(kat) everybody wants to rule the world

"Parlez-nous un peu de vous. Si vous deviez vous décrire en quelques mots que diriez-vous ?"
C'est simple, Ekaterina représente ce que vous voulez qu'elle soit. Elle change, s'adapte, mue en fonction de ses interlocuteurs et de leurs aspirations. Elle peut être sage ou bornée, sociable ou renfrognée, compatissante ou cruelle, sa palette d'humeurs et de tempéraments est si vaste qu'elle-même n'en connaît pas les limites. C'est une grande actrice, l'hypocrisie personnifiée, la (votre) "femme parfaite". Elle utilise les gens, les séduits par une personnalité qui saura les toucher, et une fois qu'elle obtient l'objet de ses désirs, elle passe à quelqu'un d'autre. Dans une société essentiellement régie par la gente masculine, Ekaterina n'a eu de cesse de courber l'échine devant père, frères et mari ; de sourire, de s'exhiber, de jouer les faire-valoir et les potiches pour mieux s'élever... La bulgare a tellement donné de sa personne qu'elle s'est peu à peu oubliée, laissant dans son sillage une femme amère et cassante ; elle qui était pourtant tendre et dévouée dans sa prime jeunesse.

"Grindelwald domine l'Angleterre et la Bulgarie depuis 6 ans en quoi cela-t-il influé sur votre quotidien ?"
Son défunt époux était un partisan de Grindelwald déjà bien avant qu'il ne prenne le contrôle de la Bulgarie et de l'Angleterre. En se mariant à lui, Ekaterina l'est devenue à son tour, d'abord par procuration, ensuite par choix. L'ascension de Grindelwald ne pouvait donc que lui être bénéfique. uc.

"Vous voyez un passant dans la rue se faire malmener par deux spaseni, serviteurs de grindelwald, que faites-vous ?"
Elle se contente de les ignorer copieusement et de continuer son chemin. C'est un spectacle fort courant de nos jours, s'il faut s'arrêter pour tenir la main de chaque spaseni qui bat un gueux, on ne s'en sort plus. Oh, ne vous méprenez pas, Ekaterina approuve totalement les principes de Grindelwald, elle encourage même les spaseni à continuer leurs activités. Il est toujours bon de rappeler à la plèbe qui gouverne en ce monde. Mais elle laisse cette bataille à d'autres. En l'occurrence, se défouler sur du menu fretin ne l'aidera ni dans ses aspirations personnelles, ni dans ses aspirations disons... Moins personnelles. En réalité, la question est plus complexe que ça, puisque la réponse dépend aussi de qui sont ces spaseni. Rien n'est moralement réprouvable tant qu'il s'agit de bien se faire voir des grandes pontes. Dans le cas contraire, il est très peu probable qu'elle agisse en faveur de qui que ce soit.

« Vous voila devant le miroir du Riséd, que pensez-vous y voir ? »
Ekaterina se voit à la tête de l'empire laissé par son père, sans grande surprise. Ses enfants se tiennent à ses côtés, son fils aîné surtout, qui plus que jamais, manque cruellement à l'appel. Ses cinq années d'absence pèsent atrocement sur les épaules de la Vasilev. Et les quelques visites supervisées lui donnent tout juste l'illusion de ne pas avoir été complètement rayée de sa vie, comme des miettes de pain qu'on jette à un manant pour camoufler la faim et faire taire l'esprit critique. Si bien qu'aujourd'hui, à défaut de connaître son fils, Ekaterina s'en est façonnée une version idéalisée. Beau, fier, intelligent, des boucles blondes, le torse bombé derrière une cravate bordeaux et un costume blanc. C'est comme ça qu'il apparaît dans le miroir. Kat ose même dire qu'elle y distingue Icarus Lupin, là, discrètement posté derrière eux, lui souriant à elle, l'observant de ses yeux bienveillants et de son air doux...

« Par chance, vous vous trouvez en présence des trois reliques de la mort, mais vous ne pouvez en choisir qu’une. Laquelle prendriez-vous ? »
Sans doute prendrait-elle la cape, par défaut plus que par nécessité ou envie. La baguette de Sureau ne l'intéresse guère. Ekaterina n'a de toutes façons jamais été une bonne duelliste. Quant à la pierre, qui irait-elle donc ressusciter ? Son père qui la considérait comme du bétail ? Son mari qu'elle aimait à peine moins qu'un ami ? Elle se porte bien mieux sans. Pire, elle est même plutôt contente de les savoir six pieds sous terre. Après toutes ces années de minauderies, son indépendance n'a jamais été aussi proche, le pouvoir n'a jamais été aussi proche, et elle ne compte pas renoncer si proche du but.