Tu n’arrivais plus à respirer, c’était comme si quelques choses de pesants s’appuyaient contre ton thorax. Un poids qui se faisait chauffer ton visage, t’empêchant de bouger. Ta bouche était ouverte et calfeutrée par une masse molle et dense qui t’étouffait. Tu voulais crier, ordonner à ce qu’on te laisse tranquille, qu’on te lâche. Essayant simplement sans air, mais aucun bruit ne pouvait sortir de ta bouche. Ton crâne s’emplissait de rouge. Un rouge alarmant, palpitant. Le rouge de ton propre sang qui montait à ta tête. Tu aurais voulu te débattre, le faire lâcher son emprise sur ton bras, mais tu me pouvais pas jouer. Et cela l’amusait, de te voir ainsi faible et effrayée. Les larmes vinrent faire son apparition sur ton visage, des larmes de douleur, c’était quelques choses d’extrêmement douloureuse; de sentir son corps réclamer de l’air. Tu n’arrivais à rien. Tu continuais de paniquer. Tu avais besoin d’oxygène. Consacrant les moindres parcelles d’énergie pour faire entrer de l’air dans ses poumons. Ta tête était saturée de rouge, vrillée par l’idée, l’ombre d’un hurlement. Tu te sentais faiblir, s’effacer. Mourir. Puis soudainement le poids disparut. Puis le noir, l’inconscience...
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Tu fermais les yeux, ton corps collé contre le mur à coté de la porte de cette pièce dont tu venais de sortir en trombe. Ils n’étaient probablement pas ravis de ton attitude, toujours aussi faible, qu’ils penseraient de toi. Toujours incapable de faire ce que ton nom t’imposait. C’était comme lorsqu’on essayait de te toucher, tu te sentais mal, tu sentais ton palpitant accélérer et manquer un battement. Te faire mal dans la poitrine. Incapable, qu’il avait dit, ton père, lorsque tu avais reculé. Incapable de faire des choses basiques pour lui, pour eux. C’était frustrant, mais tu n’affectionnais pas, comme beaucoup de choses, cette activité. Parfois tu te demandais si tu étais réellement une Prewett, ou si tu n’en avais que le nom. Une vaste illusion que tu étais, tu devais inspirer quelque chose de similaire à la peur, mais c’était ton état naturel. La peur était la compagne de ton coeur et de ton esprit, tu étais une créature craintive qui était incapable de faire du mal. C’était ce que tu étais. Un agneau dans une famille de loups.
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Tu fermais les yeux, et prit une profonde inspiration. Un souvenir heureux, c’était ce qui était demandé. Un souvenir heureux, cette pensée vint t’arracher un petit rire étouffé. Tu aimais lire des romans, et tu eux une petite pensée pour l’oeuvre d'I. M. Barrie. Roman que tu avais dévoré petite, rêvant que Peter pan viendrait te tirer de ton enfance. Tu aurais pu devenir sa Wendy, s’envoler grâce à une pensée heureuse et passer le reste de ta vie à raconter des histoires aux enfants perdus, et ne jamais grandir. Les yeux fermés, tu pris donc une profonde inspiration. Tu devais réussir ce fichu sort, c’était pour cela que tu étais ici, non . Exceller .
Alors tu te rappelais vaguement de la seule fois ou tu avais ressenti de la joie. Une euphorie parasitée d’aucune autre émotion. C’était une nuit d’été, tu étais dans le jardin de la maison familiale. Vêtue d’une simple robe, tu avais commencé à lire, l’un de tes nombreux romans aventure. Personne n’était présent dans les lieux, on t’avait laissé seule. Tu t’étais simplement laissé vivre quelques instants sans penser aux autres, mais juste à toi. Égoïstement, mais c’était libérateur d’un autre côté. Sortir quelques instants de ta cage et battre de tes propres ailes. Ils te regardaient différemment depuis quelque temps, tu n’étais pas à la hauteur de leurs attentes, à la hauteur de ton nom. Tu les décevais tellement, et cela se voyait. Puis tes yeux quittèrent les lignes de l’oeuvre, pour se diriger vers le ciel qui se remplit de nombreuses traînées de lumière. C’était comme une peinture qui se crée sous tes yeux, une pluie d’étoiles. Et c’était magnifique. Rien ne pouvait rivaliser avec cette vision. Tu te levas, laissant tomber au sol ton livre, incapable de quitter le ciel du regard et tu tournas légèrement sur toi-même une légère brise digne de celle des saisons chaudes te fit frissonner. C’était la perfection. Et cela t’avait émerveillé.
Puis tu ouvris les yeux
Un moineau sortit de sa baguette et tourna autour de toi, laissant derrière lui une traînée comparable à ces des étoiles filantes. Un sourire vint faire esquisse sur tes lèvres, les yeux rêveurs.
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Caché sous ta couette, un long frisson vint prendre possession de ton corps alors que le ciel commençait à hurler sa peine. Le tonnerre se faisait entendre te volant un petit sursaut, un petit cri étouffé de peur. L’orage était quelques choses qui t’avaient toujours effrayée, la raison tu ne la connaissais pas. C’était instinctif, cette peur viscérale qui prenait rendait ton corps tendu et crispé. Les yeux clos, tu souhaitais tombé rapidement dans les bras de Morphée, mais tu le savais pourtant que c’était trop tard. L’orage faisait rage et tu n’arrivais pas à penser à autre chose. Alors, tu étais en train de lutter, lutté contre ton envie de pleurer - chose qui était plus que courante les nuits d’orage- et ton envie d’aller rejoindre ton ainé pour ne pas rester seule.
Tu pris une profonde inspiration coupée par un nouveau sursaut, un éclair venait encore une fois de se faire entendre. Brisant ainsi tes dernières défenses. Tu ne pouvais pas rester seule. C’était impossible. Tu te redressas dans ton lit, glissant ta main dans tes cheveux pour les remettre en place. Le regard embrumé par des larmes qui finalement n’était que la preuve d’une de tes nombreuses faiblesses : la peur. Peur d’une chose aussi irrationnelle qu’une perturbation atmosphérique.
Doucement, silencieusement même, tu posas les pieds sur le parquet de ta chambre. Pour finalement sortir de ton lit. Attrapant au passage une simple petite veste en laine que tu mis sur tes vêtements de nuit. T’approchant de la porte, tu finis par décider de faire l’impensable : prendre la direction de la chambre de ton frère. Le chemin tu le connaissais pas cœur, vos chambres avaient toujours été très éloignées, c’était par ailleurs pour cette raison que tu avais toujours pris ta chambre pour un refuge. Car elle était loin de lui. Ton corps était tremblotant, ce n’était pas le froid qui te faisait frémir, mais bel et bien les coups de tonnerre qui continuait simplement de faire parler ton corps. L’effroi. Étrange non ? Que tu allais volontairement dans la chambre de ton bourreau, car le ciel avait pris le dessus sur tes instincts et sur la peur qu’il avait instauré dans ta vie ! Les cris du tonnerre anéantissaient la crainte que tu avais de te trouver seule avec lui.
Plus rapidement que tu l’aurais cru, tu te trouvas devant la chambre de ton ainé. La main posée sur la poignée de sa chambre. Posant ton front contre la porte, tu fermas les yeux alors que de ton autre main tu vins légèrement frapper à trois reprises. Ce qui provoquant une réponse, claire et audible, il ne dormait pas. Doucement, tu vins ouvrir la porte, te glissant telle une pauvre petite chose dans la tanière du loup. Tu refermas directement derrière toi. Il te regardait, très certainement surpris de te voir dans ces lieux, sur son territoire. C’était la première fois que tu mettais les pieds dans sa chambre. Mais tu ne pris pas la peine de détailler la pièce du regard. Tu fixais timidement ton aîné et laissa échappé les mots fatidiques de ta voix enfantine «
Est-ce que je peux rester ? » Un nouvel éclair, un nouveau sursaut. Tu n’entendis pas distinctement ce qu’il t’avait répondu, tu savais juste qu’il y avait un «
oui » dans la phrase. Alors, tu t’approchas de son lit, il continuait de te regarder alors que tu te glissais à ses côtés. Toi qui évitait les autres, tu voyais en lui le plus fort, l’ainé. Destiné à de grande chose alors inconsciemment, probablement le fruit de ton éducation, tu l’avais érigé en dominant dans ta fratrie. Il t’effrayait tout comme il te rassurait. Et lui acceptait ta faiblesse car justement, tu lui montrait ta soumission la plus total. Acceptant son statut de futur leader de votre ligné. Alors il se taisait et te laissait être faible.
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Tu le regardais ce lever. C’était tout de même étrange ta différence de comportement, quand tu parlais volontairement tu n’avais pas de soucis, quand tu parlais de banalité, même si cela était court, tu ne te tétanisais pas. Non, mais ici, parler de toi, cela te bloquait. Suivant des yeux ton interlocuteur. Qui vint prendre position derrière toi. Tendue, c’était le mot. Ton corps devient rigide, il se sentait agressé, il était trop prêt. Un sursaut lorsqu’il posa sa main, trop proche, il ne te touchait pas, mais tu savais qu’il le pouvait et rien que cette idée te donna de nombreux frissons. Tel un petit animal fragile, tu te sentais en danger. Mais cela était le cas avec tout le monde, bien qu’il ne fût pas comme tout le monde. Tu le sentais, incapable de mettre le doigt sur ce qu’il représentait. Tout chez lui semblait te faire pensé qu’il avait quelques choses de différent des autres, en bon ou en mauvais tu n’aurais su le dire. Ton corps prenait tout le monde comme un ennemi, ou presque. Ton corps continuait de frémir par ses questions et sa proximité. Puis il se remit en place, sur son bureau. Tu profitas du fait qu’il ne te regardait pas dans les yeux pour le fixer. «
Que faites vous donc ici ? Qu'attendez vous d'une thérapie telle que celle que vous souhaitez entreprendre ? », Alors que tu ouvris la bouche pour répondre, tu t’arrêtas quelques secondes. Ravalant tes mots, ravalant ton air. Amenant tes mains vers tes cheveux, que tu vins attacher rapidement dégageant ton cou et ta nuque. Tu avais chaud, tu avais surement les joues rouges. Gênée, déstabilisée. , «
Je suis ici, car on m’a demandé d’être ici. Enfin, on m’a fortement recommandé d’aller vous voir. » Murmurant presque tes mots, ils étaient comme une caresse. C’était vrai, quelqu’un lui avait donné son nom, quelqu’un lui avait conseillé ce cabinet. Ou alors tu ne t’en souvenais plus. Tu ne savais pas comment, mais tu avais trouvé lsa cartek sur ton lit après ton dernier séjour à l’hôpital à cause de ta condition.
«
Il faut… il faudrait que… » Ton corps ne c’était pas encore tout a fait remis de cette proximité, tu tiras sur le col de ta robe pour tenter, en vain, de faire partir cette chaleur. «
Mes médecins … » tu avais du mal, parler de toi ce n’était pas ce que tu aimais. Tu ne savais pas comment formuler ta phrase «
Mes médecins veulent que je règle ce qu’ils aiment appeler ma« phobie sociale » alors je pense que c’est ce que je dois faire… » Tu te mordis la lèvre inférieure, réfléchissant, fronçant légèrement les sourcils. Tu savais qu’il faisait son travail et donc tu prenais sur tout, mais ton corps se crispait plus tu te forcer à parler. Ton corps se sentait agressé que tu parles trop de toi. Il avait raison, tu le savais. «
Je sais bien… » Tu laissas glisser tes mots sur une voix enfantine, c’était un travail sur soi. Tu l’avais encore et toujours entendu, le même refrain. Prendre sur soi. Mais elle n’avait jamais réussi à le faire. «
J’ai du mal à savoir comment faire pour … accepter… ça » ça, c’était le mot que tu utiliser toujours pour parler du contact physique. Comme si c'était quelques chose de sale ou de répugnant. Intouchable, voilà ce que tu étais, car ça, t’effrayait. «
Ma famille et mes médecins… aimeraient que je sois moins... isolée » tu choisissais tes mots avec soins. Isolé n’était pas le mot adapté, alors tu repris ta phrase toujours sur ta voix douce. «
Ils veulent faire de moi ce que je ne suis pas » Tu fixas sa plume du regard. «
[color=indianred]Ils veulent me contrôler/color] » Dans un haussement d'épaule c'était ta conclusion. Une femme enfant, en âgé de faire ce qu'elle voulait. Il lui arrivait de boire par exemple. Mais encore ignorante de certains domaines. Ne saisissant pas la subtilité des mots de l'amour. Rien n'avait encore souillé ton esprit, tu étais devenu une femme, sans réellement l'être.