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 souvenirs d'une nuit à oublier (FB) - cada(strophe)

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Zelda Gnýrsdóttir
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Zelda Gnýrsdóttir
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Crédits :  BALACLAVA (avatar), Tumblr (gifs), bat'phanie (code signa)
 souvenirs d'une nuit à oublier (FB) - cada(strophe) Tumblr_n38crxRpzV1sy6m97o7_r1_250
Âge :  21 hivers étalés sous les pieds - 21 pages déjà tournées et bien trop d'encre versée sur des ratures.
Sang :  Mêlé. Presque pure mais déjà trop souillée.
Allégeance :  La poupée s'aligne sur qui l'étouffe - Zelda se laisse aller au milieu du contexte actuel, penchant vers les Mangemorts par commodité.
Profession :  Danseuse, l'écran de fumée ondule et se réinvente pour qui désire la voir. Prostituée, la luxure au creux des cuisses.
Ancienne école :  "La vie" aurait-elle pu répondre.

Priori Incantatem
am i free?: yes
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MessageSujet: souvenirs d'une nuit à oublier (FB) - cada(strophe)   souvenirs d'une nuit à oublier (FB) - cada(strophe) EmptySam 8 Oct - 23:40

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zelda gnýrsdóttir & cain prewett


Les journées sont longues pour Zelda. Elle n’aime que la nuit, elle n’aime que les ténèbres rassurants. Mal à l’aise sous le soleil, elle qui l’appréciait autrefois tant. De toute façon, Londres est laide. Les rues sont toujours trop encombrées, les gens trop pressés - les bâtiments s’élèvent trop hauts et la ville lui donne le tournis. Tout va trop vite pour Ragnví qui se raccroche aux étoiles pour ne pas couler. La vie crépite trop vite pour Ragnví et ses grands yeux écarquillés ont du mal à suivre le mouvement des couleurs. Alors elle se terre, épuisée encore de la nuit passée au cabaret et les muscles endoloris de trop danser. Elle a le corps fatigué, Zelda. Elle a déjà les os usés et l’âme déchirée, abimée d’abord par la rue et ensuite par un toit. Rien ne semble lui réussir à la sorcière. Elle avait pourtant tout eu, un jour. Elle était née avec tout ce qu’il fallait et avait tout perdu au fil des ans, douce malédiction que les nornes semblaient avoir plantée sur son chemin. Alors elle a trouvé refuge au creux de l’Opium - doux poison qui empoisonne ses veines, alourdit ses paupières mais parvient à tuer son humanité. Parvient à faire taire son coeur qui ne demande qu’à battre de nouveau, qui ne demande qu’à aimer encore et toujours. Elle est naïve au fond, Ragnví. Elle attend encore son prince charmant, l’islandaise. Pire, elle ose penser l’avoir trouvé - l’innocente. Le prince charmant n’est pas comme dans les contes, il n’a pas de carrosse, n’a pas les manières douces mais le prince charmant est bien réel. Elle ne demande qu’à y croire encore, Ragnví. Mais Zelda ne veut pas l’entendre, Zelda ne veut rien espérer et ne rien désirer. Alors elle fume encore et encore, ses doigts délicats déposant délicatement les pilules d’opium au creux d’une pipe crasseuse - ses yeux s’éteignant en même temps que son palpitant cesse de crier. Car plus que tout, Zelda avait peur de vivre. Paralysée par la peur de ressentir, par la peur de rire, par la peur de souffrir encore et encore, toujours et toujours. Une routine qui la tuait à petit feu tout autant qu’elle ne lui permettait de continuer. Sylphide condamnée à onduler des hanches inlassablement, numéro après numéro et nuit après nuit. Créatures des ombres rasant les murs et s’épanouissant sous les regards. Car lorsqu’elle était sur scène, Ragnví cessait d’exister. A chaque fois que son corps nu se dévoilait sous les yeux des hommes, Ragnví mourrait un peu plus. Alors elle s’appliquait, elle la tuait avec une dévotion presque religieuse.

La nuit rassurante tombe de nouveau sur la capitale anglaise, les nuages bas de ce début d’octobre forçant les londoniens à revêtir capes d’hiver et bas de laine. Pas Zelda. Elle aime le froid, l’islandaise et les températures parfois extrêmes du pays natal lui manquent souvent. Elle est enveloppée dans une cape légère lorsqu’elle sort dans le soir qui tombe, portant une main à ses yeux pour masquer le soleil qui se couche. Londres n’est belle que lorsqu’elle est nappée d’orange. Elle est le reste du temps trop grise et trop terne, le goudron avalant toutes les couleurs sous son gris étouffant. Les pavés défilent et tout est identique aux yeux de l’islandaise. Alors elle baisse la tête, ses longs cheveux bruns tombant devant ses traits de poupée. Elle accélère le pas, courant presque au fur et à mesure que les murs rassurants de l’opiumerie se dessinent sur l’horizon. Sous sa cape sa jupe est comme toujours trop courte pour l’époque, ses genoux cagneux perçant sous le tissu. Elle n’est pas à sa place, Zelda. Elle appartient à cette catégorie de personnes cassées, irrémédiablement brisées. Qu’on regarde avec tristesse devant leurs jours creusées et leurs cernes bleues. Elle a la luxure au creux des paumes, trop habituée à se mouvoir pour satisfaire le désir. Elle a la luxure au bout des doigts et pourtant ses pupilles crient toute son innocence. Plus vraiment un enfant, pas encore vraiment une femme. Perdue quelque part entre les mots, les termes et les époques. Elle s’est égarée en chemin, Zelda - et elle a parfois du mal à reconnaître les traits de Ragnví dans le miroir. La chaleur de l’endroit est étouffante et elle se sent immédiatement chez elle entre les teintures richement décorées. Ca suinte d’opulence et pourtant, la miséreuse se fond parfaitement dans le décor, ses longues jambes se perdent dans la masse de corps dénudés et elle ne semble plus aussi perdue qu’au dehors. C’est au coeur même de la décadence qu’elle semble le plus à l’aise, ses cheveux nonchalamment replacés derrière ses oreilles alors qu’un fin sourire étire ses lèvres rosies par la fraîcheur agréable du mois d’octobre. Elle se glisse jusqu’à une des alcôves, se laissant tomber sur la banquette dans un bruit sourd sans même prêter attention aux personnes déjà présentes dans le petit espace. Elle le pense vide, d’ailleurs - Zelda. Alors elle s’assied en tailleur, sortant d’un papier kraft plusieurs pilules d’opium. Qu’on lui donne son dream stick, à l’islandaise, qu’on fasse enfin taire son coeur qui bat à tout rompre à ses tempes, qu’on annihile enfin tout ces regrets et toute cette tristesse qui la ronge. Vite.

Ce n’est qu’après plusieurs minutes qu’elle remarque enfin l’autre silhouette et que doucement tout s’assemble. Elle étouffe un soupir de surprise alors qu’elle le détaille de ses grandes mers bleues. C’est bien la dernière personne qu’elle s’attendait à croiser, voilà bien la dernière personne qu’elle avait envie de croiser ici pour être honnête. Pas après le fiasco de leur première rencontre, pas après ses grands yeux blasés et ses regards empreints de dédain pour son insignifiance. Alors elle porte une main à sa joue quelques instants, le regard interloqué. Elle finit par secouer doucement le menton - tentant tant bien que mal de réparer les pots cassés. Une moue amusé s’étend au coin de ses lippes alors qu’elle se décide enfin à prendre la parole, son accent islandais roulant - encore fort - sur sa langue. Elle a le mal du pays écrit partout dans ses syllabes, la mélancolie au creux des mots mais la lassitude au fond des yeux. « C’est pas comme ça qu’on fait… » elle hoche la tête alors qu’elle reporte son attention sur sa propre pipe, ses longs doigts y laissant tomber quelques cachets. « Première fois ? » s’hasarde t’elle à demander dans son anglais resté rudimentaire malgré les années. C’est qu’elle ne tient jamais de grandes conversations, la danseuse. Pourtant, elle aurait des choses à dire - parfois. Mais on ne vient pas la voir pour l’écouter parler, sa langue désirée pour bien d’autres choses. La lampe à opium est bien visible sur la table et rien que les vapeurs de l’endroit apaisent son âme  autrefois affolée. Elle est différente que la dernière fois Zelda. Il y a de la malice au fond de ses yeux là où il n’y avait autrefois que du vide. Les jambes toujours en tailleurs, elle laisse une épaisse de mèches de cheveux venir cacher son visage, trouvant refuge dans l’anonymat d’une ombre bienvenue. Elle ne pense même pas à se demander ce qui l’a amené là, Cain. Elle ne pense plus aux autres, Zelda. Elle n’a toujours apprit qu’à penser à elle et à sa propre survie, cela fait bien longtemps qu'elle n'a plus eu le temps de s’intéresser aux autres. Et pourtant, il y a une fragilité au fond de ses yeux ce soir. Peut être un peu de tristesse aussi. Plein de choses qu’elle aurait pu, qu’elle aurait du voir. Plein de choses qui font écho à son coeur fissuré, une solitude qui se reflète dans la sienne. Elle aurait du se méfier, l’islandaise. Se méfier de l’opium qui délie les gestes et les langues mais il est encore trop tôt - bien trop tôt - que pour qu’elle n’apprenne sa leçon. Elle n’apprend jamais de toute façon, l’idiote. Elle répète les mêmes erreurs jour après jour dans l’espoir secret qu’une de l’une d’entre elle la détruira pour de bon. Entre l’être et le néant, Zelda a fait son choix depuis longtemps.


Dernière édition par Zelda Gnýrsdóttir le Mer 18 Jan - 21:40, édité 1 fois
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Cain Prewett
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Cain Prewett
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 souvenirs d'une nuit à oublier (FB) - cada(strophe) VHBCedap
Âge :  25 ans (26.07.1927)
Sang :  Pureté violente que certains n'apprécient pas, image d'une famille sanguinaire en marge de la societé.
Allégeance :  Voldemort envers et contre tout, fanatique des premiers jours, il est prêt à tout pour défendre son maitre.
Profession :  Tortionnaire, artiste d'un monde sanguinaire. Mangemort en fuite, il a laissé son ancien monde pour supporter Voldemort. Ancien assistant médicomage, il a appris a blesser le corps au lieu de le soigner.
Ancienne école :  Poudlard, au sein des serpents qui sont devenus ses amis les plus proches.

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MessageSujet: Re: souvenirs d'une nuit à oublier (FB) - cada(strophe)   souvenirs d'une nuit à oublier (FB) - cada(strophe) EmptyLun 31 Oct - 2:30

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Il hurle, Cain. Un hurlement qui n’est que rarement le sien. Un hurlement qu’il parvient souvent à contenir. Mais il n’a pas pu. Pas cette fois-ci. La rage coule dans ses veines. Brulante. Acide. Douloureuse. Son poing rencontre l’un des murs sombre. Brisé. Écarlate. Un long moment durant, il laisse son front se poser sur la pierre froide. Il est fatigué, Cain. Fatigué de ne pas obtenir ce qu’il recherche. Fatigué de ne pas pouvoir mettre le passé derrière lui. Il ne désire que de continuer. Continuer de vivre la vie qu’il s’est créé, mais il en est incapable. Incapable, parce que quelque chose le ronge de l’intérieur. Ce doute. Cette rage. Cette peur. Tant d’émotions qu’il ne s’est jamais connues. Elles dansent, ivres, perdues au sein de leur cadence folle. Il danse, Cain. Il tente de se joindre à elle, il tente de mener cette danse qu’il est incapable de comprendre. Il s’emmêle, Cain. Il s’emmêle dans un esprit qui ne lui appartient plus. Son entourage le sait. Peut-être. Il se prétend calme. Il se prétend être cette personne posée, lucide. Et, quelques fois, il y parvient. Il trouve de ces moments qui lui manquent tant, des courts moments lui permettant de retrouver l’homme qui semble avoir pris un recul non désiré. Il s’agit d’un homme qui ne se laisse pas bruler par une rage qu’il ne comprend pas. Il s’agit d’un homme pour qui l’idée de la mort n’est qu’une idée, une allégorie destinée à ceux trop faibles pour pouvoir s’échapper. Il s’agit d’un homme qui ne se laisse pas perdre dans le fond d’une confusion qu’il ne peut contrôler. Il s’agit de Cain. Mais Cain n’est pas lui-même. Pas aujourd’hui. Aujourd’hui, il est perdu dans une torture qui lui aurait normalement offert un calme qu’il ne peut expliquer. Mais cette torture ne fait qu’accélérer le rythme de son cœur. Il se tourne, Cain. Lentement, remplis d’un calme mensonger. Un pas. Puis un autre. Face à l’homme qui se doit de lui offrir les réponses qu’il recherche. « Parle. » L’homme ne parle pas. Cain heurte sa paume contre la joue du sorcier. L’homme ne bouge pas. La main de Cain, couverte d’un mélange de liquide acre, se referme sur le visage du sorcier. L’homme ne respire pas. Il hurle, Cain. Un hurlement qui n’est que rarement le sien. Un hurlement qu’il parvient souvent à contenir. Comme il parvient souvent à se contenir. Règle numéro un : maintiens-les en vie. La mort arrache les réponses des lèvres de ceux qui s’y perdent. Cain l’a poussé. Poussé ce sorcier vers la fin de sa vie insignifiante. Il cherche des réponses, Cain. Ses questions sont simples. Ses questions sont peu nombreuses. Pourtant. Pourtant il continue de vagabonder, perdu. Perdu au sein de ce monde qui se doit pourtant d’être le sien. Il est doué, Cain. Doué dans l’art de faire souffrir le monde. Doué dans l’art de faire parler ceux qui décide de maintenir leurs lèvres closes. Pourtant. Pourtant il vient d’échouer. Ses prunelles désabusées courent le long de ce corps sans vie. Elles suivent les lignes tracées par le liquide vermeil. « Lucy. » Elle ne vient pas. « LUCY ! » La porte s’ouvre sur une chevelure auburn. Désinvolte, il quitte sa chemise ivoire, parsemée de cette couleur qu’il connait par cœur. Sans un mot, il lance le vêtement en direction de la née moldue avant de quitter la salle. Elle sait ce qu’elle se doit de faire.

Ses muscles se relaxent. Lentement. Sa tête bascule en arrière. Lentement. Comme si le monde venait de prendre un moment. Un court moment afin de réfléchir a sa propre existence. La question est simple. La réponse est simple. Pourtant. Pourtant le monde ne dit rien. Il s’en moque, Cain. Il s’en moque parce qu’il se moque de son existence. Il ne sait plus, Cain. Il ne sait plus ce qui l’a mené au moment présent. Il ne sait plus. Il s’en moque. Pour la première fois depuis quelques courts jours, il n’y pense plus. Au corps ensanglanté de son père. Aux pleurs d’Edna. À ses pleurs. À l’homme qu’on lui a arraché trop tôt. Il n’y pense plus. Pour la première fois. Enfin. Il a enfin trouvé une solution à ce problème qui a consumé ses pensées. Il y a Melpomène. Il y a Aleksandr. Ceux qui lui ont sauvé la vie. Ceux qui lui ont permis de se battre. Ceux qui lui ont permis de continuer. Pour Edna. Pour lui. Pour eux. Mais la race humaine est imparfaite. Il n’abandonne pas, Cain. Dans le moment présent, par-dessus tout, il ne sait pas ce qui pourrait le pousser à abandonner. Il ne sait pas. Il s’en moque. Un court moment durant, il sent sa peur remonter en lui. La peur que, bientôt, il finira par se souvenir. Se souvenir de sa peur. Se souvenir de ses doutes. Se souvenir de sa rage. Se souvenir de son père. Alors il se redresse. Sa main rougeâtre se tend vers la pipe qui se tient devant lui. Il inhale la douce fumée. Et il oublie.

« C’est pas comme ça qu’on fait… » Il sursaute, Cain. Ce sursaut lent qui témoigne du nuage qui habite son esprit. Les océans qui habitent son visage se posent sur la silhouette qui lui fait face. Il reconnait des formes féminines délicates, laisse son regard parcourir les courbes un long moment. Puis il la reconnait. Il reconnait cette beauté gâchée. Il ne lui prête plus aucune attention. Désintéressé. « Première fois ? » Son sourcil se lève. Il l’observe, Cain. Il observe ses mouvements. Il les copie à l’image d’un élève qui prétend ne pas vouloir prendre part. Pourtant. Pourtant, il désire apprendre. Apprendre à utiliser ce nouveau médium qui lui a permis de se retrouver. Ce nouveau médium qu’il a si longtemps méprisé. Ce nouveau médium qu’il désire plus que tout. Il la copie, Cain. Il la copie, et il sent la drogue se perdre au fond de son être. Il sent la drogue prendre contrôle de son système nerveux. Elle le calme, elle le rassure. Il se retrouve, Cain. Il retrouve une version de lui-même qu’il pense avoir perdu. Une version de lui-même qui n’est pourtant pas celle à laquelle il s’attend. Cette version du Prewett offre un second regard à la sorcière qui fut un jour négligée. Cette version du Prewett la fixe. Un long moment. Silencieux. Il trouve au fond de ses yeux un quelque chose qu’il n’a jamais vu auparavant. Il y trouve une malice qui fait écho à celui qui habite son âme. Celui qui a passé du temps enfouis sous une pile de douleur. Une pile de peur. Une pile de doutes. Une pile disparue. Il s’avance, Cain. Pose ses avant-bras sur ses cuisses. Ses paumes se caressent. Ses doigts s’enroulent les uns dans les autres. Son regard est immobile. Plongé dans la mer malice de Zelda. Zelda. Zelda qui n’est rien ni personne. Zelda qui ne mérite pas son attention. Zelda qui devient la seule chose à réveiller la curiosité qui le ronge. Zelda qui lui permet de s’éloigner de cette réalité dont il ne veut plus. Il sait qu’il désire parler. Mais son esprit ne le lui permet pas. Pas immédiatement. Il a besoin de l’observer. Encore. Il rit. Il rit, Cain. Il rit de ce léger rire joueur qui n’a pas résonné depuis plusieurs jours. Pas depuis… Il rit, Cain. Il passe sa main meurtrie sur ses lèvres, avant de la laisser retomber. « Pourquoi ? » Sa question est simple. « Pourquoi es-tu fascinante ? » La réponse ne le sera peut-être pas. Mais il se fiche bien de la réponse. L’homme se fiche de la réponse. L’opium est fasciné.
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Zelda Gnýrsdóttir
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MessageSujet: Re: souvenirs d'une nuit à oublier (FB) - cada(strophe)   souvenirs d'une nuit à oublier (FB) - cada(strophe) EmptyMar 1 Nov - 15:52

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« C’est pas comme ça qu’on fait… » elle est assise en tailleur, Zelda - jambes nouées et cuisses dévoilées, ses traits mutins bien que fatigués à moitié cachés par ses longs cheveux bruns. Il y a quelque chose de froissé au fond des yeux de Cain. Une faille qui n’était pas là auparavant, une fragilité dangereuse - il y a au fond des billes du sorcier le même désir d’abandon que dans le coeur de l’islandaise. L’oubli, remède délicieux à toutes les peines. C’est exactement comme ça qu’elle avait commencé à se perdre dans l’opium, l’adolescente. Par peur de se souvenir, par peur de ressentir à nouveau, par peur de ne jamais oublier. Si leurs démons étaient différents, il semblait que leurs palpitants étaient entaillés des mêmes blessures - l’âme pourchassée par des démons toujours trop réels. Elle se battait pour arrêter de croire, Ragnví. Pour arrêter de croire aux Dieux et aux légendes ayant bercés son enfance (trop accrochée encore à ces souvenirs innocents que pour accepter l’idée que les nornes étaient parfois cruelles), pour arrêter de croire qu’un jour - les choses s’arrangeraient. Rien n’irait jamais mieux et l’horizon resterait toujours aussi noir, la sorcière n’ayant plus que comme perspective le paysage d’une nuit perpétuelle. « Première fois ? » elle fait un effort pour faire la conversation alors que ses longs doigts s’emparent d’une pipe - se mettant à l’ouvrage avec la dextérité de celles qui s’y connaissent un peu trop. Son accent islandais s’accroche à son palais et hurle ses origines - comme une ultime provocation. Celle de clamer haut et fort qu’elle vient d’ailleurs, celle d’assumer sans honte d’appartenir à d’autres contrées. Les cachet d’opium tintent au fond de la pipe alors qu’elle se penche légèrement en avant, clavicules décorées de mèches folles et perdition au creux des paumes. Le Prewett s’avance légèrement, mers brumeuses et gestes pourtant assurés. C’est une toile vierge, Zelda. C’est de là que vient probablement tout son succès au cabaret: la danseuse est une ombre. Une ombre sans couleurs ni vies, une toile noire sur laquelle rien n’est encore dessiné. Zelda c’est le néant auquel seul l’esprit peut donner la vie - Zelda est un nuage à modeler. Elle s’adapte et elle se plie sous les imaginaires - tantôt princesse exotique, tantôt beauté de glace ou encore sylphide aguichante. Une personnalité perdue sous les fantasmes des autres - Ragnví réduite à une peau de chagrin. Il l’observe, Cain - alors sous son regard elle s’éveille doucement. Elle ne peut exister que dans les yeux des autres, Zelda. Sa solitude noyée sous les attentions d’inconnus - ses peines exacerbées par la dureté d’une caresse. Elle baisse les yeux - mutine alors que ses jambes se décroisent et qu’elle s’appuie contre les coussins, pipe entre les doigts et opium au coeur du sang.

Alanguie entre les bouts de soie, elle soupire légèrement. Il ne l’a jamais regardée, avant. Pas une oeillade au détour d’un mur du cabaret, pas un regard jeté à la dérobée alors qu’elle se fondait dans un décor vitriolé. Non. Mais ce soir ses billes sont accrochées à son corps et, avec l’aide de l’opium, le fantôme s’anime sous ses orbes. Il rit, Cain. Il rit d’un rire léger qui résonne entre les murs viciés, il rit d’un rire joueur qui fait naître une moue sincèrement amusée à la commissure des lèvres de l’islandaise. Elle rit rarement, Zelda. Elle rit rarement parce que Ragnví pleure souvent. Mais il y a quelque chose dans ce sourire d’éminemment communicatif, une joie amère qui tapisse d’innocence les parois de son coeur. « Pourquoi ? » - elle le regarde, interloquée pendant quelques secondes. Persuadée l’espace d’un instant d’avoir mal compris, persuadée l’espace d’un instant que l’anglais lui joue encore des tours. « Pourquoi es-tu fascinante ? » - la question n’a rien de simple la question n’a rien de simple et elle hausse un sourcil. Car Zelda ne se sent pas fascinante - elle qui existe à peine, elle qui est déjà morte.

Ses mains s’enroulent autour de ses genoux cagneux alors que ses lippes fines se métamorphosent sous l’effet d’un sourire mystérieux. Qu’à t’elle de plus à offrir, l’éperdue - qu’un peu d’obscurité et de théâtralité. Le silence s’enrobe autour de ses gestes teintés d’opiacé alors qu’elle porte une nouvelle fois la pipe à ses lèvres - princesse d’un royaume fait d’opium et de luxure. Elle ferme les yeux, visage pâle abandonné au regard. Elle ferme les yeux et sur ses paupières immobiles se projette la mort mêlée à la vie. Pourquoi est-elle fascinante… Pourquoi est-elle fascinante, l’oubliée de la Faucheuse. Car la mort ne cesse de venir frôler son destin, sauvée de justesse toujours par une fortune malheureuse. Elle n’en a aucune idée, Zelda - et c’est probablement cette incrédulité qui la rend si belle. Beauté encore intacte - poupée brisée aux joues cependant encore roses. Elle ne sait pas, elle ne sait plus - Zelda. Peut-être même n’a t’elle jamais vraiment su, poupée de chiffon bien trop tôt souillée - les genoux abimés sur les pavés de Reykjavik et le coeur encore tremblant sous la beauté d'une aurore boréale. C’est dans un anglais approximatif que ses lèvre se délient lentement - récitant par coeur une phrase croisée au détour d’un bouquin. « La beauté est dans les yeux de celui qui regarde. » parce qu’il l’aura demain déjà oubliée. Car son intérêt est vicié d’opium et de brume, parce qu’il ne la trouve belle que parce qu’elle est ailleurs. Même l’esprit enfumé sous les vapeurs d’opiacés, Zelda est d’un réalise brut. Elle ne se pâme pas devant des illusions, bien trop triste et bien trop perdue que pour encore se laisser bercer d’illusions. Il n’y a plus d’espoir au fond de son coeur que pour venir la sauver - le prince charmant n’existe pas, le destrier est mort il y a bien longtemps. Il n’y a plus dans ses rêves que des chimères hurlantes, cadavres gelés et silence mortuaire. La solitude est un havre et une malédiction - sa peau opaline frissonnante sous la morsure d’un hiver éternel.

Ses yeux se rouvrent comme sous l’effet d’un sortilège - lentement, ses mers bleues se dévoilent de nouveau - absentes et présentes à la fois. Un écran de fumée flottant autour de son visage au fur et à mesure que la pipe se rapprochait de ses lèvres une nouvelle fois. « Et toi ? » lance t’elle comme on laisse couler des bouteilles dans la mer - « Pourquoi es-tu là ? » parce qu’elle connait les lieux comme sa poche et qu’elle ne l’a jamais croisée auparavant - âme égarée dans l’antre des Vulchanov. Elle en a croisé, des surprises entre ces murs, mais jamais la silhouette du Prewett n’a croisé la sienne, jamais encore ses yeux sombres ne se sont posés sur sa peau trop pâle. L’intérêt n’est pas feint mais il se perd entre deux volutes, sourire fantomatique et orbes habités.


Dernière édition par Zelda Gnýrsdóttir le Mer 18 Jan - 21:39, édité 2 fois
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Sang :  Pureté violente que certains n'apprécient pas, image d'une famille sanguinaire en marge de la societé.
Allégeance :  Voldemort envers et contre tout, fanatique des premiers jours, il est prêt à tout pour défendre son maitre.
Profession :  Tortionnaire, artiste d'un monde sanguinaire. Mangemort en fuite, il a laissé son ancien monde pour supporter Voldemort. Ancien assistant médicomage, il a appris a blesser le corps au lieu de le soigner.
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MessageSujet: Re: souvenirs d'une nuit à oublier (FB) - cada(strophe)   souvenirs d'une nuit à oublier (FB) - cada(strophe) EmptyMar 20 Déc - 0:15

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Il est perdu, Cain. Perdu dans un monde qu’il ne connait pas. Perdu dans une mer qu’il n’a jamais connu. Perdu au sein de pensées qui se veulent plus claires que celles qui ont récemment occupé son esprit. Il se retrouve, Cain. Il se retrouve au milieu de cet océan qu’il a toujours pensé ne jamais comprendre. Il retrouve sa joie. Il retrouve son rire. Il retrouve cette facette de lui qu’il a depuis oublié. On l’a brisé, Cain. On l’a brisé et on lui a arraché ce sans quoi il a toujours pensé ne pas pouvoir vivre. Il y a toujours eu deux Cains. Interchangeable au souffle du vent, au battement de son cœur. Il est sombre, Cain. Sombre dans ses idéaux, sombre dans sa vue du monde. Sombre parce qu’il n’hésite pas à tuer. Sombre parce qu’arracher la vie d’autrui le laisse indifférent. Sombre parce qu’il se perd dans le jeu torturé de sa famille. Il est flamboyant, Cain. Flamboyant dans la joie qui coule dans ses veines a la vue du sang qui s’écoule de celles d’autres. Flamboyant dans le rire qui ne cesse de sortir d’entre ses lippes souriantes. Flamboyant dans la noirceur qui continue de l’habiter. Pourtant. Pourtant il a perdu de son éclat, Cain. Il n’est plus que le reflet de l’homme qu’il a un jour été. Lentement, il se retrouve. Lentement, il se redécouvre. Il rit. Il sourit. Un rire sincère. Un sourire sincère. Loin de ceux qu’il offre a Edna afin de prétendre que tout va bien. Loin de ceux qu’il offre a la société qui attend de lui une légère dureté. Il se retrouve, Cain. Il se retrouve parce que l’opium qui coule le long de sa trachée le réveille. Pour cette raison, il se sent se rapprocher de cette drogue inconnue, tout comme il désire s’en éloigner. Son esprit tente de se décider, mais en est incapable. Incapable parce qu’il se perd sur la figure féminine qui lui fait face. Incapable parce que cette figure féminine semble piéger toute son attention.

La question est simple. Il en est certain. Tout comme il en doute. Peu lui importe, tout ce qu’il désire est d’obtenir une réponse. Une réponse de la part de cette femme qu’il n’a jamais considérée comme autre chose qu’une poupée que l’on oublie. Il l’a oublié, Cain. A tellement de reprises que Daniel a semblé lui en vouloir. Mais il s’en moque, Cain. Il s’en moque parce qu’il ne considère pas qu’elle mérite son attention. Jusqu’à maintenant. Maintenant, elle est un mystère délicat, un mystère qu’il se doit de résoudre. Tout en elle le fascine. Ses doigts fins. Son rictus discret. Ses paupières closes. Elle semble renfermer des secrets que rien ni personne ne pourra jamais découvrir. Des secrets qui valsent dans le fond de l’esprit du Prewett avec une telle beauté qu’il ne peut s’en détourner. Alors il ne s’en détourne pas. Il continue de les fixer. La fumée de l’opium l’éloigne de lui un moment. Il ne la voit plus, Cain. Il ne la voit plus et quelque chose en lui semble manquer. Il ne peut détourner son regard d’elle. Une seule seconde pourrait suffire à la faire disparaitre. Il ne peut la laisser disparaitre. Alors il s’approche d’elle. Il s’approche d’elle comme on s’approche de quelque chose de fragilement précieux. Il la touche presque, Cain. Il la touche presque sans pour autant laisser la peau nue de ses bras caresser ce corps soyeux. Il la fixe, Cain. Il fixe ses paupières closes avec une passion qu’il n’offre qu’à peu. Une passion que Nour connait par cœur. Une passion qu’il ne lui aurait jamais offerte sans la brume qui habite son esprit. Enfin, il se sa poitrine se lever. Il sait qu’elle s’apprête à parler. Il le sait parce qu’il a appris à le savoir. Reconnaitre la respiration de ceux qui s’apprêtent à dire ce que l’on recherche. « La beauté est dans les yeux de celui qui regarde. »

La fascination se brise. Ses éclats brillants s’écrasent au sol. Les yeux bleus se lèvent au ciel. Le dos droit se laisse tomber contre le dossier. Nonchalant, bien que loin de cette nonchalance charismatique qui lui est propre, il soupire. « Non, » commence-t-il simplement. La réponse n’est pas satisfaisante. La réponse est loin de l’être. « Je me fiche bien de ta beauté. » Il la trouve partout la beauté. Il trouve le monde beau, Cain. Beau dans sa délicatesse. Beau dans sa violence. Il reconnait la beauté. Il la fait sienne s’il en trouve l’envie. Ce n’est pas la beauté de l’Islandaise qui le fascine. Il ne désire pas se l’admettre, mais peut-être y trouve-t-il un reflet de son nouvel être. Le reflet flou de ceux qui ont perdu quelque chose qui leur est cher. Le reflet flou d’une douleur que l’on tente de dissimuler. Là est ce qui le fascine. Pas sa beauté éphémère. « Et toi ? » Il ne la regarde pas, Cain. Il ne la regarde pas parce qu’elle a, à ses yeux, retrouvé ce qui la rend banale. Doucement, sa paume caresse son crâne, descend le long de son visage, puis se positionne au niveau de son cou avant de retomber à son flanc. « Pourquoi es-tu là ? » Il rit, Cain. Mais il ne rit pas de son rire joueur. Il rit de son rire sarcastique. Il ne lui répond pas. Pourquoi lui répondrait-il ? Elle n’est pas parvenue à maintenir son attention. Elle ne la mérite plus. Alors il l’ignore. Il l’ignore comme il l’a si longtemps ignoré. Il s’est éloigné d’elle, Cain. Assez pour laisser sa main reposer sur la banquette sans considérer possible le fait qu’il la touche. Assez pour qu’il ne soit plus capable de sentir la respiration qui l’a fasciné quelques moments plus tôt. Rapide, comme s’il s’agit d’un sursaut, il se détache de la banquette. Sa poigne s’empare d’une pipe. Il apprend vite, Cain. Malgré que ses mouvements puissent être maladroits, il sait désormais ce qu’il se doit de faire. Il inspire. Il se calme. Il expire. Il reste silencieux. Puis il continue. Il continue de respirer cet air impur qui le soigne.

Quelques minutes s’écoulent. Il se sent léger, Cain. Si léger. Si léger que lorsque son regard tombe sur la danseuse, il y reste. Ses billes océaniques y restent puisqu’elles viennent d’y retrouver ce quelque chose qu’il ne peut expliquer. Il la fixe, Cain. Il la fixe de ce regard qui la laisse comprendre qu’elle l’intéresse de nouveau. « Je ne sais pas. » Ses yeux se floutent. Mais ce n’est pas l’opium. Ses mers se remplissent. Ses mers coulent. Délicatement brisées. Il n’essuie pas ses larmes, Cain. Il ne bouge pas. Son regard toujours dans celui de l’islandaise. Sa respiration se saccade. « Je pensais pouvoir m’échapper. » Sa voix se brise. Il ne l’a dit à personne, Cain. Pas même à Aleksandr. Pas même à Melpomène. Pas même à Daniel. Surtout pas à Edna. « Je veux juste m’échapper. » Il ne l’a pas dit parce qu’il n’a pas trouvé la force de le dire. Il ne la connait toujours pas, cette force. C’est sa faiblesse qui le submerge. Le nuage d’opium qui habite son être a brisé les barrières qu’il a dressées entre sa personne et le monde. Il pleure, Cain. Il pleure alors qu’il partage ses insécurités avec une étrangère. Une étrangère qui le laisse souvent indifférent. Une étrangère de laquelle il ne peut se détourner.
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Zelda Gnýrsdóttir
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Âge :  21 hivers étalés sous les pieds - 21 pages déjà tournées et bien trop d'encre versée sur des ratures.
Sang :  Mêlé. Presque pure mais déjà trop souillée.
Allégeance :  La poupée s'aligne sur qui l'étouffe - Zelda se laisse aller au milieu du contexte actuel, penchant vers les Mangemorts par commodité.
Profession :  Danseuse, l'écran de fumée ondule et se réinvente pour qui désire la voir. Prostituée, la luxure au creux des cuisses.
Ancienne école :  "La vie" aurait-elle pu répondre.

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MessageSujet: Re: souvenirs d'une nuit à oublier (FB) - cada(strophe)   souvenirs d'une nuit à oublier (FB) - cada(strophe) EmptySam 31 Déc - 10:57

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La fascination ne dure jamais bien longtemps avec Zelda.

L’islandaise révèle toujours ses couleurs trop vite et rapidement, le sourire de poupée perd de son charme. La coquille fragile perd ses atours velours et, derrière les artifices, il n’y a que du vide. Elle ne pense pas, Zelda. Elle ne pense plus. Derrière ses grands yeux tristes se trouve le néant. Et s’il y a encore l’attrait d’une aurore boréale au fond du bleu de ses orbes - force est de constater le trou creusé à la place de son âme. Si Cain est flamboyant au creux de sa noirceur, Zelda n’est que nuances de gris. Gris anthracite à la place du coeur et gris souris au fond de l’âme. Ils sont nombreux à considérer la danseuse comme un mystère à résoudre. A être fascinés par la pureté de ses pupilles alors qu’elle se déshabille au son d’un saxophone. Ils sont nombreux à penser pouvoir résoudre l’énigme de ses silences. Mais il n’y a plus rien à découvrir chez Zelda. Ragnví est morte et elle a emporté son humanité avec elle. Il n’y a plus rien à découvrir chez Zelda pour la simple et bonne raison qu’elle n’existe plus vraiment. Ecran de fumée, illusion. Jour après jour elle se réinvente dans l’esprit des condamnés. Jour après jour, Zelda meurt et renaît. C’est une toile vierge, un canevas intact sur lequel les hommes ont le loisir de projeter leurs désirs. Orpheline en détresse pour les uns, délicieusement exotique pour les autres. Putes dans les yeux des uns, délicate dans les yeux des autres. Zelda n’a pour identité que celles qu’on daigne lui donner. Sa peau opaline ornée des coups des plus violents d’entre eux, sa peu opaline décorée de l’amour des plus doux. La porcelaine de son derme souillée des couleurs de leurs fantasmes. Poupée docile qui a apprit à fermer les yeux pour ne plus voir l’horreur du monde.

Elle a souvent les yeux fermés, Zelda. Son regard azur protégé par le blanc de ses paupières offertes. Elle a souvent les yeux fermés car il est plus facile d’ignorer la Terre qui continue de tourner une fois le néant retrouvé. Cachée derrière ses paupières, tout devient plus facile. Elle ne voit pas Cain s’approcher et pourtant elle sent, au travers de son nuage d’opium, son corps se rapprocher à ses côtés. Elle n’a pas conscience de jouer un jeu dangereux, Zelda. Persuadée qu’elle n’a de toute façon rien à perdre. En ce moment, alors que la pipe à opium tremble entre ses lèvres entrouvertes, plus rien n’a d’importance. Plus rien si ce n’est la présence du sang-pur si près, trop près. Elle a la luxure sur les contours des hanches, Zelda. La luxure comme manteau alors que le creux de ses reins est encore paré d’innocence. « Je me fiche bien de ta beauté. » elle hausse les épaules, la sylphide. « Comme ça on est deux. » souffle t’elle dans un demi sourire. Elle a cessé de se préoccuper de sa beauté il y a bien longtemps. Son orgueil enfermé dans une boîte de Pandore, juste à côté de son coeur. Elle se fiche qu’il la trouve belle, Cain. A vrai dire, elle n’a même pas besoin qu’il la trouve intéressante. Elle n’a plus besoin de rien, Zelda - du moins, pas de sa part. Elle n’a plus besoin de rien, nuage de fumée glissant systématiquement entre les mailles de la vie. Probablement y avait-il plus de liberté au fond de l’âme de Zelda que chez quiconque. Après tout, la plus grande des félicités n’est-elle pas de ne plus avoir rien à perdre. Elle n’avait plus rien à risquer, Zelda. Plus rien à parier, plus rien à offrir, plus rien à attendre non plus. Elle n’était plus que le reflet, flou et filant, de ce qu’elle avait un jour été. Ragnví reléguée à quelques mimiques, un fantôme vivant encore dans ses quelques sourires.

« Pourquoi es-tu là ? » la réponse se fait attendre mais la danseuse ne s’en offusque pas. Elle a toute la nuit. Elle n’a plus que ça, l’islandaise. Du temps avant la fin. Il rit et elle détourne les pupilles, ses yeux couleur océan se posant sur les coussins et les broderies. Un léger frisson coule le long de sa colonne alors qu’elle remonte ses jambes vers sa poitrine, posant le menton sur ses genoux cagneux. Le brun de ses cheveux contrastant toujours trop fort avec le blanc de sa peau. Elle n’est que lignes droites et angles droits, Zelda. Peinture maladroite d’un peintre sous opiacé. La valseuse ne fait pas attention à l’attention de Cain. Elle peut la sentir se reposer sur elle, doucement. Son attention est lointaine, trop ancrée encore dans le monde réel. « Je ne sais pas. » ses yeux se parent de milles diamants alors que ses joues brillent déjà de larmes. « Je pensais pouvoir m’échapper. » elle appuie sa tête en arrière, sur la banquette. Ce qu’il lui reste de coeur se tord douloureusement au loin. C’est presqu’un miroir de sa propre détresse. Elle retrouve au fond de ses yeux humides la même douleur, la même blessure. Une blessure qui probablement ne se refermera jamais. Il devra apprendre à vivre avec. Il devra apprendre à vivre avec s’il ne veut pas emprunter les mêmes chemins que l’islandaise. Il devra apprendre à vivre avec s’il ne veut pas mourir en tentant de la panser. « Je veux juste m’échapper. »

La poupée repousse une épaisse mèche de cheveux derrière son oreille alors qu'elle se glisse entre les coussins. Elle se rapproche d'un mouvement saccadé, bien loin de la grâce coulante avec laquelle elle s'approche des clients du cabaret. Il y a quelque chose de brisé au fond de ses gestes lorsqu'elle est loin de la scène des Weasley. Quelque chose de définitivement cassé. Elle s'approche et elle pose sa main fragile sur la sienne. Elle ne parle pas, Zelda. De toute façon, elle parle rarement. Les mots lui viennent en islandais, les syllabes de sa langue natale se bousculent alors qu'elle voudrait lui dire trop de choses. Elle voudrait lui dire que le temps n'efface pas toutes les blessures. Elle voudrait lui dire que les années ne gomment pas les cicatrices. Elle voudrait lui dire que l'eau n'emporte pas les cauchemars. Mais elle voudrait aussi lui susurrer que la vie reprend son cours. Qu'on peut continuer à vivre, même sans une partie de son coeur. Elle voudrait pouvoir lui mentir, aussi. Elle voudrait pouvoir lui mentir pour sécher ses larmes. Alors, devant l'absence de mots, elle ne peut que lui offrir sa main sur la sienne. « Comme tout le monde ici. » finit-elle par murmurer alors que ses doigts se mêlent aux siens quelques instants.

Sa main finit par s'éloigner de la sienne lorsqu'elle s'empare de nouveau de la pipe, ne la portant cependant pas à ses lèvres. Elle la manipule avec délicatesse, fascinée par la fumée qui s'en échappe par volutes. Elle n'a pas l'habitude des larmes, Zelda, car les siennes sont taries depuis bien longtemps. Elle roule ses jambes en tailleur alors qu'elle repose son attention sur le jeune homme, bien trop près à présent. Ses longs cheveux tombent en cascade sur ses épaules frêles alors qu'elle caresse les coussins du bout des doigts, distraite soudainement. « Et ça marche ? » demande t'elle doucement.


Dernière édition par Zelda Gnýrsdóttir le Mer 18 Jan - 21:38, édité 1 fois
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Cain Prewett
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Ancienne école :  Poudlard, au sein des serpents qui sont devenus ses amis les plus proches.

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MessageSujet: Re: souvenirs d'une nuit à oublier (FB) - cada(strophe)   souvenirs d'une nuit à oublier (FB) - cada(strophe) EmptyVen 13 Jan - 20:11

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« Comme ça on est deux. » Il ne réagit pas, Cain. Il ne réagit pas parce qu’il n’en ressent pas le besoin. A quoi bon ? Elle ne l’intéresse plus, l’Islandaise. Peut-être ne l’a-t-elle jamais intéressé. Peut-être là est la vérité qu’il accepte enfin. Cette femme a la beauté brisée ne l’intéresse pas. Il connait la beauté, Cain. Il la connait parce qu’il s’y entremêle avec passion. Il y a la beauté du corps. Les courbes féminines desquelles il ne peut se détourner. Les regards enflammés qui le parcourt de part en part. Il y la beauté de l’esprit. L’intelligence d’autrui. Leur capacité à afficher un sourire a ses lèvres joueuses. Mais par-dessus tout, il y a la beauté de l’être. La beauté qu’il n’a que peu trouvée. Une fois seulement, peut-être. Une fois seulement, surement. Une seule fois au sein d’une sorcière aux courbes d’ailleurs. Une seule fois au sein d’une sorcière a l’intelligence d’un autre monde. Une seule fois au sein d’une sorcière maudite. Maudite parce qu’on l’entend dire. Maudite parce qu’elle est trop bonne pour le monde qui la rejette sans cesse. Maudite, peut-être. Maudite, surement. Peu importe. Il s’en fiche, Cain. Il n’y croit pas en ces choses. En ces superstitions qui en attrapent beaucoup. L’être est tout ce qui importe à ses yeux. Un être magnifique. Un être fascinant. Un être qui ne peut être plus diffèrent que celui qui se tient à ses côtés. Un être magnifiquement brisé. Il connait la peine, Cain. Il sait reconnaitre les fissures. Il les trouve au sein de sa personne. Il les trouve au sein d’autrui. Les fragments d’un miroir brisé. Les blessures d’un autre temps. Les blessures qui parcourent les veines humaines. Il est brisé, Cain. Il n’est pas le seul. Tous le sont. Tous le seront. Un jour. Inévitablement blessé. Inévitablement perdu. Inévitablement banal. Tout comme elle. Belle. Brisée. Banale.

Il entend sa voix, Cain. Mais il ne porte aucune attention à ce qui ne l’intéresse point. Alors il ne lui porte aucune attention. Il retrouve ce pour quoi il est venu. Il retrouve ce quelque chose qu’il ne peut expliquer. Il retrouve ce quelque chose qu’il ne comprend pas. Ce quelque chose qu’il ne comprendra surement jamais. Le monde est flou. La brume est belle. La brume se brise. La brume est banale. Et pourtant. Pourtant la brume fascine. Elle fascine parce qu’elle pousse l’esprit à oublier. Oublier qu’elle est banale. Oublier qu’elle est éphémère. Cain oublie. Cain est fasciné. Fasciné par la fumée qui caresse sa trachée. Si semblable et pourtant si différente de celle qui a l’habitude d’embrasser ses lèvres. Il oublie l’opium. Il oublie la danseuse. Puis il la retrouve. Il la retrouve comme s’il s’agit de la première fois. Comme si la mélodie de leur conversation n’a jamais résonné. Comme si l’ennui ne s’était pas déjà faufilé au travers de son esprit brumeux. Il la retrouve. Elle le fascine. Tel un écho, il entend sa question de nouveau. Il entend ses mots. Il entend son accent. Il entend son accent d’ailleurs. Il entend son accent d’un autre monde. « Je ne sais pas. » Tout comme il ne comprend pas. Il ne comprend pas la vague qui s’écrase à son cœur. Il ne comprend pas l’écume qui bouillonne. Il ne comprend pas la puis qui s’échappe lentement. Il ne comprend pas ce qui pousse son esprit a retrouvé sa clarté. Ses lèvres se mettent en mouvement. Il parle, Cain. Il parle sans le vouloir. Il parle sans pouvoir s’arrêter. Il parle sans avoir le contrôle de son être. Et cela le terrifie. Il a besoin de contrôle, Cain. Il en a besoin comme il a besoin d’air. Il en a besoin comme il a besoin de vivre. Mais le monde le lui a arraché. Le monde s’est emparé de son contrôle. Le monde l’a détruit. Puis le monde le lui a rendu. Le temps est venu, lui a-t-il dit. Il lui parle le monde. Non. Le monde ne lui parle pas. La brume qui habite son esprit le lui fait croire. Mais Cain le sait. Cain sait que le monde ne lui parle pas. Edna lui parle. Il parle à Edna. Mais le monde ne lui parle pas. Le monde l’ignore. Le monde le détruit. Puis le monde l’ignore. Là est peut-être ce qui l’a blessé. Là est surement ce qui le blesse.

Il ne sursaute pas, Cain. Il ne sursaute pas lorsque la main de l’Islandaise se pose sur la sienne. Il apprécie la chaleur. Il apprécie la proximité. Il apprécie la danseuse. Il ne sait à quoi s’attendre, Cain. Il ne sait quoi penser. Il ne sait pas ce qu’il veut entendre. Il ne sait pas ce qu’il veut qu’elle lui dise. Alors il la fixe. Ses mers tourmentées plongées dans celles qui lui font face. Silencieux. Il est silencieux. Elle est silencieuse. Ils se fixent. Puis, enfin, elle parle. « Comme tout le monde ici. » Il sourit, Cain. Il sourit alors que son regard s’échappe de celui de la sorcière. Son regard se pose sur leurs mains. Dansantes. Entrelacées. Leurs mains qui semblent ne faire qu’une un instant. Leurs mains qui s’éloignent. Il ne pleure plus, Cain. Des larmes d’un temps passé. Des larmes qui se devaient de couler. Les dernières, peut-être. Les mers s’assèchent. Les mers ne sont plus. Enfin. Les billes brillent encore. Les billes brillent toujours. Mais les vagues ne sont plus. Oubliées. Elles n’importent plus. Elle est tout ce qui importe. Elle qui s’éloigne avant de se rapprocher. Elle qui le fascine. Elle qui le rend indifférent. Elle qui le fascine de nouveau. Elle. Cette Islandaise a la beauté parfaite. Elle. Cette Islandaise qui semble lui être plus semblable que le reste du monde. Elle. Cette Islandaise qui semble ne pas pouvoir lui être plus différente. Elle. Cette Islandaise qui s’est de nouveau emparée de son regard saphir.

« Et ça marche ? » Le regard de Cain n’est pas sur son visage. Le regard de Cain est posé sur ses doigts. Dansants. Délicats. Fascinants. Lentement, sa propre main se met en mouvement. Elle caresse le tissu. Elle s’immobilise. Si proche de sa voisine. Puis, enfin, elles se rencontrent. Elles se retrouvent. Il la dessine, Cain. Il laisse ses doigts courir le long de ceux de l’Islandaise. « Qui sait ? »[/color] Un murmure. Une caresse. Il la regarde enfin, l’Islandaise. Il la regarde avec des yeux brillants. Il la regarde avec des yeux brumeux. Ses doigts bougent de nouveau. Lentement. Lentement, ils remontent le long de son bras. Lentement, ils trouvent son épaule. Lentement, ils caressent son cou. Lentement, ils se posent sur sa mâchoire. Sa poigne est délicate. Ou peut-être ne l’est-elle pas. Il ne sait pas. Il s’en fiche. Il s’en fiche parce que ses yeux ont de nouveau quitté les mers d’ailleurs. Il s’en fiche parce que son regard a trouvé des lippes délicates. Fines. Des lippes d’un autre monde. Des courbes d’ailleurs. Un ailleurs différent. Un ailleurs étranger. Un ailleurs fascinant. Un ailleurs curieux. « Peut-être… » Son pousse caresse les lèvres islandaises. « Surement. » Il s’approche, Cain. Délicat. Il s’approche. Lent. Il s’approche. Il la rencontre. Leurs lippes se rencontrent. Une seconde s’écoule. Puis deux. Elles continuent de s’écouler. Ils continuent de se rencontrer. Puis ils s’éloignent. Non. Cain s’éloigne. Sa main caresse la mâchoire de la danseuse. Sa main glisse le long de son cou. Sa main coule le long de son bras. Sa main s’arrête. Elle s’arrête sur celle qu’elle a laissé quelques instants plus tôt. Ses doigts s’emmêlent de nouveau. Son regard retrouve les diamants étrangers. Ils se retrouvent. Ils retrouvent la position qu’ils ont partagé peu de temps plus tôt. Comme si la dernière minute n’a pas existé. Mais il le sait, Cain. Tous deux le savent. Il l’observe, Cain. Il observe Zelda. Il attend.
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MessageSujet: Re: souvenirs d'une nuit à oublier (FB) - cada(strophe)   souvenirs d'une nuit à oublier (FB) - cada(strophe) EmptyMer 18 Jan - 21:35

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Elle le comprend, Zelda. Pour des raisons qui lui échappent, certes. Incapable d'expliquer comment ou pourquoi. Il n'en reste pas moins que l'Islandaise lit dans ses yeux bruns comme dans un livre ouvert. Tout ce qu'il s'évertue à cacher brille au fond de ses orbes. Tout ce qu'il s'évertue à refouler transpire dans le moindre de ses gestes. Peut-être est-ce là l'apanage des gens brisés. Elle le comprend et, pourtant, son regard évite le sien avec application. Probablement car elle retrouve trop de ses démons au creux de ses traits. Les mêmes pleurs silencieux, les mêmes hurlements muets. La même douleur. La vision de Zelda se perd comme entre les fragments d'un miroir brisé. Elle a l'habitude, Zelda. Elle a l'habitude de voir les couleurs se mélanger les unes aux autres, elle a l'habitude de voir les silhouettes s'entrecouper. Elle ferme les yeux quelques minutes pour stabiliser le monde, se laissant envelopper dans le silence qui règne maintenant. Elle respire lentement - presque comme si elle voulait disparaître entre les broderies. Elle ferme les yeux pour mieux s'oublier. Elle n'a rien d'exceptionnel, la danseuse. On la vend souvent comme luxure et exotisme mais une fois descendue de la scène du cabaret, la sylphide n'est plus. Parée de dentelles et grimée, les contours de son corps se floutent et prennent des allures de femme. D'aussi près, ses genoux sont trop cagneux, sa peau trop blanche et ses membres trop longs. Usée. Cassée. Fatiguée. Elle n'a rien d'exceptionnel, la danseuse. Pas pour lui, pas pour eux. Bout de papier mâché qu'ils remodèlent soir après soir, ingénue ce soir - femme fatale demain. Le coeur exsangue, toujours. L'âme brisée, toujours.

Il y a au fond des paumes de l'innocente le souvenir de tout ce qui aurait pu être. Le souvenir de tout ce qui ne sera plus jamais. Le souvenir de tout ce qui s'est perdu. « Je ne sais pas. » elle hausse les épaules, Zelda. Elle hausse les épaules parce qu'elle n'est pas sûre que ça ait encore de l'importance. Peut-être cela n'en a t'il jamais eu. Ses paupières se rouvrent doucement sur le visage bercé de larmes qui lui fait face. Son coeur chavire quelques secondes. Un instant à peine, quelques respirations suspendues entre son monde et le sien. Entre la réalité et le cauchemar. Entre le cauchemar et le rêve. Alors, mue par l'étrange désir de venir cueillir les perles roulant sur ses joues, Zelda s'approche. Débarrassée de la luxure inhérente au cabaret, ses gestes sont presque malheureux. Ce n'est pas une séductrice, la liane. Non. Ses mouvements sont ralentis par l'opium qui s'enivre de ses veines et c'est dans une brume épaisse que sa main vient trouver la sienne. Une ancre au milieu du brouillard. Tout doucement sa vision s'ajuste au monde qui continue sa course, tout doucement - Cain redevient réel. Sa peau, chaude sous ses doigts, l'ancrant dans une réalité qu'elle ne cherchait que trop à fuir. Les larmes ne coulent plus, oubliées déjà à la commissure de ses lèvres, et Zelda éloigne ses doigts des siens. Le bout de son auriculaire se perdant sur le haut de sa main.

L'écran de fumée se recule et Zelda bouge avec lui, se laissant glisser sur la soie des coussins. Ses genoux remontés sur sa poitrine alors qu'elle le regarde sans le voir. Alors qu'elle le regarde plus clairement que jamais. Alors qu'elle le comprend mieux que quiconque. « Et ça marche ? » - elle ne sait pas d'où lui viennent ses mots alors que ses lèvres bougent sans même qu'elle ne s'en rende compte. Ses mains glissent le long de sa peau nue, indécente sans même s'en rendre compte. Provocante sans même le vouloir. Il y a des allures de bordel au bout de ses doigts. Les fantômes du vice au fond de ses yeux. Elle ne sait pas ce qu'elle veut, Zelda. Elle ne sait pas ce qu'elle cherche, celle qui pourtant en aime un autre. Elle ne sait plus. La main de Cain glisse vers elle, dansante et pleine de promesses. Des promesses d'oubli, des promesses de plaisir. Des promesses vides de sens, des promesses pleines de vent. Des promesses en toc, tout comme le coeur de la danseuse. Car est-elle seulement encore capable d'aimer, Zelda.

Sa main glisse et finit par se poser sur la sienne. Ses doigts retrouvent les siens avec un naturel qui fait naître un sourire au coin de ses lèvres. Un sourire distant, un sourire d'ailleurs. Un sourire qui ne veut plus rien dire. « Qui sait ? » - ses doigts fins emmêlés aux siens. Un frisson délicat le long de sa colonne alors qu'elle se penche presqu'imperceptiblement vers lui. Elle ferme de nouveau les yeux, Zelda. Elle ferme de nouveau les yeux car il semblerait qu'elle ne soit capable d'apprécier le monde que depuis l'arrière de ses paupières. Elle ferme les yeux alors que les doigts du Prewett remontent le long de son bras, épousent son cou, courtisent sa mâchoire. La poigne n'est pas délicate, mais qu'importe. Elle est déjà plus délicate qu'entre les murs du cabaret. La poigne n'est pas délicate mais ses doigts le sont. Elle ne connaît la chair que violente, Zelda. Ses caressent se posent au niveau de ses lippes et le temps se suspend de nouveau. Et alors qu'elle rouvre les yeux, elle se prend à désirer ses lèvres sur les siennes. « Peut-être… » - ses yeux rivés aux siens alors qu'elle ne répond pas, laissant son pouce épouser les courbes de ses lippes - « Surement. »

Enfin, ses lèvres trouvent les siennes et les secondes tournent sur elles-mêmes. Elle cesse de réfléchir, Zelda. Elle cesse de réfléchir parce que le souvenir de Daniel meurt sur les lèvres de l'anglais. Elle cesse de réfléchir et elle laisse l'opium vider son coeur. Il s'éloigne, Cain. Ombre vacillante qu'elle goûte encore à la lisière de ses lippes. Ses lèvres s'éloignent et ses doigts retrouvent les contours de son visage. Ses yeux restent ouverts cette fois, diamants révélés. Ils brillent, les yeux de Zelda. Pas vraiment de plaisir mais d'un drôle de désir. D'un désir teinté de secrets, d'un désir teinté de brume. Ils brillent, les yeux de Zelda. Ils brillent de toutes les larmes qu'elle n'a pas versées. Ils brillent de tout les démons qui s'y baignent. Elle incline légèrement la tête, l'Islandaise. Ses longs cheveux bruns tombant en cascade sur ses clavicules exposées. Elle incline légèrement la tête alors que son coeur s'éteint pour laisser place à ses gestes empreints de lâcher prise. Alors que son coeur s'éteint pour ne plus jurer que par ses doigts qui effleurent encore sa peau.

Sous ses yeux attentifs, Zelda se réinvente. N'est-ce après tout pas là que réside son unique talent, canevas blanc sur lequel les hommes sont libres de dessiner désirs et fantasmes. Elle se réinvente en femme, Zelda. Les mimiques laissées de côté alors que ses mains quittent les siennes - séparation de courte durée vu qu'elles viennent trouver le contour de ses lèvres. Il y a de l'intérêt au fond des orbes de l'Islandaise. De la curiosité alors qu'ils jouent avec les limites, du danger aussi alors que ses lippes viennent de nouveau trouver les siennes. Plus avidement qu'auparavant, plus assurément aussi. Oubliées les hésitations. Elle ne se pose plus de questions, la poupée. Elle se repaît de ses lèvres alors que son corps glisse vers le sien. Lentement d'abord, un peu plus vite ensuite. Maladroitement d'abord, avec conviction ensuite. Ses jambes se mêlent aux siennes alors qu'elle est trop proche - bien trop proche à présent. Ses lèvres toujours perdues au creux des siennes alors que ses doigts effleurent son cou.

Elle ne sait pas ce qu'elle veut, Zelda. Elle ne sait plus.
Toute logique abandonnée entre ses mains.
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Cain Prewett
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Cain Prewett
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Sang :  Pureté violente que certains n'apprécient pas, image d'une famille sanguinaire en marge de la societé.
Allégeance :  Voldemort envers et contre tout, fanatique des premiers jours, il est prêt à tout pour défendre son maitre.
Profession :  Tortionnaire, artiste d'un monde sanguinaire. Mangemort en fuite, il a laissé son ancien monde pour supporter Voldemort. Ancien assistant médicomage, il a appris a blesser le corps au lieu de le soigner.
Ancienne école :  Poudlard, au sein des serpents qui sont devenus ses amis les plus proches.

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MessageSujet: Re: souvenirs d'une nuit à oublier (FB) - cada(strophe)   souvenirs d'une nuit à oublier (FB) - cada(strophe) EmptyMer 12 Avr - 23:27

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Il ne sait pas, Cain. Il ne sait pas ce qui l’a amené jusqu’à l’Islandaise. Il ne sait pas ce qui l’a poussé à se perdre dans une fumée qu’il a si longtemps évité. Cette fumée sombre. Cette fumée qui le rend confus. Cette fumée qui le pousse à comprendre. Comprendre ses erreurs. Comprendre ses peurs. Comprendre ses envies. Comprendre son monde. Là, au milieu de la brume opiumée, il s’est retrouvé. Lui qui s’est perdu. Lui qui ne s’est plus connu. Lui qui s’est brisé. Lui qui a sombré. Lui qui tente de se redresser. Il est incapable d’expliquer pourquoi, Cain. Là, loin de son monde. Là, loin de ses proches. Peut-être est-ce là qu’il se doit de survivre. Un monde nouveau. Un monde étranger. Un monde qui ne le connait pas. Un monde qui ne veut pas le connaitre. Un monde qui l’observe. Un monde qu’il observe. Un monde dans lequel il se perd. Lui, le serpent nébuleux. Lui, le sorcier vengeur. Lui et l’opium. Lui. L’opium. Et Zelda.

Il ne sait pas, Cain. Il ne sait pas ce qui l’a poussé à s’intéresser à l’Islandaise. Il ne sait pas ce qui l’a poussé à la redécouvrir. Elle qui a si longtemps été insignifiante. Elle qui a si longtemps été sans intérêt. Elle que tous admirent. Elle qui en fascine beaucoup. Elle en qui il ne voit que le néant. Bien loin du néant qui le fascine. Bien loin du néant qui enchante. Un néant dont il se moque. Un néant auquel il n’offre pas un autre regard. Pourtant. Pourtant ses yeux n’ont pas quitté le corps de la danseuse. Pourtant ses yeux ne peuvent quitter le corps de la danseuse. Sa vision danse. Brumeuse. Enivrante. Euphorique. Elle dépose en lui un sentiment surprenant. Il redécouvre le monde, Cain. Il se redécouvre. Il semble avoir oublié les sentiments qui le parcourent. Sa respiration est nouvelle. Ses sens sont nouveaux. Son ressenti est nouveau. Ses maux sont oubliés. Loin, si loin. Il sait que son père n’est plus. Il sait que son père ne sera jamais plus. Il sait que son héro est tombé. Il sait que son héro s’est écroulé. Il sait qu’il se vengera. Il sait que la famille survivra. Il sait que la famille n’oubliera pas. Il sait que les pleurs sont derrière lui.

Il ne sait pas, Cain. Il ne sait pas ce qui l’a poussé à laisser son corps caresser celui de l’Islandaise. Il ne sait pas ce qui l’a poussé à gouter à ses lèvres. Des lèvres qu’il n’a jamais trouvées fascinantes. Des lèvres d’entre lesquelles les mots ne valaient pas la peine d’être entendus. Des lèvres sans intérêt. Des lèvres comme tant d’autres. Jusqu’à maintenant. Jusqu’à ce que ses lippes les rencontrent. Jusqu’à ce qu’il les sente caresser les siennes. Jusqu’à ce qu’il s’y perde. Là, au milieu de la brume opiumée. Là, perdu dans ce monde nouveau. Là, loin de ses maux. Là, loin de ses peurs. Là, mais aussi ailleurs. Il oublie tout, Cain. Il oublie le monde. Il oublie la brume. Il ne reste que lui. Il ne reste qu’elle. Il ne reste qu’eux. Eux et leurs corps qui se rencontrent. Eux et leurs lèvres qui se découvrent.

Il ne sait pas, Cain. Il ne sait pas ce qui l’a poussé à s’éloigner de l’Islandaise. Il ne sait pas ce qui l’a poussé à détacher ses lèvres des siennes. Un doute, peut-être. Un doute, surement. Un doute qui s’est faufilé au travers de la brume. Un doute qui est sortis tout droit du néant. Un doute parmi tant d’autres. Un doute qu’il oublie bien vite. Un doute qui se perd dans le fond d’un regard azure. Un doute qui se perd sur les courbes d’un corps délicat. Un doute qui se perd dans une chevelure qui s’écoule. Une chevelure qui oscille avec le mouvement de la brume. Une chevelure qui se meut avec le mouvement du monde. Il la voit, Cain. Il voit la danseuse danser. Il voit la poupée se réveiller. Il voit le néant se remplir. Ce néant qui, enfin, réveille sa curiosité ; il le voit disparaitre. Là, sous ses yeux impuissants. Là, au milieu de la brume opiumée. Là, si proche et pourtant si lointaine. « Non. » Autoritaire. Ses mots coupent la brume. Ses mots coupent le monde. « Non. Tu n’es pas au cabaret. » Il l’observe, Cain. Il l’observe alors qu’il sent ses doigts sur ses lèvres. Il cherche. Il cherche le néant. Il cherche ce néant qui le fascine désormais. « Pas de mensonges. » Sa voix est à peine audible. Un murmure. Une caresse. « Juste toi. » Ses mots se perdent. Ils se perdent dans leurs baisers. Ils se perdent dans leurs corps. Leurs corps qui s’entremêlent. Leurs corps qui ne font qu’un.

Il ne sait pas, Cain. Il ne sait pas ce qui l’a poussé à se rapprocher de l’Islandaise. Il ne sait pas ce qui l’a poussé a collé son corps contre le sien. Là, au milieu de ce monde nouveau. Là, au milieu de la brume opiumée. Entouré par la foule. Une foule perdue. Une foule qui murmure. Une foule présente. Une foule qu’ils ignorent. Une foule dont ils se moquent. Il ne reste que lui. Il ne reste qu’elle. Il ne reste qu’eux. Eux et leurs baisers. Eux et leurs respirations saccadées. Il lui répond, Cain. Chaque mouvement de la danseuse est accentué. Chacune de ses caresses lui sont rendues. Chacun de ses baisers. Chacun de ses soupirs. Ce n’est pas la première fois pour Cain. La première fois qu’il se perd dans le corps d’autrui. La première fois que ses maux fuient son intimité. Il s’y perd souvent. Il y trouve un refuge. Là, avec le corps d’autrui. Là, avec le corps de Zelda. Il prend le contrôle, Cain. Poussé par la brume. Poussé par un désire. Poussé par une passion. Ses mains caressent les cuisses de la danseuse. Sa poigne déplace le corps. Sa poigne contrôle le corps. Le dos de la sorcière rencontre la banquette. Les lèvres de Cain retrouvent celles de l’Islandaises. Ses mains retrouvent ses cuisses. Ses mains caressent ses jambes. Des jambes qui entourent sa taille. Des jambes qui entourent son corps. Son corps qui se colle à elle. Elle qui réveille en lui une chaleur que la brume intensifie. Il mord, Cain. Il mord ses lèvres. Il mord son cou. Il mord avant de laisser sa langue danser. Sur ses lèvres. Sur son cou. Elle danse comme ses mains dansent. Ses mains qui se faufilent sur la taille de la danseuse. Ses mains qui se faufilent sur la poitrine de la danseuse. Ses mains qui se faufilent sous ses vêtements. Ses mains qui dansent. Son corps qui danse. Lui. Lui, le danseur.

Il ne sait pas, Cain.
Il ne sait pas, mais il s’en moque. Il ne veut pas savoir.
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Zelda Gnýrsdóttir
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Allégeance :  La poupée s'aligne sur qui l'étouffe - Zelda se laisse aller au milieu du contexte actuel, penchant vers les Mangemorts par commodité.
Profession :  Danseuse, l'écran de fumée ondule et se réinvente pour qui désire la voir. Prostituée, la luxure au creux des cuisses.
Ancienne école :  "La vie" aurait-elle pu répondre.

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MessageSujet: Re: souvenirs d'une nuit à oublier (FB) - cada(strophe)   souvenirs d'une nuit à oublier (FB) - cada(strophe) EmptyDim 4 Juin - 22:54

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L’opium possède cette capacité fascinante d’alourdir le corps et d’alléger le coeur. Au milieu de la brume, l’Islande n’existe plus. Au milieu de la brume, le passé se meurt et le futur se fane pour laisser place au présent. Un présent flou. Un présent épais, protégé derrière les vapeurs opiacées. Elle ne sait plus, Zelda. Elle ne sait plus depuis quand elle s’est perdue au creux de la fumée. Des années. Le corps marqué par l’addiction rongeant ses veines, la poupée à présent incapable de trouver le sommeil sans le goût de l’opium à l’arrière de sa gorge. La drogue comme seul barrage entre elle et ses cauchemars, le vide de sa poitrine rempli encore et encore de néant. Inlassablement. Jour après jour. Minute après minute. Prête à tout pour que plus jamais Ragnví ne vienne hanter ses pensées. L’une doit mourir pour que l’autre puisse survivre. L’une doit se taire pour que l’autre puisse mentir. L’une doit abandonner pour que l’autre puisse prétendre encore un peu. Valse des visages qui se chassent et se fuient. A trop vouloir s’oublier, Zelda a perdu les étoiles.

Son corps caresse le sien, ses mains parcourant sa peau opaline avec délectation - les paumes assurées découvrant les courbes de la danseuse. D’un baiser, c’est un bout d’abysse qu’elle lui offre du bout des lèvres. Bien malgré elle, l’automate s’éveille. La poupée prend les atours qu’elle pense désirés, le vide s’animant d’une illusion bien maigre. Gestes assurés de celles qui jouent aux grandes, orbes animées de mensonges. La comédienne change de masque en quelques secondes à peine, se métamorphosant sous ses doigts. Les traits de la soupirante changent du tout au tout pour laisser tomber l’attrait du noir, le fond de ses yeux se teintant presqu’automatiquement d’entrain. Son petit numéro interrompu par le tranchant d’une protestation  autoritaire - « Non. » le masque se fissure aussi vite qu’il ne s’est construit, la fumée se dissipant autour du néant. N’est-ce après tout pas là tout ce qu’elle est: ombre de vent. Les doigts du Prewett se posent sur ses lippes rosées - « Non. Tu n’es pas au cabaret. » le vide revient sous son regard, les chimères disparaissant de ses yeux en un claquement de doigts. Elle n’est jamais plus vraie que lorsque l’illusion se craquèle, Zelda. Jamais plus fragile qu’entre les vapeurs d’opium. Le souvenir du cabaret reprend sa place derrière la fumée alors qu’il murmure le long de sa peau, un frisson dégringolant le long de la colonne de la danseuse. « Pas de mensonges. Juste toi. » Et pour la première fois depuis une éternité, la perspective ne lui paraît pas si terrible. Et pour la première fois depuis ce qui semble être toujours, Zelda n’a plus peur. Plus peur de voir Ragnví s’inviter au coeur des ténèbres, plus peur de rien. Il n’y a plus que l’opium au creux de ses veines viciées. Il n’y a plus que les vapeurs entêtantes au fond de ses poumons et le long de sa trachée. Il n’y a plus que ses lèvres contre les siennes et son corps penché sur le sien. Il n’y a plus que l’oubli, si proche. Il n’y a plus que l’oubli, déposé à même la coupe de ses lippes.

Le monde n’est pas nouveau pour Zelda et la sensation étouffante de l’air les entourant a un goût un peu trop familier. Ce n’est pas la première fois qu’elle se perd, Zelda. Ce n’est pas la première fois qu’elle se perd dans l’opium ou dans le corps d’un autre, la danseuse vendant son corps au cabaret et l’offrant au brouillard. Du réconfort trouvé au fond de ces caresses gratuites, un peu de dignité retrouvée au coeur de ces baisers gratuits. La poupée laisse Cain prendre le contrôle, se contentant de ne lâcher ni ses lèvres ni son corps, ses mains parcourant la courbe de ses épaules comme un dessine une peinture du bout des doigts. Avec avidité et délicatesse. Le monde autour cesse d’exister et l’Islandaise en soupirerait bien de soulagement. Le monde autour disparait, recouvert par la brume qui éteint ses sens. Le monde autour disparait pour qu’il ne reste au final plus que lui, lui et ses caresses, lui et ses soupirs. Lui et le silence. Lui et le vide. Ses mains remontant le long de ses cuisses lui arrachent un nouveau soupir, un de plus dans la mélodie qu’ils composent. Zelda laissant le Prewett l’appuyer contre la banquette sans résister, enroulant ses jambes autour de ses hanches. Elle n’attend rien, elle n’espère rien, Zelda. Elle n’espère rien si ce n’est de se perdre encore et toujours plus au plus profond de l’extase. Les mains du sorcier dansent le long de son corps, la fleur délicate soupirant encore et encore sous le glas de ses dents. Ses dents qui mordent sa peau et la font frissonner, ses baisers recouvrant le diamant de sa peau transparente. Ses mains font écho aux siennes, se mettant elles aussi à danser sur son corps - rejoignant ses paumes dans une valse bien rodée.

Leurs respirations saccadées se répondent et se provoquent. Cheveux épars contre le velours de la banquette et la soie des coussins, le sorcier et ses baisers suffisant soudainement à éclipser tout le reste. Ragnví meurt un peu plus à chacun de leurs soupirs, Zelda esquissant un sourire sous ses caresses. Bouts de peau dénudés entre les pans de vêtements, mains cherchant un bout de chair à faire frémir de plaisir. Doigts à la recherche du plaisir, baisers prêts à recevoir un sourire ou un soupir. Les étoiles pourraient bien brûler et le monde cesser de tourner que Zelda resterait entre ses bras, paupières closes sur ses problèmes - ses sensations résumées à son corps pressant contre le sien. Pour celle qui vend son corps contre quelques pièces d’or, ce soir est différent. Ce soir est différent car les caresses sont vécues comme un enchantement et non comme une malédiction. Ce soir est différent parce que c’est un bout de son univers qu’elle partage avec lui, déposant encore et toujours un peu de son néant sur sa peau. Ce soir est différent parce la danseuse ne joue aucun rôle. Sa vie sans filtre contée au rythme des bruissements de tissu.
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