nous nous contentions de traverser plus ou moins passivement. Il ne m'avait pas fallu plus qu'une absence pour que je délaisse le siège du spectateur, devant acteur d'un système qui me débectait.
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MessageSujet: Re: (CLARYAM) and like the blade we stain.   (CLARYAM) and like the blade we stain. EmptyMar 20 Sep - 14:16

When every star fall brought you to tears again
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Claire & Pryam
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Et soudain, elle avait disparu. Aussi vite qu'elle était entrée dans sa vie si on y réfléchissait bien. Claire et Pryam, ce couple improbable, ce couple en qui personne, pas même elle, ne croyait encore vraiment. Et pourtant ils étaient là, ils s'attiraient, ils comptaient l'un sur l'autre, sans ne jamais réussir à se défaire de ce lien qui les abîmait, les consumait. Ils avaient besoin d'être ensemble. Ils s'étaient rencontrés alors que tout allait mal dans la vie de Claire et Pryam avait rapidement été essentiel à sa guérison, à son envie d'aller mieux, à son besoin de changer. Quant à elle, elle pouvait sentir qu'elle était irrémédiablement dans le corps et le cœur du jeune homme et parfois même, elle s'en voulait. Oui, elle s'en voulait, Claire. Elle n'arrivait pas à mettre des mots sur ce qu'elle pouvait ressentir pour lui et en même temps, elle avait la tête qui tourne rien qu'en l'imaginant souffrir par sa faute. Elle avait disparu. Depuis des heures, des jours. Avec une lettre. Une maudite lettre qui faisait office de preuve qu'elle allait bien, quelque part. Une preuve qu'elle n'était pas morte. Mais cela était-ce suffisant ? Pouvait-elle vraiment s'en arrêter là ? Non, pas après ce qu'ils avaient vécu. Pas après ce qu'ils avaient partagé. Alors, elle était revenue. Elle avait refait surface, dans un premier temps, pour obtenir des aveux de la part de Jupiter. Elle voulait savoir. Elle voulait comprendre. Était-elle en danger ? Allait-elle mourir, si elle restait ? Sa vie importait peu au final. Elle se fichait d'y mettre un terme. Elle n'avait jamais eu peur de ça. En revanche, elle craignait de partir et de laisser ceux qui tenaient à elle. De la même manière que James était parti, du jour au lendemain, la laissant avec son chagrin et ses regrets. Ses non-dits. Des je t'aime qui lui brûlaient la gorge. Pryam. Pryam. Elle répétait son nom, souvent, comme si elle pensait pouvoir l'oublier. Mais il était gravé dans sa chair. A jamais.

Pourtant, n'avait-elle pas entendu que depuis son départ, le jeune homme avait pris des décisions douteuses ? Oh. Elle n'arrivait pas à le croire. Pryam, cet être sur qui elle pouvait toujours compter ... Était-il seulement possible de l'imaginer trahir le bon côté ? Mais il fallait être honnête, « Il n'y a pas de bon côté », disait souvent Jupiter. Il y avait des idéaux. Et libre aux hommes de choisir ce qu'ils voulaient défendre. Alors, telle une ombre, elle était allée là où elle risquait tout. Elle s'était rendue au seul endroit où elle savait que Pryam ne pourrait pas lui mentir. Elle avait cherché, le cœur battant, sa silhouette, quelque part. Elle devait le trouver. Elle devait le confronter. Et par la fenêtre, elle l'avait observé, quelques minutes. Il semblait fatigué. Il avait un air grave. Pryam. Son Pryam. Reculant de quelques centimètres, elle avait trahi sa présence, courant alors jusqu'aux toits, empruntant les escaliers sinueux sans ne jamais se retourner. Bien sûr, il l'avait suivi. Il avait cherché l'origine de ce bruit et, quand elle s'était doucement approchée, il l'avait saisi avec violence, la plaquant contre un mur.

Elle ferma alors les yeux. « Claire ? », demanda-t-il, hésitant. Il lâcha son corps frêle et elle toussota, reprenant ses esprits. Elle déglutit. Ils étaient trempés aussi, la capuche qu'elle s'obstinait à porter pour cacher son visage était inutile. Elle plongea ses yeux dans les siens. « Bonjour, Pry ». Elle aurait aimé le prendre dans ses bras, lui dire que tout allait bien, qu'elle était revenue et qu'elle ne partirait plus. Mais elle savait que c'était faux. Elle savait qu'elle avait eu tord dès le départ, tord de ne pas lui faire assez confiance pour le mettre dans la confidence, tord de n'avoir pas cherché à le joindre avant, tord. Sur toute la ligne. Elle releva la tête. « Est-ce que ... Est-ce que ça va ? », demanda-t-elle. Pathétique. Il la détestait très certainement. Et elle ne trouvait rien de mieux à lui demander. Sous la pluie battante. Parce qu'elle se faisait du souci pour lui. Parce qu'elle ignorait dans quoi il s'était embarqué. Et elle n'aimait pas ça.

Mais elle comprenait, Claire. Oui, elle comprenait que Pryam ne pouvait pas être honnête avec elle alors qu'elle ne l'était jamais. Jamais vraiment. Elle aurait dû commencer par lui présenter des excuses. Ensuite, elle lui aurait dit qu'elle était allée à Edimbourg quelques jours, le temps de trouver une solution à tous ses problèmes et qu'elle n'avait pas eu d'autre choix que de garder le silence. Oui. Elle aurait dû. Mais Claire ne faisait jamais comme il faut. Il le savait sans doute.
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MessageSujet: Re: (CLARYAM) and like the blade we stain.   (CLARYAM) and like the blade we stain. EmptyMar 20 Sep - 20:30

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Les opposés, les invraisemblables et les improbables. Nous étions dans un monde fou, totalement bancal où les vérités avaient du mal à se confondre avec la réalité. Du moins, certaines vérités. Parce que les maux qu’elles pouvaient engendrer, par une ironie sadique, trouvaient écho dans un quotidien morbide, froid et malsain. Ils disaient que tout ce cirque n’allait être que temporaire. Mais ces mots n’étaient que des espoirs fous où rêver devenait interdit. Habitué aux évasions de l’esprit, de l’âme et du corps, je ne me retrouvais nullement dans cet univers. Seuls les maux devenaient un quotidien. Qu’ils embrasent ma conscience ou mon corps, ils étaient bien là. Que j’en sois la cause, ou non. Je ne pouvais apaiser ces flammes, elles dansaient dans mes songes, autour de ceux qui le jour étaient des collègues. La nuit, oh si seulement. Si seulement ces flammes pouvaient emporter leurs os. Si seulement. Une personne avait su apaiser ces afflictions, et bien malgré-elle. Parce que j’avais le cœur de nature faible, trop tendre pour éviter d’être déchiré, trop mou pour résister. Elle, c’était Claire. Dans ses yeux, ô combien tristes, je m’y noyais, m’y perdant corps et âme. Parce que je n’étais bon qu’à cela. Perdre. Et, comme une coutume difficile à renverser, une guigne finalement habituelle, elle était partie, elle aussi. Je l’avais perdue, finissant par accepter. Il n’y avait que cela à faire, accepter. Je me rendis compte alors que son absence était nécessaire, aussi bien pour les desseins que nourrissait Rowan, mon oncle, que pour la vie que j’embrassais désormais. Tortionnaire froid, opportuniste. Les gestes étaient assurés, probablement pas experts mais s’ils l’étaient, la douleur deviendrait moins intense. Les mots finissaient par se taire, ne laissant qu’une place froide à mes côtés, mais déjà plus chaleureuse que ceux qui sont définitivement partis. Je m’étais seulement assuré de ne pas la voir sur les registres, avec empressement, certes. Car ce que je supportais le moins, finalement, était l’attente d’une nouvelle emportant son nom mais certainement pas son souvenir. Cette lettre m’avait laissé froid, muet. Peut-être cherchait-elle, elle aussi, à tester mes limites. Pryam au cœur tendre. Pryam le débonnaire. Quel conte, digne des plus grands. Je ne m’en voulais même pas de l’avoir laissée envahir mon cœur et endommagé mon âme. Comment le pourrai-je ? Je doutais de son existence et de sa véracité toute relative. Il n’y avait que les soirs, lorsque le masque tombait, que je me laissais emporter, enivrer, à l’abri des regards indiscrets, à l’abri des jugements.

Mais Claire était source de paradoxes, de sentiments paradoxaux. Et, quelque part, c’était toute sa complexité qui m’apparaissait dans sa forme la plus simple, qui m’enivrait le plus. Elle souffrait, je le comprenais. Des êtres lui manquaient, je le comprenais. Jamais je n’avais eu la prétention de combler leur absence car je savais qu’ils étaient irremplaçables. Chaque personne devait appartenir à quelque chose. Alors que je pensais mes tribulations indéfectibles, elle avait prouvé, par son regard, les rares sourires que je lui arrachais, que rien n’était impossible. Mais elle était partie. Dépendant, je l’étais parce que je prenais l’habitude de tout. Alors, j’avais décidé de taire la mécanique qui faisait le plus de bruit. Celle qui avait été le plus sollicité. La mécanique du cœur rouillée, abîmée, je refusais de la voir comme un obstacle à ce que je considérais comme la seule condition du bonheur : la mort qui emporte les meurtriers, les assassins, de ma famille.

Comme à son habitude, c’était lorsqu’on l’attendait le moins que Claire apparaissait, ou disparaissait. Mais parce qu’elle était ainsi et qu’il n’y avait rien à y faire, si ce n’était d’accepter, encore une fois. Mais j’avais peur de ne pas arriver à tout accepter, de finir par me perdre. Je ne pouvais accepter une distraction, et son absence me l’avait fait comprendre. Une distraction. Je ne voulais pas résumer Claire ainsi parce que c’était mentir et j’en étais incapable. Je pouvais prétendre, confondre, perdre mais certainement pas mentir. Il fallait bien commencer un jour. Sa voix résonne, puis finit par être étouffée par la pluie. Son regard, lui. Ce regard qui me retenait de devenir le monstre que je devais devenir. Je le soutiens et finis par rompre tout contact visuel. Ils étaient comme des juges d’une âme, arrivant à sonder l’âme, parvenant à juger de la nature véritable d’une personne. Et je ne pouvais l’affronter. Je regrettais d’avoir bu autant. Je regrettais de ne pas avoir bu assez, aussi. Mon regard était vide, presque incrédule parce qu’ils ne voulaient y croire. Tout devenait complexe, une chose dont elle avait le secret et dont j’étais l’artificier.

Naïvement, elle demanda si ça allait. Mes sourcils se froncèrent alors qu’un sourire mutin étira mes lèvres. L’alcool, probablement. Cette question, je l’évitais. Elle était proscrite de mon vocabulaire. Superficielle, artificielle, fausse. Je pris une grande inspiration, annonçant une longue tirade mélodramatique. « Trempé. Et toi ? » Je ne répondais pas vraiment, mais à quoi bon. Je ne savais même pas où commencer. Je remontais les manches de ma chemise, replaçant nerveusement mes mains dans les poches de ma veste et je m’autorisais un premier regard qui n’était pas froid. Je ne savais pas, je ne savais plus. Je ne savais même plus ce que je devais savoir. « Il vaudrait peut-être mieux que tu te mettes à l’abri. » De qui ? D’elle-même ? De moi ? De ce nous hypothétique fantasmé sans forcément être réciproque ? Je portais ma main à mon front, comme contenant une migraine, comme contenant les effluves de whisky pur-feu. « J’ai bien eu ta lettre. Je n’ai pas eu le temps d’y répondre, j’en suis désolé. » Par automatisme, les mots s’enchaînaient machinalement, il ne manquait plus qu’une de ces formules de politesse pour que la formulation soit totalement détachée. Je repris une distance, probablement fausse et forcée. Mon regard se pose sur Claire, refusant au début de la voir. Rattrapés par leur mouvance masochiste, ils devinrent vite impossible à retenir. Je ne pouvais plus détourner le regard.
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MessageSujet: Re: (CLARYAM) and like the blade we stain.   (CLARYAM) and like the blade we stain. EmptyJeu 22 Sep - 13:07

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Il était étrange, parfois, comme le temps pouvait paraître long. Et ces quelques jours loin de tout, loin de la vie qu'elle menait, semblaient avoir durer des années. Pourtant, si on était vraiment honnête, Edimbourg était un petit paradis. La vie était bien différente de Londres, les individus étaient plus calmes, plus agréables et surtout, même si l'oppression de faisait sentir, on se sentait davantage en sécurité. En cela, Claire avait apprécié son voyage forcé. Elle avait eu tout le temps du monde, pour réfléchir à ce qu'elle voulait vraiment. A qui elle voulait vraiment. Et le résultat, cependant, restait le même. Elle ne savait pas. Non. Claire était une éternelle insatisfaite depuis ces dernières années et elle prenait plaisir à détruire tout ce qui était beau. Beau pour elle. Tout avait commencé avec Jupiter. Ils auraient pu traverser tant de choses ensemble à la mort de leurs amis, ils auraient pu être soudés comme personne, se comprenant sans même avoir besoin de parler. Ils étaient liés. Mais, ils en avaient décidé autrement. Ils avaient préféré s'éloigner, sans ne jamais réussir à revenir l'un vers l'autre, sans ne jamais réussir à se comprendre vraiment. De ce fait, Jupiter restait la plus grande déception de Claire. Pas lui, sa personne, mais ce sentiment de n'avoir jamais su le garder près d'elle. Avec le temps, la jeune femme avait fait de nouvelles rencontres. Et ainsi, Pryam était arrivé. Un ouragan de douceur. Tout ce dont elle avait besoin. Il lui avait tout donné, tout. Il avait le soutient sans faille, il avait écouté et même pleuré avec elle. Mais, encore une fois, Claire n'avait pas su le garder. Il restait, bien trop attaché, bien trop gentil alors qu'elle faisait tout pour le repousser. Chaque jour. Et maintenant qu'il était en face d'elle, elle comprenait qu'il lui avait manqué. Lui. Son être tout entier. Claire aurait aimé lui demander de tout abandonner. Là, maintenant. Elle l'aurait alors emmené à Edimbourg où ils auraient eu cette vie qu'ils évoquaient parfois. Ils auraient été forts, contre le reste du monde et auraient profité du temps passé l'un avec l'autre. Claire lui aurait fait découvrir les parcs du centre ville, où ils se seraient promenés des heures. Ils se seraient assis dans l'herbe, au soleil et pourquoi pas même sous la pluie, à rire comme des enfants. Tout aurait été plus simple. Ils seraient allés boire un thé dans les petits pubs, comme deux amoureux, cessant de jouer au chat et à la souris, cessant de ne pas savoir ce qu'ils représentaient l'un pour l'autre. Oh oui. Ils auraient été heureux. Mais cette vie de leur ressemblait en rien. Et déjà, Claire avait le cœur brisé de devoir faire face à la réalité. Cette réalité qui la rattrapait de plein fouet et qu'elle détestait. Une vie où elle avait tout perdu.

Elle regarde Pryam, sans rien dire. Pryam, qu'elle ne voyait jamais vraiment. Ils partagaient pourtant le même lit. Ils se connaissaient, dans les moindre détails. Elle avait parcouru son corps, de nombreuses fois, sans vraiment y prêter attention, se lovant dans ses bras forts, après quelques minutes de bonheur, avec l'esprit ailleurs, toujours. Elle avait tout fait, machinalement. Elle n'avait rien donné, avec le cœur. Du moins, elle avait essayé les premiers temps. Elle avait essayé de l'aimer. Mais était-ce possible, quand on était si abîmé ? Etait-ce possible quand la mort frappait si souvent à votre porte ? Elle avait eu peur, Claire. Peur de le voir disparaître brutalement, comme tous les autres. Alors, elle avait refusé tout sentiment. Et de là, elle était devenue une femme sans le moindre réel sentiment, appréciant le moment présent sans se poser de question. Elle était devenue ce qu'elle détestait. Elle, si entière et juste.

A nouveau, ils se regardent, comme si chacun cherchait à lire l'âme de l'autre. Ils veulent se comprendre. Ils veulent se parler. Mais ils en ont l'air incapables. Pryam a l'air perdu dans un ailleurs qui ne lui ressemble pas et Claire, pour une fois, cherche à provoquer quelque chose. Elle a besoin de se rattacher à ce qui est vrai, comme si son éloignement lui avait fait comprendre qu'en fin de compte, elle avait toutes les clés pour être heureuse. C'est alors que le jeune homme répond naturellement. « Trempé. Et toi ? ». Elle soupire. Ce n'est pas vraiment ce qu'elle voulait entendre. Elle lève les yeux au ciel, des gouttes d'eau inondants son visage de poupée. Oui, ils étaient bel et bien trempés. Mais il n'y avait pas que ça. Ils étaient aussi très abîmés. Ils étaient las. Las de cette vie. « Il vaudrait peut-être mieux que tu te mettes à l’abri », dit-il alors. Elle haussa les épaules. En fait, elle ne savait pas vraiment ce qu'elle devait craindre. Elle n'avait pas peur. Tout ce qui l'importait était de pouvoir le voir, le toucher, lui parler. Le savoir en sécurité. Claire n'avait pensé qu'à elle, sans se rendre compte qu'elle n'était pas seule dans cette aventure et qu'elle avait pu blesser ou inquiéter autrui. En l'occurence, Pryam. Pryam qui lui pardonnait tout si facilement. « J’ai bien eu ta lettre. Je n’ai pas eu le temps d’y répondre, j’en suis désolé ». Elle arque un sourcil. « Désolé ... ? », répète-t-elle. Puis, elle secoue la tête. Incrédule. Il n'a pas à s'excuser. Il n'a à s'excuser de rien.

Plaquée contre le mur, elle pose les mains sur les briques mouillées, laissant échapper un nouveau soupir. « Et c'est tout ? », demande-t-elle. Il semble ne pas réellement comprendre. Elle non plus, à dire vrai. Elle ne comprend pas pourquoi il agit ainsi. « Tu n'es pas en colère après moi ? Est-ce que tu as pensé que je t'avais laissé tomber ? Est-ce ... Est-ce que tu as eu peur ? ». Elle prononce ces derniers mots en chuchotant. Elle s'en veut d'être partie. Elle s'en veut de n'avoir rien dit de plus. Alors ils se fixent. Ils se fixent à s'en perdre dans les yeux de l'autre. « Qu'est-ce qui se passe ? », ose-t-elle. Sous entendu tu n'es pas comme d'habitude. Elle veut la vérité. Pour une fois. Elle veut être là pour lui. Parce qu'elle lui doit bien ça.
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MessageSujet: Re: (CLARYAM) and like the blade we stain.   (CLARYAM) and like the blade we stain. EmptyJeu 22 Sep - 18:09

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Les autres. Un enfer qui m’attirait, dès le plus jeune âge. Je voulais être comme eux, tous, ces sorciers de sangs-purs et ces sorciers brillants. Ils semblaient si assurés, avec un avenir tracé. Ma mère s’était acharnée à dessiner le mien, mais la vie, elle, avait détruit tous ses plans. Fiancé dès le plus jeune âge, mes tares m’avaient rattrapé. Je n’avais jamais connu une véritable forme d’amour, d’affection, jusqu’à ce que je rencontre Claire. Je m’étais toujours contenté de ce que les autres pouvaient donner, je n’osais jamais demander plus. Cette outrecuidance que bon nombre de sorciers ont, je l’ignorais. Je m’étais senti exister dans les yeux de Claire. Je n’étais ce fils de, au nom à la réputation ardente car les flammes avaient emporté patronyme. Elles avaient tout consumé et la seule paix que j’avais pu trouver, c’était dans les yeux de Claire, en partageant ses souvenirs, en partageant ses mots. Elle cauchemardait, Claire. Elle semblait vivre un cauchemar yeux éveillés. Et je détestais voir cette souffrance. Pas parce qu’elle ne le méritait pas elle, en particulier, mais parce que je ne pouvais supporter que quelqu’un puisse souffrir autant. Il n’y avait jamais d’histoire de pardon. Nos pêchés finiraient par être absous. Parce que nous n’étions pas les pires. Notre seul crime était d’être malchanceux. Je ne pouvais me projeter avec elle, prisonnier de mon statut de sang-pur. Je m’y autorisais, par moment. Je m’évadais dans le domaine du conditionnel, en espérant qu’il puisse devenir un jour réel. Mais notre réalité était sombre, sanguinolente, violente. L’affection ne devait pas y avoir sa place, et c’était ce que son absence m’avait fait comprendre. Elle était ce frein aux desseins vengeresses de Rowan. Elle était, surtout, le seul rempart au fait que je devienne un monstre. J’avais les mains sales. Tellement sales. Elles ne méritaient plus de toucher Claire. Je m’y étais attaché. Et je ne voyais pas cela comme une erreur, ni comme une perte de temps pour engendrer la vendetta de haine, mais comme une raison de l’accomplir. Elle et pour les siens, ses amis. Son ami. Je n’avais jamais eu la prétention de prendre une quelconque place. En revanche, je l’ai laissée en prendre une considérable. Et comme toutes les personnes qui m’étaient chères, elle était partie. La sinistre habitude s’était formée, à cause d’un cycle malheureux dont elle ignorait probablement l’existence. Je ne voulais pas alourdir sa vie avec mes souvenirs, non. Je n’étais pas de ceux qui se plaignent, mais de ceux qui persistent, jusqu’à la douleur, jusqu’à se perdre. Faible. Quelle honte. Je ne pouvais m’empêcher d’imaginer ce mot, de le ressentir. Claire, peut-être qu’elle me pensait faible. Et je préférais être sous-estimé que l’inverse.

Elle se tient devant moi, et je tais tout sentiment. J’aurais aimé la prendre dans mes bras, parce que c’était probablement l’envie la plus criante. J’aurais aimé la retrouver, parce que c’était le besoin le plus ardent. Mais je n’y arrivais pas. Je ne pouvais la laisser détruire, avec ses mots et son regard de velours, ce que je venais de construire. Rowan ne comprendrait pas. Il est aveuglé et Claire, elle, m’a rendu la vue. Je rêvais de voir la tête des meurtriers de ma famille dans l’Atrium. J’en rêvais. Je voulais les détruire avec une telle violence que j’en finissais par devenir violent. Jamais je n’aurais osé faire mal à Claire, jamais. Je doutais d’en avoir les moyens. Je voulais lui parler, lui expliquer que les choses avaient changé au Ministère. Mais, finalement ce n’était pas de son intérêt. Je préférais lui demander comment était Edimbourg, moi qui me languissais de Portree, en Ecosse. Mon Ecosse natale dont je ne partageais finalement, que l’amour pour le whisky pur-feu. Les autres m’avaient toujours attiré, parce que je les trouvais plus fascinants, mais je n’avais jamais été bon pour communiquer. Jamais. Démontrer, je préférais. Encore une fois, j’étais faible. Face à Claire et tant d’autres. Mais ce n’était pas de la faiblesse, juste un relativisme mal-placé. Elle n’avait tué personne, elle n’avait fait qu’emporter sa personne, ailleurs. Qui voudrait rester ici après tout ? Voir les gens mourir, se battre. La violence, l’assouvissement, la maltraitance. Tout me rendait fou et, parfois, je me disais que mon père ne loupait rien de cette vie. Mort une bonne fois, je me disais qu’il ne pouvait plus mourir à petit feu, comme Claire. Comme moi. Chaque vie que je brisais m’alourdissait. Chaque cri de douleur que je provoquais, me poussait vers la folie un peu plus. Et Claire n’était plus là pour me retenir, pour me protéger à sa façon. Oui, elle était partie. Comme les autres, comme ils le font tous.

Ces grands principes érigés à cause d’une réalité sordide commençaient à s’effriter face à Claire. J’essayais, je persistais. Je voulais maintenir cette fausse indifférence, en sortant une phrase digne de la bureaucratie du Ministère. Je ne m’en voulais même pas véritablement de ne pas y avoir répondu. Tout était surveillé, épié. Et pour répondre quoi au final ? Il était inutile de se lancer dans le verbiage. Je détestais cela. Et pourtant, je ne trouvais rien à dire. Probablement parce qu’il y avait trop à dire. Probablement parce que tout se bousculait, dansait, sous l’effet de l’alcool. Je l’observe, inlassablement. Contre le mur, je reste encore à distance. Elle secoue la tête, je demeure inexpressif. Ma colère contre elle avait disparu. Elle s’était noyée dans ce brasier qui me consumait. Peine bien dérisoire. Je l’écoute, poser ses questions. Comment reconnaître que je surveillais les registres à quelqu’un alors que je ne l’admettais pas moi-même. Je me penchais alors légèrement, surpris qu’elle chuchote, chuchotant à mon tour. « Pourquoi tu chuchotes ? » Je finis par me redresser, tentant de prendre toute la mesure de la dimension sombre. « J’étais inquiet et j’ai eu ta lettre. Je me suis dit qu’il valait mieux être à Edimbourg qu’à Londres et que tu avais bien fait de partir. » Bien fait de partir. Elle n’avait pas bien fait de partir. Probablement que si, avec ses raisons. Mais avec les miennes, je ne trouvais pas qu’elle avait bien fait de partir. Parce qu’elle était loin et qu’elle avait disparu. Elle m’avait laissé. Et si je lui en voulais pour quelque chose, c’était bien parce qu’elle m’avait laissé sombrer. Qu’elle avait permis à cette violence de s’exprimer.

« J’aurais bien aimé te rejoindre mais je ne pense pas que c’est ce que tu aurais voulu. » Je respire lourdement et l’observe d’un regard doux. « Qu’est-ce que tu veux que je dise ? T’es partie et y’avait rien ni personne pour te retenir. J’ai avancé, y’avait rien d’autre à faire. » Et je sens que le mur érigé commence à s’effondrer, il tombe, brique par brique. « Je surveillais les registres chaque jour au Ministère. Malgré ta lettre et malgré que tu sois partie. Mais je ne t’en veux même pas. Si rien te retient ici, c’est que tu as de la chance. » D’être plus forte, d’être sans aucune prison de sang. D’être sans cette maladie qui s’appelle vengeance. Je plante mon regard dans le sien et m’approche un peu plus, cette fois. « Tu devrais partir, Claire. Tant que tu le peux encore. » Parce que sa volonté ne faisait aucun mystère dans mon raisonnement. Parce qu’ici, il n’y avait plus que sang et désolation. Et qu’elle n’avait pas à supporter plus qu’elle ne le faisait déjà. Je n’y voyais aucune forme d’égoïsme mais plutôt un instinct de survie dans ce monde sorcier devenu fou. « Qu’est-ce que tu fais ici, d’ailleurs ? » Non pas qu’elle n’ait rien à y faire, mais je me demandais ce qui avait bien pu la pousser à venir me voir. J’étais surpris, et probablement heureux si je n’en avais pas oublié la sensation.
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MessageSujet: Re: (CLARYAM) and like the blade we stain.   (CLARYAM) and like the blade we stain. EmptyLun 26 Sep - 11:30

When every star fall brought you to tears again
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Claire & Pryam
There was a time I used to pray, I have always kept my faith in love. It's the greatest thing from the man above. The game I used to play, I've always put my cards upon the table, let it never be said that I'd be unstable.


D'aussi longtemps qu'elle s'en souvenait, Claire n'avait jamais été une fille facile. Bien au contraire. Elle avait toujours été compliquée. Un vrai mystère pour ses parents et proches, elle avait tendance, depuis l'enfance, à se montrer imaginative et vivait dans son propre monde, un monde qu'elle seule comprenait. En grandissant, elle avait fini par rencontrer des personnes qui lui ressemblaient. Ses amis à Poudlard la comprenaient mieux que quiconque. Elle n'avait plus besoin de mots, plus besoin d'exprimer ses sentiments, ils savaient. Avec le temps, elle s'était laissée apprivoiser. Mais parfois, cette complexité resurgissait. Comme cela. Sans crier gare. Comme par exemple, lorsqu'elle se sentait si bien avec James mais qu'elle regardait Jupiter avec des yeux différents. Comme si, en fin de compte, il n'y avait que lui. Elle restait silencieuse pourtant, admirant Esther et amoureuse de cet homme qui partageait son lit. Mais alors, quand ils étaient partis pour toujours, n'aurait-elle pas pu se tourner vers Peter une bonne fois pour toute ? Oh non. Encore une fois, Claire dans toute sa splendeur. Elle s'était habituée à souffrir. Elle aimait parfois avec si mal qu'elle n'arrivait plus à respirer, pleurer à ne plus en avoir aucune larme, dormir du sommeil du juste, bien trop fatiguée par ce trop plein d'émotions. Elle rêvait à un monde meilleur parfois. Parfois seulement, se souvenait ô combien la situation était délicate. Alors, elle laissait sa véritable nature refaire surface, elle redevenait cette Claire compliquée et bien trop mystérieuse. Une Claire que beaucoup d'hommes n'auraient pu comprendre. Mais pas Pryam. Pryam l'avait accepté comme elle était. Avec ses quelques qualités et ses nombreux défauts. Il n'avait jamais cherché à la faire changer. Il n'avait jamais cherché à savoir ce qui lui était arrivé exactement. Il avait compris. Il avait compris qu'elle avait souffert et qu'il pourrait peut-être apaiser ses maux, à sa façon. Et il y arrivait ! Seulement, Claire était bien trop aveuglée par la haine et le mépris pour y voir quoi que ce soit. Y avait-il simplement une solution pour eux ? Pourraient-ils un jour être heureux ? Elle ne savait pas quoi dire, ni quoi penser. Elle l'espérait. Ensemble, peut-être.

Pourtant, ce soir, alors que Pryam était toujours optimiste habituellement, elle remarquait que quelque chose avait changé en lui. Il semblait distant. Il prenait grand soin de ne pas la regarder et de se montrer détaché. Etait-ce sa façon à lui de la punir pour ce qu'elle avait fait ? Après tout, elle le méritait. La mystérieuse Claire. Perdue dans ses pensées bien trop souvent. Elle n'avait pas été d'un soutient infaillible depuis qu'ils s'étaient rencontrés. Mais le voir agir comme elle pensait avoir agi tout ce temps lui faisait mal. Ce n'était pas lui. Alors peut-être que ce qu'elle avait entendu à son sujet était vrai. Peut-être que Pryam n'était plus le même. Et elle lui en voulait. Il n'avait pas le droit. Il était le seul qui pouvait lui rendre la vue, le seul qui pouvait lui donner espoir. Pryam le juste. Pryam le bon. Claire soupira. Elle n'aurait pas dû partir comme une voleuse. Mais avait-elle eu le choix ? Jupiter avait été clair. Elle n'avait pas le temps. Elle risquait la mort ici. Elle était mieux ailleurs. Oui mais seule ? Oui mais pour y faire quoi ? Pouvait-elle prétendre que refaire sa vie serait si simple ? Bien sûr que non. Elle aurait toujours Pryam ou même Peter dans le cœur. Elle ne pouvait pas tirer un trait sur son passé. Même si la vie à Edimbourg était plus douce. Mais ce n'était pas la vraie vie. La vie, la sienne, était à Londres. Et elle était douloureuse.

Alors qu'ils restaient là sans rien dire, petit à petit, Claire voyait Pryam flancher. Il luttait. Entre ce qu'il voulait vraiment et ce qu'il avait prévu. Mais qu'avait-il prévu ? Elle aurait aimé lui apporter son soutient même si elle se doutait bien qu'il n'avait pas besoin d'elle. Il n'avait jamais eu besoin d'elle. En réalité, c'est elle qui avait toujours eu besoin de lui. Lui et sa douceur. Lui et son odeur. Lui. Lui. « Pourquoi tu chuchotes ? », demanda-t-il en chuchotant à son tour. Claire posa sur lui des yeux noirs. Elle avait l'impression qu'il se fichait bien de ce qu'elle avait à lui dire. Ou du moins, il le prétendait. Et plutôt bien. « J’étais inquiet et j’ai eu ta lettre. Je me suis dit qu’il valait mieux être à Edimbourg qu’à Londres et que tu avais bien fait de partir ». C'était bien lui. Lui qui s'inquiétait mais qui n'en disait jamais rien. Lui qui voyait toujours le positif même quand il n'y en avait pas. Elle haussa les épaules. Incrédule. Il semblait ne pas comprendre où elle voulait en venir. Elle leva les mains puis les rabaissa, sans trouver ses mots. Les mots justes. Et puis, doucement, elle ouvrit la bouche. « D'accord mais je ne veux pas que tu crois que je t'ai abandonné ». Claire ne disait jamais pardon. Elle n'était jamais désolée. Mais aujourd'hui elle avait besoin de lui dire qu'elle ne l'avait pas laissé tomber. Elle n'avait pas eu le choix. Non.

« J’aurais bien aimé te rejoindre mais je ne pense pas que c’est ce que tu aurais voulu ». Elle arqua un sourcil. « Pourquoi ? », demanda-t-elle. A dire vrai, elle était vexée. Vexée de savoir que Pryam pensait avoir si peu de valeur à ses yeux. Lui avait-elle donné cette impression ? Elle se mordit la lèvre inférieure. « Je surveillais les registres chaque jour au Ministère. Malgré ta lettre et malgré que tu sois partie. Mais je ne t’en veux même pas. Si rien te retient ici, c’est que tu as de la chance ». Elle ouvrit la bouche. Mais elle n'avait rien à dire. Boum. Il venait de lui tirer un coup en plein cœur. Elle baissa les yeux. Alors c'est ça. Il lui en voulait mais uniquement de penser qu'il n'avait jamais rien été pour elle. Comme il se trompait. « Ce n'est pas juste », dit-elle. Non en fait, c'est elle qui n'était pas juste. Pas juste d'être partie. Pas juste de n'avoir envoyé qu'un maigre courrier dans lequel rien ne lui indiquait ce qui était véritablement arrivé. Alors, quand il s'approche, elle frissonne. « Tu devrais partir, Claire. Tant que tu le peux encore ». Le peut-elle ? Le peut-elle après tout ça ? Elle plante son regard dans le sien et pose une main désolée sur son bras. « Qu’est-ce que tu fais ici, d’ailleurs ? ». Elle hausse les épaules. Puis déglutit. « Je tiens à toi Pryam. Et j'essaye tant bien que mal de te le prouver ». Sa voix est froide, dure. Parce qu'elle est blessée, Claire. Blessée d'avoir été si idiote. Parce que soudain, elle a peur. Peur de le perdre. Pour de bon.
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MessageSujet: Re: (CLARYAM) and like the blade we stain.   (CLARYAM) and like the blade we stain. EmptyLun 26 Sep - 23:04

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There was a time I used to pray, I have always kept my faith in love. It's the greatest thing from the man above. The game I used to play, I've always put my cards upon the table, let it never be said that I'd be unstable.


L’abandon. Un sentiment devenu ami, rythmant vie et mort. Déclencheur d’une mécanique sordide, je m’étais épris de son doux son. Cette mélodie presque charnelle, envoûtante, je l’appréciais. J’avais appris. J’étais tombé, à maintes reprises et lorsque je l’avais délaissé pour une autre, il m’avait montré que lui était mon maître. A lui, ma vie lui appartenait. Nul ne saurait le battre tant les cartes qu’il possède dans sa main sont plus puissantes qu’une baguette de sureau. Ravageuse d’esprit et de l’âme, je n’avais pourtant jamais tenté de m’en préserver enfant. Bien au contraire, j’y croquais comme dans la plus savoureuse des pommes, produit de tentation divine. J’y croquais, goûtant son amertume, souvent mélangée au goût métallique du sang. Claire n’avait été que l’espérance. De lendemains meilleurs, de jours plus heureux. Je m’étais épris de ce qu’elle provoquait chez moi. L’espoir, enfin. Je m’étais senti à une place qui ne me semblait pas avoir volé. Si seulement tu savais, Pryam. Si seulement tu savais tout. Parce que je n’avais fait que réduire temporairement ses cauchemars au silence, parce que je m’étais toujours interdit de découvrir plus que ce qu’elle me permettait. Je rêvais dévorer son livre. J’en rêvais mais je savais qu’à ce moment précis où je cèderai à la tentation, Claire ne serait plus Claire. Elle perdrait de sa superbe. Elle perdrait de son mystère et ce ne serait plus elle. Claire l’inaccessible.

Je m’en voulais profondément à la simple idée de la traiter comme une vulgaire inconnue. J’attendais d’être jugé, avec ses yeux comme jurés. Ses iris sombres étaient à même de sonder n’importe quelle âme, il n’y avait nul besoin de légilimancie.

Peut-être était-ce la meilleure chose qui pouvait nous arriver ? Que je n’étais qu’un sorcier banal, capable pire, du médiocre et parfois du meilleur. Claire, elle aussi. Ce n’était une héroïne de conte de Beedle le Barde. Elle n’avait rien de fantasque. Non, elle avait tout de bien réel, probablement un peu trop. Et c’était probablement la réalité qui nous caractérisait qui avait fini par la faire fuir, qui l’avait encouragée à ne pas prévenir, à s’envoler sur son chemin de sortie telle une artiste ovationnée puis détestée par ces mêmes personnes qui l’adulaient quelques temps plus tôt. Je n’avais jamais adulé Claire. L’adoration n’était pas mon fort. La curiosité oui, l’attachement aussi. J’avais oublié l’odeur et le goût du bonheur. Il me semblait palpable et possible lorsque mes yeux croisaient les siens, lorsque nos mains s’effleuraient et que nos corps s’embrasaient. Puis le possible devint plausible, pour finir fantasme, goût déformé par l’usure, le sang et la haine. Pas envers elle, non. Jamais. Mais faire la part des choses était impossible dans notre monde. Ce monde qui nous condamnait aux toujours éphémères, au revoir perpétuels et aux retrouvailles amères. Je rêvais d’un monde heureux, je m’y perdais. Je rêvais d’une société inverse à la nôtre, où tout était accessible, où rêver n’était plus un crime, où espérer n’était pas une condamnation de l’âme et de l’esprit. Avec Claire, je me condamnais à l’impossible. Je ne voulais risquer de la perdre définitivement. Je me contentais, à défaut, de la perdre éphémèrement, même si j’étais conscient que pour perdre quelqu’un ou quelque chose, il fallait autre chose que partager ses draps. Est-ce que ce que je croyais avait la moindre importance ? Elle était partie et bien loin d’être revenue. Ses yeux étaient troubles et troublés. Pensait-elle retrouver les choses telles qu’elle les avait laissées ? Je ne criais ni à l’abandon ni à la trahison. Ma voix était cassée à force d’avoir trop hurlé. Mes larmes étaient sèches tant mes yeux avaient pu pleurer jusqu’à se brûler. Et mon corps, lui était aussi meurtri que mon âme. Aussi corrompue désormais. Claire et sa quête de vérité. Je ne pouvais la lui délivrer. Mes lèvres étaient asséchées par des mots qu’elles n’arrivaient à formuler. Alors, je l’observe. Je l’observe s’énerver, lancer des regards aussi noirs que la pénombre qui nous entoure. Aussi noirs que les ténèbres qui avaient sombré notre monde. J’hausse les épaules en guise de réponse à sa première joute. Car tout ceci n’avait jamais eu d’importance. Tout ceci n’avait jamais eu le moindre impact. Je l’avais compris, j’en avais conscience. Pourtant, l’alcool déliait les cœurs. Traitre. Ses mots étaient une mélodie entêtante, irrésistible. Mais je me persuadais du fait qu’ils sonnent faux. Pour me conforter dans ma propre décision, car si elle était partie, j’avais décidé d’embrasser corps et âme la vengeance planifiée par Rowan. Devenant ce personnage cynique, froid et sanguinaire. Celui qui arrachait les aveux les plus secrets au son de cris de torture. Celui qui était un traitre à sa famille, une véracrasse d’opportuniste qui n’était bon qu’à ployer l’échine.

Son sourcil arqué, je ne peux retenir un sourire amusé. Oui, pourquoi ? Je retenais les miens, de savoir pourquoi elle était partie. Pourquoi ainsi. Pourquoi maintenant. Pourquoi toute cette mise en scène ? Pourquoi cette lettre ? Pourquoi elle ? Raisonnement illogique implacable en tête, j’articulais quelques mots, pour finir par fixer le sol, me confrontant à une vérité que je n’avais pas construit de toute pièce. « Si tu avais vraiment voulu, tu aurais trouvé un moyen. Tu n’aurais pas disparu du jour au lendemain. Je t’ai laissée partir, il le fallait de toute façon. C’est ainsi que tu es, Claire. » Parce qu’il n’y avait rien pour la retenir lorsque sa décision était prise. Qu’il était impossible de la faire revenir sur ses mots une fois le commencement consommé. Nous étions brisés, impossible à réparer, une innocence impossible à retrouver pleinement. Juste des élans, des fantasmes, des bribes, mais toujours dans un laps de temps particulièrement court, bien trop court.

« Pas juste ? » Incrédule, je reste de marbre et m’approche finalement brusquement de Claire. « C’est pas en fuyant qu’on trouve une forme de justice. Je sais pas ce que tu es partie chercher. Pourquoi tu es partie comme ça hein ?! » Je finis par reprendre mes esprits, me raclant la gorge, baissant à nouveau les yeux alors que je n’avais plus osé affronter les siens. « Ne viens pas me parler de ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. » Parce qu’elle possédait sa propre vision du monde, parce que nous n’étions bons qu’à nous perdre et espérer pour nous retrouver. Mais, des choix devaient être faits, et je la rejetais. Pour la première fois, et ce fut Claire. Celle que je rêvais de pouvoir aimer librement, celle pour qui j’avais flanché, celle pour qui je n’avais jamais été aussi heureux d’être brisé. Sa main se pose sur mon bras, je refreine un frisson et me dégage brutalement de son contact, le rompant violemment, avec le regret. Mon cœur s’était serré. Je finis par planter mon regard dans le sien, vide, visage fermé et amorphe en même temps. « Arrête d’essayer et arrête de te convaincre, ça marche plus. Tu ne trompes personne. » J’hausse les épaules et m’assois en face d’elle, sur le muret trempé. Je ne voulais plus que toute cette histoire fonctionne, mon seul objectif était la mort des assassins de ma famille et elle ne pouvait être mêlée à mes desseins de vendetta. Car Rowan, lui, était sans pitié. Il était capable d’utiliser Claire. Il était capable d’user toutes les pièces de son échiquier jusqu’à leur destruction et je ne pouvais accepter un tel destin pour Claire. Pas après ce qu’elle avait pu vivre et perdre. A Edimbourg, je la pensais en sécurité. Loin de cette vie de misère, sanguinaire. Où la pluie, qui de coutume nettoie les parois crasseuses des murs, ne fait que déplacer la saleté de rue en rue, propageant sa violence, engendrant sa folie. J’oublie que sa voix est dure et froide. J’oublie que ses yeux sont noirs. J’oublie ce qu’elle peut ressentir, j’oublie tout. « Tu t’attendais à quoi Claire ? Repars à Edimbourg, ta nouvelle vie te tend les bras. » Je me lève et m’approche d’elle, lui tournant autour. Encore fois, elle devenait mon centre de gravité. « Plus de secrets, plus à te cacher. Tu pourras rouvrir une boutique, comme avant. Tu seras une inconnue aux yeux du monde, c’est pas ce que tu veux ? » Je finis par m’écarte lentement, reprenant place sur mon muret, la fixant inlassablement avec une moue heureuse bien qu’attristée à l’idée de l’imaginer commencer une nouvelle vie. Sans moi. Même les rêves et les songes les plus doux devaient avoir une fin.
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MessageSujet: Re: (CLARYAM) and like the blade we stain.   (CLARYAM) and like the blade we stain. EmptyJeu 13 Oct - 13:57

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There was a time I used to pray, I have always kept my faith in love. It's the greatest thing from the man above. The game I used to play, I've always put my cards upon the table, let it never be said that I'd be unstable.


Et finalement, ce qui aurait pu être des retrouvailles évidentes, une envie d'être ensemble après tout ce temps perdu, ressemblait davantage à un mauvais rêve. Claire avait changé. Claire avait été égoïste. Et pire que tout, Claire avait été idiote de croire que Pryam l'attendrait les bras ouverts, sans chercher à comprendre ce qu'elle avait bien pu faire ou devenir durant ces quelques semaines. Il lui en voulait et elle pouvait le comprendre. Seulement. Seulement ... Elle n'était pas habituée à le voir si rancunier. Il n'était plus à fait le même, Pryam. Et peut-être, sans doute même, était-ce de sa faute. Elle n'avait jamais voulu lui faire du mal mais elle n'avait pas pensé à ce qu'il allait devenir si elle partait. Non. Elle n'avait pas pensé au reste. Elle avait écouté Jupiter, le son de sa voix si rassurant et elle avait tout abandonné, en quelques secondes à peine. Elle n'avait pas tourné la tête. Elle n'avait eu aucun véritable regret. Mais aujourd'hui elle comprenait. Elle comprenait son erreur et s'en voulait terriblement. Il était trop tard pour faire machine arrière. Le mal était fait. Elle avait été si égoïste, Claire. Et elle s'en mordait les doigts.

Plus elle le regardait et plus son coeur semblait s'ouvrir pour ne laisser plus qu'un trou béant. Une souffrance qu'elle ne connaissait pas encore. Pourtant, elle avait déjà tant perdu par le passé. Elle se souvenait de la douleur lorsqu'elle avait appris qu'on lui avait enlevé l'homme qu'elle aimait. Elle avait pensé durant un instant, ne pouvoir souffrir davantage et puis, elle avait perdu des amis. Plusieurs fois, elle avait espéré mourir à leur place. Et puis non. Elle restait là. Seule. Ce soir, Claire se sentait encore plus seule que toutes ces autres fois. Elle était également impuissante. Face à ses erreurs, face à cet homme qui lui faisait confiance, elle observait sans pouvoir agir. Pryam n'avait plus envie de faire des efforts. Il en avait trop fait. Et par Merlin, il avait raison. Elle avait tout fichu en l'air mais vous savez ce que l'on dit : c'est lorsqu'on a tout perdu que l'on se rend compte de la chance qu'on avait. Elle était chanceuse, Claire. Elle était chanceuse d'être tombée sur un homme comme lui. Il avait été présent pour essuyer ses larmes, pour la faire rire parfois et pour veiller sur elle. Nuits et jours. Alors elle se demandait. Elle se demandait sans cesse pourquoi. Pourquoi avaient-ils été incapables de rester ensemble ? Pryam apportait la sécurité. Mais il apportait aussi la monotonie. Jusque là, cela n'avait pas semblé être un problème. Mais peut-être que si finalement. Peut-être étaient-ils las de cette vie simple. Trop simple. Peut-être fallait-il en passer par là pour se retrouver. Elle déglutit. Ce soir, Claire y voyait nettement. Elle pouvait le perdre. Et ce n'est pas ce qu'elle voulait.

« Si tu avais vraiment voulu, tu aurais trouvé un moyen. Tu n’aurais pas disparu du jour au lendemain. Je t’ai laissée partir, il le fallait de toute façon. C’est ainsi que tu es, Claire », dit-il alors. Elle soupira et à son tour, elle fixa le sol. Elle avait la fâcheuse tendance à faire ce qu'elle voulait. Toujours. Personne ne pouvait se mettre en travers de son chemin quand elle avait pris une décision. « C'est vrai », avoua-t-elle « et je le regrette ». Oh oui. Elle regrettait de n'avoir pas pensé à lui une seule seconde. Il souffrait sans doute de son départ sans en dire un mot, parce qu'il était ainsi Pryam. Et c'est ce qu'elle aimait chez lui. Mais elle avait joué avec ses sentiments.

« Pas juste ? », demanda le jeune homme pour faire écho à ce qu'elle avait dit quelques secondes plus tôt. Il semblait ne pas comprendre. Pire, il semblait déçu. Il s'approcha d'elle, un peu trop près. Pour la première fois, elle eut peur de lui. Peur de ce qu'il pourrait bien dire ou faire. « C’est pas en fuyant qu’on trouve une forme de justice. Je sais pas ce que tu es partie chercher. Pourquoi tu es partie comme ça hein ?! ». Elle avait du mal à le regarder dans les yeux et pourtant, elle n'arrivait pas à décrocher. Elle lisait toute la colère du monde dans ses pupilles. Une colère qu'elle avait provoqué. « Ne viens pas me parler de ce qui est juste et ce qui ne l’est pas ». Elle chercha ses mots. Elle chercha quelque chose à dire sans trouver quoi que ce soit d'intelligent. Il avait raison de lui rappeler que la réalité était telle : elle était partie. Partie. Elle l'avait laissé. Quand elle osa le toucher, il brisa ce contact violemment. Il n'était pas prêt. « Je ne sais pas quoi dire, Pry. Je suis partie parce que ... Je suis égoïste. C'est ce que tu souhaites entendre ? Parce que je le pense vraiment. Je n'ai pas mesuré la chance que j'avais ici ». Ici ils étaient deux. Ils faisaient face au monde et à ses horreurs mais ils étaient ensemble. A Edimbourg, elle pouvait tout refaire. Certes. Mais elle était seule. Elle n'arrivait pas à formuler ses phrases, à dire le fond de sa pensée. Elle regrettait. Elle regrettait tellement. Mais il semblait fermé et sa décision était prise. L'avenir se ferait sans elle. Parce qu'elle l'avait trahi. « Arrête d’essayer et arrête de te convaincre, ça marche plus. Tu ne trompes personne ». Elle détourna la tête et pria pour qu'il ne remarque pas les larmes qui perlaient déjà au coin de ses yeux. Il était cruel et froid. Cela ne lui ressemblait pas. Mais elle l'avait mérité. Il finit par s'asseoir sur le muret, face à elle. Fatigué de cette discussion.  « Tu t’attendais à quoi Claire ? Repars à Edimbourg, ta nouvelle vie te tend les bras ». Boum. Son coeur saigne.

Sa nouvelle vie. Oh. Elle avait tant rêvé d'une nouvelle vie sans en quitter la précédente. Elle était restée, à se morfondre parfois, mais elle était restée. Soudain, la vérité fut telle.  « Je ne veux pas d'une nouvelle vie ». Bien sûr que non. Elle voulait récupérer ce qu'elle avait laissé. Mais il avait raison, à quoi s'attendait-elle ?  A rien de plus que des reproches. La colère. La misère. Elle était prête à tout entendre. Mais elle ne voulait pas qu'il lui tourne le dos. Ça ... Ça c'était trop dur. Il se lève et lui tourne autour, comme il regarderait une proie. « Plus de secrets, plus à te cacher. Tu pourras rouvrir une boutique, comme avant. Tu seras une inconnue aux yeux du monde, c’est pas ce que tu veux ? ». « Non », dit-elle aussitôt. Non ce n'est pas ce qu'elle veut. A nouveau assis sur le muret, il la regarde. « Non. C'est toi que je veux ». Nous. Mais cela lui paraît impossible. Et elle sait d'avance qu'elle ne pourra faire face à un nouveau refus. Elle ne pourra survivre à sa haine une seconde de plus. Alors, elle tourne les talons. Prête à partir. Fuir à nouveau.
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(CLARYAM) and like the blade we stain.
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