Duo 5: S. Tomacyn Malfoy & Cain Prewett

Il sursaute, Cain. Puis gémis. Un gémissement qui résonne, témoin de la douleur qui parcourt son corps. Il a mal, Cain. Un battement le traverse de part en part. Il ne comprend pas. Il ne comprend plus. Ses paupières sont lourdes. La feinte lumière ne fait qu’aggraver son état. Mais il se force, Cain. Il se force à découvrir ses alentours, à essayer de trouver des réponses à ses questions. Un hurlement s’élève. Cain sursaute de nouveau. Ses yeux s’ouvrent, se posent sur un corps allongé non loin de lui. Sans réfléchir, sa main trouve sa baguette, tremblante. Adossé à un mur, il tente de garder son bras levé, mais ses muscles sont trop faibles. Il soupire, et laisse ses yeux se refermer. Une minute passe. Peut-être deux, il ne le sait réellement. Enfin, sa migraine se calme, et il s’autorise à ouvrir ses paupières. C’est une sorcière qu’il voit devant lui. Ses longs cheveux blonds dissimulent son visage, mais quelque chose dans le corps immobile lui semble familier. Sa poitrine se lève délicatement au rythme de sa respiration. Il l’observe un instant, découvre les courbes d’un corps alors qu’il ne peut bouger le sien. Puis il les voit. Les portes. Huit. Accrochées aux murs de cette salle, elles offrent les seuls échappatoires. Il lève les yeux au ciel, Cain. Puis, difficilement, il se relevé. Ses jambes tremblantes parviennent à peine à le soutenir, et il doit s’appuyer au mur afin de s’assurer de ne pas perdre l’équilibre. Lentement, il se met en mouvement au travers de la pièce. Il laisse ses doigts courir le long du mur, caressant le dur bois des portes. Le bout de ses doigts se couvre d’un sang sombre. Debout devant une porte, il la fixe un moment. Sa main se pose sur la poignée, mais il ne l’abaisse pas. Son regard retrouve le corps endormi. Désormais de l’autre côté de l’inconnue, il aperçoit les lignes de son visage et ne peut s’empêcher de soupirer. Il a compris. Il a compris pourquoi elle lui semblait si familière. « Malfoy… » Sa voix se perd dans le fond de sa gorge. Il tousse un moment. « Oi, Malfoy ? » Enfin capable de se déplacer sans trop de difficulté, il se rapproche d’elle. Accroupis à ses côtés, il répète : « Malfoy ! » Il se redresse, impatient, et cogne légèrement sa cheville de son pied.

Il sursaute, Cain. Surpris par la surprise de la Malfoy. Sortis de son sommeil depuis plus longtemps que la sorcière, ses jambes parviennent à supporter son corps. Silencieux, il la fixe impatiemment. Lui a eu tout le temps nécessaire afin de reprendre ses esprits, il juge la faiblesse de la sang pur. « Prewett. » Il lève les yeux au ciel, Cain. À quoi bon exposer l’évidence ? Il se détourne, Cain. Il se détourne et fait quelques pas en direction d’un autre mur sur lequel s’adosser. La saleté ne le dérange pas, alors il laisse son bras reposer contre la paroi sanglante. « Urg, mais qu’est-ce que c’est que cet endroit ? » Le dégoût de la Malfoy l’amuse, dépose un rictus à ses lèvres étrangement sèches. « C’est toi qui m’a amenée là ? » Ses yeux se lèvent vers le plafond sombre. « Pourquoi aurais-je fais ça ? » Dans le fond de son esprit, il se laisse tout de même prendre à l’idée. Le corps fin de la sorcière au sein de cette salle que lui et sa sœur partagent. Cette salle de jeu dans laquelle la mort pointe le bout de son nez sans jamais pouvoir s’imposer, ou presque. Cain se prend à réfléchir aux réponses qu’il pourrait obtenir après quelques heures en la compagnie de la Malfoy. Peut-être aurait-il dû franchir le pas, l’amener au sein de son monde qui, il en est certain, la terrifierait. Il en est certain parce que son monde en terrifie beaucoup. Il remarque la poigne de la sorcière chercher sa baguette magique, son regard toujours posé sur lui. Il soupire, Cain. « Je ne t’ai pas amenée ici. » Il se détache du mur et fait quelques pas dans la direction de la jeune femme. Ses mains enfoncées dans le fond de ses poches, il la fixe un moment, avant de reporter son attention à la salle. « Je ne sais pas où nous sommes. » Il se retourne vers elle. « En revanche, je sais que je ne veux pas y rester. » Il n’ajoute rien d’autre tout d’abord. Ses pas l’emportent vers la porte qui a déjà attiré son attention plus haut, ses larges bottes silencieuses sur le carrelage souillé. Montrant la porte d’un signe de tête, sa voix résonne de nouveau : « Celle-ci ? » La porte est la plus rouge, la plus sanglante, la plus abimée, la plus fascinante.