to the dead and the petrified - ILQ

1949
Tu perds la tête. Tu as 22 ans et tu perds la tête. Parce que ses seins ont hanté tes nuits, endoloris tes désirs et ont fait exploser tes sens. Tu te vois encore, la tête enfouis entre ses jambes. Son rire cristallin qui te rend toujours plus agressif avec ta langue sur ses lèvres. Ses mains glissent à travers tes cheveux sous l’élan de ses contractions de plaisir et tu l’entends murmurer ton nom. Que tu aimes ça, l’entendre à tes pieds. Avoir le contrôle de son corps au bout de tes baisers à ses cuisses. Elle gémit, ta douce. Elle geint, prend tes doigts dans bouche alors que tes lippes sont prisonnières de son entre-jambe. Tu aimes la savoir jouir sous tes actes. Tu aimes ses seins si fermes entre tes doigts, les embrassant en remontant ses courbes. Et elle aime ça, elle t’aime, Edna. Mais son visage disparait entre tes paumes, la menteuse. Parce qu’elle t’a piégé, Edna, si dangereuse et sans coeur. Tu as 22 ans et elle ne t’a jamais aimé. Alors tu perds la tête.

Elle se tient là, devant toi, comme une tornade envoyée par le Diable lui-même. Prête à détruire tout sur son passage. Et elle a décidé que tu étais le prochain sur la liste. Tes yeux ne la lâchent pas, inapte de réellement comprendre la situation. Tu n'as pas envie de réaliser ce qu'elle te dit. Ces insultes qu'elle te lance à la gueule, comme un vulgaire né-moldu. Au lieu de l'écouter, recroquevillé sur toi-même comme une victime, tu te lèves. Elle n'arrête pas de déblatérer ses paroles qui te heurtent. Une logorrhée de blessures destinée à te repousser. Cinq pas, il te faut cinq pas pour te retrouver en face de son visage angélique mais si pervers en même temps. Cinq putain de pas pour que ta main vienne empoigner son cou frêle et vienne frapper son crâne contre le mur derrière elle. Des injures, des grossièretés qui se perdent dans ta bouche qui se plaque contre la sienne. « Ta gueule. » ta voix se hausse, tu ne la crois pas. Stupide comédie pour jouer de toi, elle est vicieuse ta bien-aimée. « Tais-toi. » tu cries encore plus fort, la rage qui circule dans tes veines et te bouffe de l'intérieur. Elle ne t'écoute pas et beugle encore plus fort que tu n'es pas celui qu'il lui faut. Que six ans ensemble c'était de trop. Que tu n'as été qu'un jouet qu'elle n'a jamais eu le coeur à jeter jusqu'à ce jour-ci. Et ta main la lâche pour venir défoncer le mur à côté de ses joues, les phalanges brisées sous ta furieuse envie de crever. Des murs résonne le bruit de craquement de tes os broyés qui accompagne le flot de larmes qui perlent de tes billes. Tu vocifères, encore et encore. Pourtant tu le savais, tu l'avais vu venir. La vision t'avait trahit le miteux futur qui t'attendait, mais tu avais préféré la nier, faire comme si elle n'avait jamais existé dans tes pensées. Ton imagination, tes peurs, tu t'étais menti. Sale con. Trop stupide pour voir que tu n'étais pas assez bien pour elle. Trop naïf pour croire que vous deux c'était fait pour durer, comme vos paroles s'étaient promis quand vous étiez sous les étoiles la nuit.

Edna et toi. C'était Edna et toi. Parce que sans Edna tu ne sais pas ce qui peut arrêter ton toi. Ce qui peut contenir les choses que tu as en toi. Sans elle tu n'as plus de cage. Comme un animal qu'on a remis trop tôt en liberté après des années de dépendance. Souffrant de ce cadeau empoisonné. Perdu dans la jungle que sont ses propres envies. Alors, la seule chose que tu trouves à faire c'est gueuler. C'est prier au fond de toi. C'est l'insulter de tous les noms, catin, parce qu'elle ose te faire ça. La seule chose que tu trouves à faire c'est la blesser comme elle te blesse. La repousser quand elle veut poser un dernier baiser sur tes lèvres. La frapper quand elle voit que de ton nez coule le carmin qui accompagne tes visions, préoccupée par ta santé alors qu'elle vient de t'annoncer que tu pouvais crever. Tu as 22 ans, tu es stupide, tu te casses sans dire au revoir, tu es toi sans Edna.